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| Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] | |
| Auteur | Message |
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William Cross
Messages : 37 Messages rp : 19 Date d'inscription : 05/06/2010
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| Sujet: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 1:34 | |
| Une nouvelle nuit voyait le jour et une fois encore la pleine lune s'étendait glorieusement dans le ciel parsemé d'étoiles scintillantes. Voilà de cela quelques temps maintenant que William s'était entretenu avec Sullivan Herns en compagnie d'Azghar. Les nuits s'étaient enchainées et elles semblaient toutes identiques les unes aux autres. La seule différence était dans les phases de la lune. Seule la lune changeait d'apparence, sinon, tout demeurait identique. Les jours se succédaient, par delà les montagnes lointaines, le soleil dégringolait et allait trouver un sommeil réparateur. Sommeil ? Non. Le loup aimait à se dire que jamais le soleil ne trouvait son repos, car lorsque, pour lui, le soleil se couchait, pour d'autre, il montrait tout juste le bout de ses rayons. Enfin, des pensées, des songes qui étaient tous plus inutiles les uns que les autres. A quoi bon obscurcir son esprit de telles ignominies ? Pourquoi ne pouvait-il jamais se contenter de vivre l'instant présent sans jamais penser au passer ou à l'avenir ? William était ainsi fait. Il pensait d'ailleurs bien plus au passé qu'à l'avenir et il était bien souvent incapable de profiter de l'instant présent. Ses pensées l'amenaient bien loin souvent du fait initial, mais quelque part, jamais il ne s'ennuyait. Même si en contre partie, il en souffrait énormément.
Ainsi donc, puisqu'il n'avait eu de cesse de se torturer sur sa propre condition ces derniers temps, William s'était décidé à se rendre en ville afin de se bouger un peu, de changer ses idées noires et de penser à autre chose. Tout serait bientôt terminé, il en avait la certitude. Son instinct le lui indiquait. Mais n'était-ce pas sa propre mort qu'il pressentait ? Plutôt que de tenir de tels propos, le loup avait préféré fuir et se retrouver au beau milieu de la foule humaine. Les cris, les rires, le bruit omniprésent lui était désagréable. Quelque part pourtant, toute cette agitation le rassurait. Il avait peur face à l'expansion humaine. A chaque nuit de pleine lune, lorsqu'il venait retrouver des amis ou simplement se promener, William pouvait constater des changements, une évolution quelconque. Cette croissance rapide, qu'elle soit humaine ou purement technologique l'effrayait autant qu'elle le passionnait. Il était fasciné parfois, par ces découvertes et s'y intéressait même. Quoiqu'il en soit ce soir, il n'avait pas prêté beaucoup d'attention aux alentours et s'était contenté d'avancer. Ce soir, pour une fois, William avait une idée précise de ce qu'il souhaitait. Ses espionnages répétés de la Coalition lui avait valu de croiser quelques membres. Aussi il avait vu passer sous ses yeux pas mal d'hommes et de femmes tous plus déterminés les uns que les autres. Et pourtant il y avait aussi trouvé un être auquel il n'avait jamais songé. Une hybride de sa race faisait aussi partie de cette organisation. Mais que pouvait-elle bien y gagner ? Le loup ne la connaissait pas, il ne savait rien d'elle et pourtant il s'y intéressait. Elle l'intriguait. Il savait simplement à quoi elle ressemblait, qu'elle était de sa race, il savait quel était son rang mais au-delà de ces renseignements, elle était un mystère à ses yeux.
Il s'était aussi attardé à garder une autre chose en mémoire : son odeur. Et c'est ce parfum qui lui permit de trouver quelque piste. Il rejoignit ainsi par pur hasard le quartier résidentiel. Si de nombreux bâtiments tous plus grands les uns que les autres se dressaient devant lui, il n'eut aucun mal pourtant à les éliminer un par un jusqu'à trouver celui dans lequel elle semblait vivre. Longtemps, William resta immobile devant le bâtiment à regarder tour à tour les fenêtres qui se présentaient à lui. Il essayait de deviner l'étage auquel elle pouvait bien vivre. Peut-être était-elle dans son appartement à l'heure qu'il est d'ailleurs... Non. Non, son odeur n'était pas assez forte pour qu'elle soit dans les environs. Elle était passée par là il y a un moment, mais aucune trace fraiche ne semblait demeurer. L'homme s'approcha un peu plus de l'entrée et commença à observer les noms inscrits aux côtés des sonnettes. Kyeon, Sawers, Schwindler, Holger, McBeth. Il pouvait d'ores et déjà éliminer trois des noms qu'il venait de lire : en effet, les trois semblaient appartenir à des hommes, à en juger par le prénom qui suivait. Il lui restait dès lors le premier et le quatrième. Un léger soupir le secoua alors que le loup fronçait les sourcils pour mieux voir de qui il s'agissait, comme si le fait de fixer le nom intensément allait lui permettre de voir son propriétaire.
L'homme fut troublé dans sa concentration par un humain surgissant du bâtiment. Il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il ne l'avait pas entendu arriver, aussi peu discret soit-il. Ainsi, William se voyait confronté à son exact opposé. Un homme semblant s'approcher de la quarantaine avec un début de masse capillaire grisonnante, venait d'ouvrir brusquement la porte d'entrée pour l'observer. Cette homme était imposant dans tous les sens du terme : il était à la fois grand et gros. Si la tenue vestimentaire de William était toujours impeccable, celle de l'homme laissait grandement à désirer. Ses vêtements semblaient être sales, ses cheveux paraissaient gras. Mal rasé, sourcils froncés, l'homme n'avait rien d'accueillant, et sa simple présence aurait pu faire fuir William à toute jambe... Seulement il était loup, alors même s'il avait un air de gringalet à côté du concierge, ce dernier ne pouvait pas faire grand chose. Et à l'image de cet être, bien évidemment, il faut dire que le ton était des plus froids et secs.
" Ça fait un moment que tu traines là, qu'est-ce que tu regardes ?! Tu prépares un sale coup ?! " " Qu... Non, pas du tout, je cherche quelqu'un. " " Et il te faut tant de temps que ça pour le trouver ?!! " " C'est que je ne connais pas son nom... " " ... Oh, un admirateur secret, peut-être ?... DÉGAGE ! "
Il arrivait couramment que William regrette d'avoir l'ouïe fine. Cet instant en faisait partie. Puisque l'homme face à lui ne semblait pas disposé à l'aider, le loup préféra rebrousser chemin comme il le lui avait été si gentiment proposé. Toutefois il n'abandonnait pas son idée de trouver la louve qu'il cherchait. Mains dans les poches, ses pas ralentissaient au fur-et-à-mesure qu'il s'éloignait du bâtiment, et finalement, il s'arrêta. Lentement, le loup tourna sur lui-même pour regarder derrière lui. Le concierge était déjà reparti, sans doute avait-il un hamburger à dévorer, accompagné d'une bonne bouteille de rosé premier prix, devant un match quelconque. L'unique œil du loup s'aventura à guetter les environs rapidement et lorsqu'il eut la certitude d'être seul en ce début de nuit, le jeune homme s'élança à toute vitesse entre deux bâtiments. La technique était simple : prendre appui sur le mur de l'un puis de l'autre des bâtiments et enfin, se crocheter à une première fenêtre. Le loup ne savait toujours pas à quel étage vivait la jeune femme qu'il cherchait, et alors qu'un flot de questions partait à l'assaut de son esprit, l'oeil gauche du blondinet se perdit sur une veste qu'il avait déjà vu. Il avait vu l'habit sur le dos de celle qu'il cherchait. Un sourire victorieux prit place sur son visage et il essaya alors d'ouvrir la fenêtre de l'extérieur. En théorie, l'opération était difficile, et pourtant il n'eut aucun mal, au vue de l'état déplorable du studio dans lequel l'hybride vivait. Une fois qu'il fut à l'intérieur, William n'eut plus aucun doute sur l'identité de la personne qui vivait là. Il ne chercha pourtant nullement à fouiller, tout ce qu'il voulait, c'était discuter. D'ailleurs, et il n'y songeait que maintenant : quelle pourrait bien être la réaction de la jeune femme en le voyant ici ? Peut-être aurait-il dû attendre dehors, mais avec un tel concierge...
Un léger soupir le secoua encore une fois et William retira la veste noire qui recouvrait son corps. Il chercha un endroit où l'accrocher, et ne trouva qu'une simple chaise. Méticuleux dans tout ce qu'il entreprenait, ou presque, William prit soin de ne pas froisser l'habit tout en le plaçant sur le dossier de la chaise. C'est par pur hasard que son œil unique se porta sur un courrier adressé à mademoiselle Adelicia Kyeon. Nouveau sourire. C'est vrai qu'il n'y avait plus songé, mais maintenant qu'il avait trouvé l'appartement de la demoiselle, il savait inconsciemment quel était son prénom et son nom pour les avoir lu à plusieurs reprises à l'entrée. Toujours aussi soigneusement, William retroussa les manches de sa chemise blanche jusqu'à ses coudes, puis il ébouriffa un peu ses cheveux déjà fort peu coiffés. Mains calées sur les hanches, il n'avait plus qu'à tuer le temps, chose qui ne lui réussissait pas vraiment, surtout quand il n'était pas dans son habitat naturel. Après avoir regardé autour de lui à trois ou quatre reprises, William récupéra un paquet de cigarettes ainsi que son briquet dans la poche de sa veste, et s'approcha de la fenêtre. Vu le grand luxe du studio, il lui paraissait tout bonnement impossible de compter la présence d'une alarme incendie. Pourtant, pour ne pas embaumer l'air de l'appartement, le loup prit place sur le rebord de la fenêtre. Jambes dans le vide, il tournait le dos à la porte d'entrée. Peut-être ne devrait-il pas, et si elle le poussait dans la précipitation ? Par mesure de précaution, William jeta un œil en bas. Lorsqu'il estima que la chute ne lui ferait aucun mal, même s'il devait se heurter à deux ou trois reprises contre le mur d'en face, il alluma enfin sa cigarette et la dégusta le plus simplement du monde après avoir posé paquet de clopes et briquet sur le rebord de la fenêtre, juste à côté de lui. Il n'avait plus qu'à attendre, tout en profitant du splendide vis-à-vis qui lui était offert. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 13:43 | |
| - Spoiler:
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L'enfant pleurait, effrayé, son regard d'un bleu azuré rempli d'innocence plongé dans celui de la louve. Elle était belle cette petite fille aux boucles blondes, sa peau d'une pâleur effrayante brillant à la lueur de la lune... Qui n'aurait rêvé un jour d'avoir une enfant pareille rien qu'a soi ? Adelicia gardait son arme en main, tendue face elle, pour la première fois de sa vie en tant que chasseuse de vampire, elle avait un doute, sa main tremblante le prouvait. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas l'enfant que l'hybride visait, non... mais le mordu qui la gardait contre lui. L'enfant était elle même une hybride louve, chassée de la foret, c'était un autre couple d'hybrides qui s'occupait d'elle. Le mordu ricana, sa main sur la gorge de la petite se resserra encore, Adelicia déglutit.
- Si tu tires, hybride... Je te jure que je lui arrache le cœur....
La louve restait immobile, l'enfant restait d'un calme imperturbable contrairement à son ainée qui elle, ne savait plus quoi faire. Foutu vampire... encore et toujours.... Depuis son passage à la coalition, Adelicia avait l'impression que plus rien n'allait dans sa vie qui déjà, n'était pas très joyeuse à la base. Mais là, elle ne pouvait pas rester à rien faire, elle savait que d'une manière ou d'une autre, le vampire tuerait l'enfant à la moindre occasion. Elle devait viser, se concentrer.... Adelicia baissa le regard, fixant la fillette qui se mit à sourire, comme si elle avait déjà compris que sa fin était proche. Adelicia regarda le vampire et tira. Manque de chance, sa main tremblante l'empêcha de viser juste. La balle frôla la tête de son ennemi pour se loger dans le mur en brique derrière lui. Il sourit, victorieux alors qu'Adelicia devint plus pâle que jamais.... Elle venait de faire la plus grosse erreur de toute sa vie...
Sans un mot, le vampire poussa l'enfant en avant et brusquement, enfonça sa main dans son dos, la faisant ressortir au niveau sa poitrine, cœur en main. L'enfant n'eut pas le temps de réagir, yeux figés dans le vague, son corps se relâcha brusquement alors que le vampire retira sa main, arrachant son cœur d'un coup net. Adelicia regarda l'enfant et avant qu'elle n'eut le temps de toucher le sol, la louve était déjà à ses côtés, la retenant avant qu'elle ne heurte le sol. Le vampire quant à lui s'était déjà volatilisé, laissant les deux hybrides dans la ruelle. L'enfant était morte, sans l'ombre d'un doute, son regard azuré tourné vers la lune, une larme avait perlé au coin de son œil, glissant le long de sa peau pour se perdre dans sa chevelure dorée. Adelicia la fixa avec un air terrifié, son regard acier brillant de larmes... y avait-il un mot pour décrire cet acte impie ? Jamais elle ne se pardonnerait cette erreur. Elle tira le corps de l'enfant contre elle, la serrant de toutes ses forces, éclatant en sanglots. Ce soir, elle n'était plus en état de chasser.... l'hybride était dévastée.
Posant l'enfant au sol, Adelicia retira son long manteau de cuir, celui qu'elle portait toujours, doucement, elle enroula la fillette dedans et la souleva, la portant dans ses bras tâchés de sang. Marchant comme une condamnée, elle traversa la ville, puis la plaine, visage déformé par la douleur et la colère. Sa plus grande peur avait toujours était de s'approcher des bois... elle n'y était pas la bienvenue... pourtant, son plus grand rêve était aussi d'y retourner, quitter cette ville et l'enfer dans lequel elle vivait constamment. La louve s'arrêta à la lisière et déposa le cadavre de l'enfant enroulé dans son chaud manteau de cuir. Ses parents, originel et lycan devait savoir que leur enfant n'était plus... alors elle laisserait le corps ici. Tout aussi lentement, l'hybride repartit en sens inverse, démarche incertaine, bras ballants le long de son corps, buste dénudé, poitrine tout juste cachée par un bandeau de tissus blanc souillé par le sang. Marchant dans la plaine, elle baissa la tête, dos vouté de honte sous la lune pleine et ronde. Elle n'était plus digne de la regarder, par sa faute, une de ses enfants venait de perdre la vie alors qu'elle était encore là elle... elle savait qu'elle ne méritait pas de vivre... pourquoi la fillette était morte et pas elle ? Où était la justice là dedans ?
Une fois en ville, Adelicia rejoint son lieu de vie, si on pouvait le nommer ainsi. Tendant sa main pleine de sang, la louve poussa la porte du bâtiment et entra, montant les étages un à un. Une fois devant sa porte, elle sortit ses clés et l'ouvrit, entrant lentement. Refermant la porte, elle s'adossa contre celle-ci, lèvres tremblantes, regard embué de larmes. Elle ne prêta même pas attention au loup originel qui était occupé à fumer une cigarette assis sur la fenêtre. L'hybride éclata en sanglots une fois de plus, se laissant glisser le long de la porte, poussant un long gémissement de douleur et de tristesse... Dévastée.... apeurée... détruite... trop de souffrances accumulées au cours de ces deux derniers siècles. Même Thiago ne l'avait jamais vu dans un tel état de désespoir.
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| | | William Cross
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| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 16:45 | |
| Toujours immobile sur le rebord de sa fenêtre, William songeait jusqu'à ce qu'il entende un peu d'animation dans le couloir, alors ses lèvres s'étirèrent en un sourire satisfait. Tel un gamin impatient, le loup était heureux à l'idée de pouvoir discuter avec Adelicia. Il eut d'ailleurs la certitude qu'il s'agissait bel et bien d'elle lorsqu'il entendit la clé dans la serrure, et pourtant il ne bougea pas. Des pas lents se firent entendre. La porte claqua à nouveau. Un froissement de vêtements. Puis un cri empli de douleur, de souffrance. Un cri qui sonnait telle une plainte pleine de tristesse qui fit disparaitre le sourire du loup. Ses lèvres ne s'étiraient plus, légèrement entrouvertes elles n'eurent pas même le courage de retenir la cigarette qui chuta inexorablement jusqu'au sol où elle s'écrasa brutalement en un dernier éclat de braises. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi était-elle si triste, alors qu'il venait la voir ? Le cœur de William s'essouffla lentement, et une douleur vint à naître au creux de son torse. Du plus profond de son être, le loup compatissait pour ce qu'il percevait dans son dos. Comme tant d'autres il était capable de ressentir ce que l'hybride laissait transparaître dans ses pleurs. Pourquoi était-il venu ? Lentement, le loup pivota sur lui même et son seul œil observa l'hybride recroquevillée sur elle-même. Sa peau, ses vêtements étaient tâchés d'un sang qui ne lui appartenait pas, paradoxalement, si tel avait été le cas, les larmes n'auraient sans doute pas coulé. William aurait voulu parler mais l'état de l'hybride le lui en empêchait. Il était venu là pour se changer les idées, mais qu'avait-il espéré en fuyant si lâchement ?
' Où que j'aille, son ombre me suit. Qu'importe ce que je puis bien faire, partout où je me rends, un objet, une situation, une personne me fait penser à ce soir là. Lorsque la guerre a été déclarée et que je devais les protéger. Lorsque j'ai été contraint de les laisser pour prêter main forte aux autres de mon clan. J'ai laissé derrière moi des familles entières qui furent dévastées par la suite ; j'ai été incapable d'entendre leurs cris alors qu'ils se faisaient massacrer. Le cri qu'Adelicia a poussé à son arrivée a été identique au mien lorsque je les ai tous retrouvé baignant dans leur propre sang. Un cri qui outrepassait de loin tous les sentiments susceptibles d'exister, il mêlait à la fois la honte, la haine, la peur et la tristesse. Comme pour répondre à des prières muettes et laver la traitrise de certains, la pluie avait lentement commencé à s'abattre sur la forêt. Le clapotis de l'eau avait étouffé certaines lamentations et cette eau tout droit tombée du ciel avait au moins permis de masquer les larmes qui couraient le long de mes joues. Dans de tels instants, le temps s'arrête. On se demande pourquoi, on se morfond. Et si je n'étais pas parti, que serait-il arrivé ? Serait-elle encore là ? Et si... Des suppositions, des interrogations qui jamais ne trouveront de réponse. Et pourtant il faut trouver le courage de se relever. De se redresser en gardant la tête haute. J'ai puisé pour ma part, ce courage dans la haine et la vengeance. Ces sentiments négatifs parcoururent mes veines au gré de mon sang et tuer les auteurs de ces carnages devint alors une évidence. Et pourtant il est bien connu qu'on ne lave pas le sang avec le sang... Peu m'importait à l'époque. '
Lentement, le loup pivota sur lui même, la tête basse. Ses vêtements ne produisirent aucun bruit alors qu'il bougeait. Dans un silence entrecoupé de larmes et de sanglots, le loup se redressa et resta là un moment. Puis, lentement, ses jambes entamèrent un mouvement. Par habitude plus que par réelle volonté, ses pas s'enchainaient et contournaient les obstacles susceptibles de se présenter à lui. Il rejoignit ainsi l'hybride toujours collée à la porte et s'accroupit devant elle. Ses jambes étaient retenues par ses bras les maintenant serrés. Mais même avec ça, il était trop dur de se soutenir. Il était parfois tentant de tout abandonner, de se laisser submerger par les émotions. Il était tellement difficile de se relever... A quoi bon, lorsqu'on se redressait encore plus meurtri qu'avant ? A quoi bon, lorsqu'au fil des années, les cicatrices ne disparaissaient jamais et demeuraient, béantes ? Il faut alors apprendre à sourire et oublier. Oublier au moins un temps et se dire que quoiqu'il advienne, il faut toujours avancer. La main droite de William crochetait son poignet gauche pour être capable de maintenir la position qu'il avait en dépit des virulentes secousses auxquelles il était soumis. Alors doucement, son visage se redressa et un sourire étirait ses lèvres. Oui, dans de telles circonstances, mieux vaut se voiler la face, quitte à se mentir à soi-même. Même quand le mensonge est évident. L'œil gauche du loup se plissa davantage et il tenta vainement de rire un peu, ne serait-ce que légèrement. Aucun son ne sortit. Son œil rougi soudainement se posa sur l'hybride et il tenta alors de parler le plus clairement possible. Seul un vague murmure s'extirpa de ses lèvres. Une voix faible et tremblante seulement capable d'énoncer une phrase qu'il avait déjà vu couchée sur le papier.
" Les larmes prouvent leur amour, elles n'apportent pas leur remède... "
' Debout, petite hybride. Même lorsque tout semble perdu, il y a toujours une lueur d'espoir qui subsiste quelque part... Parfois, elle est bien cachée, et parfois elle n'apparaît que bien après avoir encaissé une lourde souffrance. Mais elle survient. Alors debout. Oublie ce que tu as vu, oublie le sang sur tes vêtements. Haïs-moi si cela peut t'aider. Haïs-moi pour avoir pénétré dans ton appartement sans même te connaître, sans avoir demandé à quiconque si j'y étais autorisé. Haïs l'Originel que je suis pour les privilèges que ma naissance m'a apporté. Haïs-moi pour toutes les facilités dont je dispose et les plaintes que je trouve quand même à dire. Haïs-moi, toi, qui vit dans la misère à l'écart des tiens. Toi, qui souffres de cette situation mais qui pourtant la respecte. Haïs l'Insolent que je suis pour avoir osé venir à ton encontre en toute innocence. Pour avoir voulu te parler alors que je ne le mérite pas. Que pourrions-nous avoir à nous dire, nous qui sommes si différents ? Je voulais te parler d'un quotidien que tu détestes, je voulais te parler de ma vie que tu envies. Et qu'aurai-je eu à dire ? Que je souhaitais vivre comme toi dans un studio miteux parmi les Hommes ? A tort, tu ne m'aurais pas cru mais je l'aurais compris... Comment pourrais-tu voir du bon à être exilée des tiens ?... Alors... S'il te plaît, haïs-moi, mais je t'en supplie, relève-toi. ' |
| | | Invité
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 17:25 | |
| Une douleur qu'elle haïssait par dessus tout... elle aurait voulu s'en débarrasser, elle aurait donné n'importe quoi pour ça... Un sourire, un visage joyeux... c'est ce qu'elle voulait, pour ne plus penser au visage de cette enfant au regard d'azur vidée de vie perdu sur la lune. Ramenant ses genoux contre sa poitrine, Adelicia y posa son front, tremblante, elle se sentait perdue, elle n'avait plus le courage de se lever, elle aurait voulu mourir ici... seule... Plongée dans ses sombres pensées, la louve ne fit pas attention à l'homme qui s'avançait, pourtant, son odeur puissante et envoutante venait titiller son nez ... mais elle n'y prêta pas attention non plus, l'odeur du sang de la fillette qui maculait sa peau la faisait vite revenir à son désespoir.
- Les larmes prouvent leur amour, elles n'apportent pas leur remède...
L'hybride ouvrit lentement les yeux, relevant le visage elle fixa William. D'abord avec difficulté, parce que ses larmes l'empêchaient de voir l'homme face à elle puis enfin, un peu mieux une fois que ses petites perles salées avaient glissé sur ses joues. La voix de cette homme avait quelque chose de doux, de réconfortant. Et c'est là qu'elle le vit... son sourire... celui qu'elle attendait... Elle se concentra sur le visage du loup, prenant conscience qu'il était un originel. A part Thiago, aucun originel n'avait su attirer la sympathie de l'hybride. Mais Thiago ne venait plus la voir... sa mission était finie... adieu la protection, adieu son unique ami, son protecteur... lui aussi l'avait laissé seule... lui aussi lui avait tourné le dos....
Adelicia tendit une main, elle devait le toucher, voir s'il était bien réel, voir s'il était vraiment là, pas pour la tuer, pas pour l'humilier, avait-elle bien entendu ses mots doux et réconfortants ? Doucement, elle posa ses doigts tremblants sur la joue de William, les faisant glisser sur sa peau brûlante... oui, il était là, il était réel... tout comme son sourire. L'hybride fixa l'oeil du loup, soutenant son regard. Doucement, elle tendit la deuxième main, se mettant à genoux face à lui et passa ses doigts dans ses cheveux blonds cendrés... ils étaient si longs ! Et elle venait de les tacher de sang.. l'idiote..... Soupirant, elle approche son visage, humant son odeur, les yeux mis-clos... qui était-il ? Elle ne l'avait jamais vu.... mais... son odeur... elle la connaissait, elle était sûre de l'avoir senti quelques part... mais où ? Elle le fixa une fois de plus mais la couleur de ses cheveux lui rappelait celle de la fillette et un violent sentiment de tristesse l'envahit de plus belle. Elle ne pouvait pas le regarder, pas le toucher...cela lui était interdit. Elle se remit à sangloter, elle était abjecte, elle voulait disparaitre.... ses vêtements se mirent à craquer, se déchirer alors que ses membres gracile se raccourcirent, se couvrirent de poils... lentement, la belle humaine laissa place à un loup, sombre au regard couleur acier, bien trop humain pour être celui d'un animal. Pourtant les faits sont là, c'était une bête qui se trouvait face à l'originel. Les pleurs d'Adelicia s'étaient changés en couinements, son corps continuait de trembler et doucement, elle se roula en boule entre les jambes de William, pour y chercher chaleur et réconfort. Au diable les préjugés, elle avait besoin de ça, d'une présence, d'un soutien, quelqu'un sur qui déverser sa peine, sa colère, comprendrait-il ?
Un faible couinement s'extirpa de la gueule de la louve qui enfouit son museau entre ses pattes, si petite, si faible et menue entre les jambes de l'originel pourtant humain. Sous cette forme ses sentiments étaient plus faciles à supporter, la vie semblait bien plus simple lorsque l'on est un animal et pas un humain. Elle resta ainsi, son petit corps velu tremblant, comme secoué de sanglots. Pour la première fois depuis longtemps, la louve ressentait le froid... celui de son cœur de glace dévasté par toutes les ignominies auxquelles elle avait assisté. Elle craquait, parce qu'elle n'était pas infaillible... Mi-humaine mi-louve, ni humaine ni louve...
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| | | William Cross
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| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 19:04 | |
| ' Pourquoi ne me haïs-tu pas ? En es-tu incapable ? Pourquoi au contraire, tes gestes sont doux et tes paroles absentes ? Ne devrais-tu pas hurler, déverser toutes tes peurs et tes angoisses ? Ne devrais-tu pas hurler plus fort encore ? A moins qu'il ne te faille davantage de temps... Oui c'est sans doute encore trop tôt pour que tu te rebelles. Il te faut un peu plus de force pour te redresser, un peu de temps. Alors je vais être patient. J'attendrai autant de temps qu'il le faudra et à la fin je serai là. Je serai là pour entendre tes remords et tes regrets. Tes peurs et tes angoisses... Mais j'écouterai aussi tes joies et tes doutes. Tes rires et tes larmes. En attendant, je me contente de fermer les yeux et de profiter de ta présence. Même si je ne crie pas, même si je ne crie plus, peut-être suis-je aussi dévasté que toi, alors que le temps s'est écoulé depuis. Alors frôle mon visage autant que tu le souhaites pour t'assurer que je ne suis pas un songe, cela me permet de me rendre compte que moi-même je ne ne rêve pas. Caresse mes cheveux si tu y tiens et ne te soucie pas des traces que tu laisses. Ne te préoccupes pas des trainées rougeâtres qui parcourent mes joues et quelques mèches. Dis-toi que dès que mon cœur et mon corps auront quitté cet endroit et t'auront laissé endormie, soulagée, alors mes larmes les laveront. Après leur passage plus aucune trace ne demeurera et le temps s'écoulera. Encore. Toujours. '
Comme si elle étudiait son visage alors qu'elle était aveugle, Adelicia détaillait William en frôlant sa peau. Les traits de son visage, son œil masqué derrière un cache sombre, l'autre encore visible mais clos. Ses cheveux, leur couleur et leur longueur. Lentement alors les sanglots revinrent et les sourcils du loup se froncèrent un peu. Pleurer pouvait soulager les plus grands maux. Qu'importe qu'il s'agisse pour certain d'une faiblesse. Il est inutile de se croire courageux en ne pleurant pas, puis de céder sous le poids d'une souffrance trop grande à endurer. Elle pouvait pleurer. Pleurer autant qu'elle le voulait. L'œil de William se rouvrit lentement alors que les membres de la demoiselle, encore proches de son visage, craquaient soudainement. Alors que les vêtements cédaient sous la violence de la transformation, il restait là, impassible, à découvrir une jeune louve aussi noire que la suie au regard semblable à la lune. Le sourire de William réapparut timidement à ses lèvres. L'un et l'autre se ressemblaient sous leur forme animale en dépit de la taille. William avait un pelage aussi noir que les ténèbres, lui aussi, et la différence notoire entre les deux pouvait être la couleur de leurs yeux. Si ceux d'Adelicia s'approchaient de l'argent, a contrario, l'œil unique de William prenait des tons dorés.
Couinant désormais, la petite louve ne mit pas de temps à se rouler en boule aux pieds de William alors qu'il la couvait toujours d'un regard compatissant. Le corps de la louve paraissait frêle, tremblant. Elle avait du mal à se tenir stable sur ses pattes alors même qu'elle était assise. Même lorsqu'elle fut allongée, l'animal n'avait de cesse d'être soumis à des frissons répétés. Elle vint enfouir son museau sous ses pattes et resta là, tout près de lui à attendre. Encore. Toujours. William aurait tant voulu pouvoir se transformer lui aussi, mais il ne le pouvait pas, pas tant que la lune jetait sur lui un regard attentionné. Pas tant qu'elle l'espionnait où qu'il aille. Qu'importe où le grand loup trouvait refuge, jamais il n'avait de véritable repos. Mais peut-être qu'un beau jour il pourrait aller voir Adelicia comme il l'entendait. Peut-être qu'un beau jour, il pourrait véritablement se permettre d'être moins discret. Lentement, comme l'avait fait l'hybride plus tôt, les genoux de William se heurtèrent au sol. Les forces semblaient l'abandonner lui aussi, et pourtant il était encore en mesure de se mouvoir. Sa main droite prit appui sur le sol et doucement son corps vint à recouvrir celui de la louve en prenant garde de ne pas l'écraser. Ses mains recouvraient désormais les pattes de l'hybride, l'une de ses jambes la protégeait en partie et son torse cherchait à lui donner le peu de chaleur qu'elle semblait réclamer. Son visage était tout près de celui de la petite hybride, songeur, l'œil doré du loup vagabondait sur le sol.
' Petite hybride, tu es trop gentille. Non. Tu es détruite. Me diras-tu un jour toutes tes peines ? Toutes les cicatrices que tu caches maladroitement par une trop grande assurance et un caractère bien trempé ? Serais-je un jour capable de t'aider réellement ? J'ai l'impression de t'être inutile. Je suis là mais je songe, incapable de t'aider à te relever... Mais je ne veux pas que tu finisses comme moi. Sais-tu que je souffre encore aujourd'hui pour des blessures datant de plusieurs siècles ? Sais-tu que j'en viens à regretter nombre de paroles, d'attitudes que j'ai oublié au fil du temps ? Je crois que je suis hypocrite. Je montre constamment aux gens une façade. Quelqu'un qui n'est pas moi. Qui n'est plus moi depuis longtemps. Je m'en veux petite louve, et je ne veux pas que tu vives la même chose. Je n'ai pas la prétention de dire que je serais le grand héros de cette histoire. Mais je ne veux pas te regarder plus tard et te voir dévastée. Je ne veux pas avoir à me dire " Et si... ". Je veux simplement t'aider, petite louve. Peut-être est-ce déjà trop tard, mais laisse-moi essayer. Laisse-moi faire avec toi ce que j'aurais voulu qu'on me fasse alors que je confiais en un hurlement mes souffrances les plus profondes. '
Après être resté plusieurs minutes à recouvrir le corps de la louve, après avoir réparti doucement son souffle brûlant sur le corps tremblant de l'animal, le grand loup se redressa peu à peu. Lentement ses bras se tendirent et ses cheveux basculèrent par-dessus son épaule. Ses jambes firent de même et William se redressa alors que ses mèches blondes, dont certaines encore ensanglantées, venaient cacher partiellement son visage. Juste ce qu'il fallait pour cacher un regard empreint d'inquiétudes et de peurs. De doutes et d'angoisses. Il avait peur d'échouer, mais il ne voulait pas le montrer. Il ne le pouvait pas. Sans cesse il devait garder la tête haute et le sourire aux lèvres, qu'importe le moment et les circonstances. Ne pas penser. Juste sourire. Il enjamba le corps de la petite hybride et rejoignit la fenêtre qu'il ferma d'un coup sec afin de limiter les courant d'airs. L'appartement était déjà miteux, il était inutile de le rendre plus froid que ce qu'il était. Lentement le loup pivota sur lui-même et il reporta son attention sur l'hybride. Il rebroussa chemin et revint non loin d'elle, ne s'arrêtant qu'à quelques pas. Alors, sans que ses mèches de cheveux ne se plaisent à dévoiler son regard partiel, mais alors qu'un sourire tendre étirait ses lèvres, William tendit sa main en direction d'Adelicia.
" Sois forte et relève-toi, petite hybride. Tu te sentiras mieux après ça, je te le promets... " |
| | | Invité
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 19:59 | |
| Puissante chaleur, incroyable douceur.... chacun des gestes de l'inconnu plongeait la frêle hybride dans un sentiment de bien être, aussi triste soit-elle. Il la protégea de son corps, la réchauffant. Les couinements de la bête finirent par se calmer jusqu'à disparaitre, tout comme ses tremblements. Qui était-il ce loup au cœur compatissant ? Ouvrant les yeux, Adelicia fixa l'originel sa petite truffe frôlant sa joue, se perdant dans ses longs cheveux... entrouvrant la gueule, la pointe de sa langue se posa sur la mâchoire de William, timidement. Cette fine léchouille, aussi discrète soit-elle était déjà un geste énorme provenant de la louve. En d'autres circonstances, elle ne se serait jamais permis...jamais. Il finit par se lever, elle croisa son regard... regard identique au sien, non pas dans la couleur, mais dans ce qu'il reflétait. Elle ne voulait pas qu'il parte, mais il prit des distances, dans l'unique but de refermer la fenêtre. La louve le suivit du regard, elle était incapable de ressentir la moindre haine contre lui... pourtant, elle les détestait tellement ces originels ! William revint vers elle, sourire tendre aux lèvres, lui tendant une main.
- Sois forte et relève-toi, petite hybride. Tu te sentiras mieux après ça, je te le promets...
Ce sourire... la dernière personnage qui lui avait fait fut sa tendre mère, Miranda, le jour même de sa mort. La bête baissa la tête, poussant sur ses pattes avants, elle s'assit sur son séant. Adelicia baissa les oreilles, William avait raison, elle devait se lever, marcher, garder la tête haute. Elle l'avait toujours fait... elle ne devait pas lâcher maintenant, ce serait trop bête. Doucement, elle leva son arrière train, pattes tremblantes, elle avait du mal à ne pas tomber, d'ailleurs, c'est ce qui arriva, son séant se posa de nouveau sur le sol vieillot du studio puis doucement, son corps grandit, son pelage diminua jusqu'à disparaitre, l'animal laissa place à la superbe jeune femme qu'elle avait toujours été. Adelicia, était là, nue, assise sur le sol, penchée sur le côté en appui sur ses mains, visage baissé, sa longue chevelure camouflant son beau visage dévasté par la tristesse. Un long soupir s'extirpa de ses lèvres charnues puis elle replia les jambes, tendant une main qu'elle glissa dans celle de William, serrant sa main de ses doigts fins et s'en aida pour se relever, enfin. Une fois debout, elle releva le visage en repoussant ses cheveux de sa main de libre et prit une longue bouffée d'air, comme soulagée d'un poids. Elle plongea son regard d'un gris d'acier dans celui de William.
- Originel, je ne connais pas ton nom, je ne sais même pas qui tu es... Mais j'ai envers toi une gratitude sans fin... dès à présent... si tu me le permets... quoi que tu désires de moi, je le ferais.
Adelicia relâcha la main de William, à contre cœur il est vrai. Une nouvelle larme glissa sur sa joue de porcelaine, mais son regard qui pourtant était toujours froid, exprimait une tendresse très forte. Elle s'approcha, toujours nue, de toute façon, les loups n'avait pas vraiment la notion de pudeur, un corps était un corps, un point finale. Ses lèvres s'étirait doucement pour laisser place à un sourire rempli de douceur. Elle repoussa doucement les cheveux de William pour dégager son beau visage puis doucement, glissa un doigt sous le cache œil qu'il portait et le souleva. Coinçant le cache entre ses doigts, elle le retira doucement en déglutissant. Elle voulait voir son visage entièrement. Le fixant, elle murmura:
- Ta beauté n'a d'égal que ta bonté....
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| | | William Cross
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| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 17 Jan - 22:05 | |
| La petite louve eut quelques difficultés à se redresser, et pourtant elle essaya maladroitement. Ses pattes avants impulsèrent un début de mouvement mais tremblants, ses membres eurent du mal à la maintenir et la laissèrent tomber derechef au sol sans que William ne bouge davantage. Il devait rester là à attendre qu'elle se saisisse de sa main. Qu'elle soit en mesure de le faire d'elle-même. Même si la voir aussi faible lui faisait mal au cœur, il ne devait pas l'assister et la laisser se redresser d'elle-même. Lentement, ses membres craquèrent encore et son apparence humaine apparut lentement. Assise sur le sol, la belle prenait appui sur ses mains et une bonne partie de sa chevelure sombre cachait son visage déchiré par la peine. Un long soupir lui échappa et ses jambes se replièrent doucement alors que sa main s'élevait gracieusement dans les airs. Le sourire de William s'élargit légèrement lorsqu'il sentit les doigts de l'hybride parcourir sa peau et enserrer sa main. Délicatement, il referma à son tour ses doigts sur ceux de la demoiselle pour l'aider à se redresser, ce qu'elle ne tarda pas à faire. Lorsqu'elle fut enfin debout, elle releva un peu son visage avant de prendre une grande inspiration. Rien n'avait été facile, certes, mais elle avait réussi. Aussi, le grand loup était satisfait et son sourire un peu moins triste qu'il y a peu, en témoignait. Alors le regard de l'hybride vint se poser dans l'unique œil de William et elle prit même la parole. Ne le haïssant toujours pas. Les paroles de la louve le touchèrent en plein cœur, mais quelque part, il était mal à l'aise face à de tels propos.
' Tu ignores mon nom et mon statut... Peut-être est-ce mieux ainsi. Il est vrai que j'ai n'ai pas eu le temps de me présenter, mais les circonstances ne s'y prêtaient nullement. Je suis le Bras Droit d'Azghar, si tu veux tout savoir. Mais je ne mérite en rien ce rang alors à quoi bon le vanter ? Je dois ma place à l'amitié qu'il me porte, je ne la dois en rien à mes capacités. Je suis un loup ordinaire. Un originel comme les autres. Juste borgne... Alors... Comment quiconque pourrait éprouver de la gratitude vis-à-vis de moi ? Comment pouvais-tu me proposer une telle chose, petite louve ? Je ne mérite pas autant d'intérêt. Et même si je le méritais, jamais je ne m'autoriserais à profiter d'une telle situation. Ce que je désire ? Je crois qu'il n'y a qu'une seule chose que je désire, au fond de moi. Mais cette chose, tu n'y peux rien. Moi non plus, et il en va de même pour tous les autres. Le temps défile et les gens ne peuvent l'en empêcher alors, me diras-tu, pourquoi continuer à se torturer l'esprit par de telles banalités ? Pourquoi espérer inutilement inverser le cours du temps ou simplement en changer quelque élément ? ... Tu sais, petite hybride, je sens encore ta main dans la mienne. J'ai senti tes doigts s'élancer sur mes joues et glisser jusque dans mes cheveux. Mais au fond, j'aimerais croire qu'il ne s'agit que d'un songe. J'aimerai pouvoir me réveiller, encore aujourd'hui, et revenir plusieurs siècles en arrière... '
William resta muet face à cette requête, il était songeur, comme bien souvent. Mais une larme roula sur la joue de la louve et alors qu'elle avait relâché sa main, William la porta jusqu'à la joue de l'hybride pour faire disparaître cette perle étincelante. Il avait pensé, un temps, que la belle hybride s'était peut-être calmée. Il avait espéré qu'elle serait à nouveau en mesure de se redresser mais cette petite larme venait de le ramener à la réalité. Bien sûr, il était trop tôt. Elle était encore fragile, comment avait-il pu ne pas s'en rendre compte ? Sans bouger davantage, il laissa Adelicia s'approcher de lui et avec une infinie douceur, elle repoussa ses cheveux pour dévoiler son visage. Jusqu'alors, William était serein mais ce ne fut plus véritablement le cas lorsqu'il vit les yeux de la louve migrer jusqu'au bandeau cachant son œil. Lentement, les doigts de la louve entreprirent de défaire son cache, le soulevant d'abord avant de le retirer. En vain, derrière cette protection ne demeurait qu'un œil inexorablement clos, meurtri par une cicatrice éternelle qui jamais ne guérirait. Tout en le fixant, un murmure échappa à la louve et à nouveau, le sourire de William fit son apparition. Quand bien même son œil droit se refusait à s'ouvrir, le loup gardait son autre œil braqué sur l'hybride, un regard qui ne laissait plus exprimer les peines qu'il avait vécu par le passé. Un regard quelconque. Banal.
" Mon nom ? William Cross. Ce que je veux ? Que tu n'aies plus ni regrets, ni remords, Adelicia. "
Une pause fut marquée, après quoi le sourire du grand loup se transforma cette fois en un léger rire. Maintenant que la belle hybride allait mieux, il estimait qu'il était préférable de changer de sujet afin de ne pas replonger dans la mélancolie précédente. Et pourtant si elle souhaitait y revenir, il l'écouterait. En attendant, le loup était préoccupé par autre chose et déjà, il se chargeait de récupérer entre ses mains le cache-œil que la demoiselle venait de lui retirer. William n'avait rien contre cet œil en particulier. Ce n'est pas par honte qu'il le cachait aux autres, c'était surtout pour leur éviter une vision désagréable. Mais d'un autre côté, peut-être souhaitait-il éviter les questions à ce propos. Quand bien même il n'y avait aucun secret à garder, ces souvenirs lui étaient douloureux. Ô bien évidemment, rien à voir avec les autres souffrances qui le torturaient. C'est en souriant un peu plus encore que le Loup enfila à nouveau son bandeau et recouvrit cette cicatrice. Puis il reporta toute son attention sur Adelicia avant de reprendre la parole.
" Il est rare de me faire un tel compliment après avoir observé cet œil. Mais je te remercie. Je suis contraint d'admettre que tu es belle, toi aussi... Mais ne vaudrait-il pas mieux que tu te rhabilles ? Il ne fait pas très chaud. "
' Tu l'as vu n'est-ce pas ? Cette horrible cicatrice. Est-elle source de questionnements pour toi ? Sans doute, comme pour les autres. Les Hommes me regardent bizarrement à cause de ce cache. Les enfants s'en amusent, mais les adultes sont plus désagréables. Certains ont peur, d'autres en sont dégoûtés. Mais pour les loups c'est une autre salve de questions qui se pose. Pour la plupart, l'apparence importe peu mais comment se fait-il que cette cicatrice n'a pas guéri ? On me pose des questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Peut-être étais-je trop faible pour me remettre de cette blessure, à l'époque. Peut-être que ce qui est perdu ne peut jamais être retrouvé. Peut-être que les blessures d'êtres proches à qui l'on tient ne peuvent jamais cicatriser. Une façon de se rappeler éternellement de certaines erreurs commises ou encaissées. Une sorte de punition pour celui qui a osé s'attirer la haine d'un être proche, d'un être aimant. Un châtiment pour un être impur qui a trompé les siens et qui les a déçu. '
" Je suis désolé d'être entré par la fenêtre... Aucun objet n'a été changé de place et je n'ai fouillé nulle part, tu as ma parole. " |
| | | Invité
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Mer 19 Jan - 13:41 | |
| L'originel se laissait faire, c'était étonnant, la plupart de ses congénères auraient déjà même pas adressé la parole à Adelicia. Mais lui, il était bel et bien différent des autres. Gentil, doux, compatissant... c'était une évidence pour elle, c'était un homme qui avait souffert et probablement, souffrait encore beaucoup aujourd'hui. Son seul œil était un vrai miroir où se reflétaient des siècles d'existence, une vie longue et pleine de douleurs, peut-être aussi des joies, sans aucun doute... Il la comprenait.
- Mon nom ? William Cross. Ce que je veux ? Que tu n'aies plus ni regrets, ni remords, Adelicia.
Il rit et elle l'accompagna dans son rire. C'était agréable, quelqu'un qui se souciait vraiment d'elle, mais pourquoi le faisait-il ? Qu'est-ce que cela lui apporterait au final?
- Je sais qui tu es William... ton nom je l'ai déjà entendu des centaines de fois... Bras droit d'Azghar... sans doute t'ai-je même déjà aperçu lorsque j'étais enfant, du moins sous forme lupine....
Elle marque une pause et le fixe.
- Les regrets j'en aurai toujours... parce que c'est le prix à payer pour toutes les erreurs que j'ai commis...
Le loup finit par récupérer son cache-œil, l'hybride lui sourit de plus belle. Le compliment sur sa bonté semblait avoir étonné William.
- Il est rare de me faire un tel compliment après avoir observé cet œil. Mais je te remercie. Je suis contraint d'admettre que tu es belle, toi aussi... Mais ne vaudrait-il pas mieux que tu te rhabilles ? Il ne fait pas très chaud.
- Oh non... je suis loin d'être belle.... Elle rit. Les gens sont bêtes tu sais, peu importe leur races, c'est la différence qui les effraie et rien d'autre... crois-moi, ton œil ne m'inspire pas le dégout, pour moi il est juste la trace d'un souvenir douloureux... N'ai-je pas raison ?
C'était dommage de voir quelqu'un comme William avoir une telle opinion de lui même. C'était du gâchis. Elle ne connaissait rien de lui mais déjà, elle lui faisait confiance, peut-être à tort d'ailleurs, mais tant pis.
- Je suis désolé d'être entré par la fenêtre... Aucun objet n'a été changé de place et je n'ai fouillé nulle part, tu as ma parole.
- Aucun problème, je laisse volontairement cette fenêtre ouverte à chaque pleine lune... Il passe rarement par la porte quand il vient me voir...
Ce "il" désignait bien sûr Thiago, mais voilà un moment qu'il n'était pas venu, elle ne lui en voulait aucunement, le loup avait des choses bien plus importante à faire lors des pleines lunes.
- Euh...oui...je vais m'habiller...
Rougissant faiblement, l'hybride fit un rapide volte face et fila dans sa salle de bain. Elle en sortit quelques instants plus tard, vêtue d'un simple short gris et d'une brassière assortie. occupée à attacher sa longue chevelure, l'hybride s'approcha du petit coin cuisine. Elle fixa William à nouveau, fascinée.
- Je nous sers quelque chose à boire, installe toi William...
Elle lui fit un timide sourire et commença à faire chausser du lait chaud auquel elle incorpora du chocolat en poudre.
- Hm... désolée, je n'ai que ça... J'ai perdu mon travail il y a peu de temps, je vis un peu dans la misère... Le chocolat est la seule chose de pas trop chère que je peux avoir le luxe de m'offrir pour le réconfort quand je vais mal...
Elle se mit à rire puis coupa le gaz, posant deux tasses sur la table, elle servit le chocolat puis y posa un peu de brioche dans une assiette. Adelicia s'assit face à William et lui sourit à nouveau.
- Maintenant... Puis-je savoir la raison de ta venue ici ?
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| | | William Cross
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| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Sam 22 Jan - 19:56 | |
| Imitant William, la louve avait ri à son tour et il en était agréablement surpris. Il ne pensait pas qu'après une telle crise de nerfs, elle serait capable de sourire à nouveau et aussi vite. Preuve incontestable que malgré ses faiblesses, la louve était forte. Elle savait qui il était, peut-être était-il au fond un peu plus connu qu'il ne le pensait. Elle marquait un point cependant : elle devait l'avoir vu à plusieurs reprises déjà, en tant que Loup gigantesque. La belle marqua une courte pause tout en le fixant et poursuivit, arrachant un léger sourire compatissant au Loup. Avoir toujours des regrets et des remords ? Un prix à payer pour des erreurs commises ? William s'affaissa légèrement sur lui-même en souriant de plus belle. Il souffrait. Ces paroles, si simples, si pures le transperçaient de part en part et le faisait souffrir plus qu'il ne le souhaitait. Son seul œil était clos, et en dépit de ce léger changement de position, il semblait être heureux. Touché par les paroles de la demoiselle, mais simplement heureux de vivre. Elle-même sourit alors qu'il retrouvait son cache-œil. Ainsi elle n'était pas belle, selon ses propres termes ? Et pourquoi donc ? Elle riait, mais cette fois William ne l'accompagna pas. Peut-être avait-elle raison sur les points suivants, après tout, elle avait vécu plus longtemps en compagnie des Hommes que lui, même s'il était plus âgé. A la question qu'elle formula, à cette supposition formulée, concernant sa cicatrice et la marque d'un souvenir douloureux, le Bras droit se contenta de sourire, signe qu'il approuvait.
Nouvelle pause et elle reprit, lui expliquant qu'il pouvait finalement entrer et sortir en ces lieux comme il le souhaitait, que ce n'était pas d'une immense gravité. Ainsi elle laissait cette fenêtre ouverte toutes les nuits de pleine lune afin de laisser le libre accès à une certaine personne. Un homme, visiblement, et un originel de surcroît puisqu'elle ne faisait ce petit protocole que lors des nuits de pleine lune. Qui était-ce ? William le connaissait peut-être. Il fut sorti de sa rêverie lorsque Adelicia fit marche arrière pour aller s'habiller, rougissant brièvement. Attitude attachante qui fit rire un peu William. La nudité n'était pas quelque chose qui le perturbait... Peut-être était-ce son caractère Loup. Peut-être était-ce son côté laxiste poussé à l'extrême. Alors que la belle était partie s'habiller, le Loup en profita pour récupérer le paquet de cigarettes qu'il avait laissé sur le rebord de la fenêtre afin de le ranger dans la poche de sa veste, toujours sagement posée sur le dossier de la chaise. Peu après, Adelicia revint et William reprit la place qu'il occupait avant son départ. Alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine, vêtue d'une simple brassière et d'un short, elle reprit la parole. Ainsi elle tenait à lui servir quelque chose, et l'invitait à s'assoir. Bien qu'il ne souhaite pas consommer quoi que ce soit, par respect pour la belle, il se contenta de prendre place en silence, la gratifiant d'un sourire. Elle mit à chauffer un peu de lait et y ajouta du chocolat en poudre, dès lors, une douce odeur se répandit dans l'appartement.
C'est l'étonnement qui l'emporta, sur tous les sentiments qui traversèrent William alors qu'elle parlait. Étonné de voir qu'elle était désolée alors qu'il la trouvait bien hospitalière vis-à-vis d'un étranger. Étonné d'apprendre qu'elle avait perdu son travail il y a peu et qu'elle avait du mal à vivre désormais. Était-ce en partie pour cette raison qu'elle avait craqué, à peine arrivée chez elle ? Parce qu'elle avait beaucoup trop de choses à supporter ces temps-ci ? Elle se contenta pourtant de rire en coupant le gaz, avant d'apporter les tasses. A cela, Adelicia ajouta une assiette contenant de la brioche et elle prit place en face de William. Un sujet qu'il souhaitait désormais éviter lui fut présenté. Voilà qu'elle lui demandait pourquoi il était venu en ces lieux. Il avait tellement de questions à poser. En même temps, après ce qu'elle venait de lui dire, il se voyait mal déverser ainsi sa passion pour le monde des Hommes. Ce n'était pas le moment, et il repousserait cette discussion autant qu'il le pourrait. Refermant ses mains sur la tasse chaude, le Loup esquissa un sourire enfantin en fermant l'œil. Son visage s'adoucissait progressivement, oubliant un court instant, tout ce qu'il avait enduré dans sa vie, tout ce qu'il avait était susceptible de voir aujourd'hui. Tout ce qu'il avait bien pu entendre. Alors pour l'instant, il dirait le strict minimum.
" J'ai été amené à espionner la Coalition, et j'ai été surpris de t'y trouver. Je ne m'attendais pas à y trouver une semblable alors tu m'as intrigué... Et voilà. J'ai voulu te connaître. Ensuite, j'insiste, tu es belle. Ce n'était pas une question ni même une supposition, c'était une affirmation alors tu n'as d'autres choix que de me croire ! "
Un court instant, le Loup rit un peu puis il rouvrit lentement son œil en ne laissant de sa bonne humeur, qu'un sourire vague étirant ses lèvres.
" Ne sois pas désolée. Tu en fais déjà beaucoup, merci... "
' Sais-tu le bien que ton chocolat produit en moi ? T'imagines-tu seulement l'ampleur de ses répercussions ? Pour la plupart des gens, et sans doute pour toi aussi, il ne s'agit là que d'un banal chocolat chaud. Un liquide au goût quelconque qui sera ingurgité puis oublié en une fraction de seconde. Veux-tu savoir ce que j'y vois ? J'y vois beaucoup de générosité. Une bonté et une douceur sans faille. J'y vois une attention portée aux autres, j'y vois de l'intérêt. Ce simple chocolat chaud et plus que ce que tu crois. Tu n'as rien, ou pas grand chose. Et pourtant tu partages le peu qu'il te reste avec moi, dont tu ignores tout. Car oui, tu ne me connais pas. Tu m'as peut-être aperçu. Sans nul doute tu as entendu parler de moi mais jamais tu ne m'as parlé. Jamais tu ne m'as réellement vu. Détrompe-toi, Adelicia, tu ne sais pas qui je suis. Tu sais ce que tout le monde pense. Tu sais ce que tout le monde croit. Alors non, ne sois pas désolée. Derrière ce simple chocolat chaud se trouve bien plus. La douce fragrance qui s'en extirpe me rappelle des souvenirs simples mais agréables. Une banale rencontre, quelques paroles. Des choses simples dont on ne mesure pas l'importance. Tu dois savoir comme moi ce que l'on dit. Tu sais que l'on ne se rend compte de l'amour qu'on a pour quelqu'un ou quelque chose, que lorsque celui-ci disparait à jamais. Que lorsque l'opportunité de profiter une ultime fois de lui nous est arrachée cruellement. La chaleur de ce simple chocolat chaud réchauffe mon cœur meurtri et me berce de douces illusions. Alors non, Adelicia. Par pitié, ne sois pas désolée. '
Revenant, en quelque sorte, à la réalité, William avala une gorgée du chocolat chaud qu'il gardait entre ses mains depuis quelques instants. Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'il avalait la première gorgée. Le liquide était brûlant, si brûlant que le Loup le sentait longer sa gorge jusqu'à se perdre dans les tréfonds de ses entrailles. A nouveau, le jeune homme sourit et reporta son attention sur la demoiselle, c'est sur un ton un peu plus sérieux qu'il reprit la parole. Mais cette potentielle solution lui avait percuté l'esprit alors qu'il écoutait avec attention les propos tenus par la jeune femme.
" Hey Adelicia... Je ne sais pas si tu as d'autres projets mais j'ai quelques amis dans la ville. Si je leur demande, ils pourraient sans doute te trouver un travail. Ce ne sera peut-être pas du grand luxe. Ce ne sera sans doute pas un travail aisé qui gagne bien... Mais tu pourras vivre un peu mieux qu'ici, à n'en pas douter. "
A nouveau le Loup marqua une pause en rabaissant son regard sur le chocolat chaud toujours emprisonné de ses mains. Puis brusquement il redressa la tête, tout sourire.
" Ah, et le chocolat est délicieux ! " |
| | | Invité
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Lun 24 Jan - 12:31 | |
| Adelicia leva sa tasse, coudes appuyés sur la table et posa ses lèvres sur le bord de celle ci, commençant à boire son chocolat. L'ambiance était plus calme, plus posée, elle se sentait un peu mieux, plus à l'aise. Elle avait mit l'enfant de côté, essayant de ne pas y penser sous risque de sombrer à nouveau dans une puissante déprime. Sous la table, ses jambes se croisèrent alors que William prenait la parole.
- J'ai été amené à espionner la Coalition, et j'ai été surpris de t'y trouver. Je ne m'attendais pas à y trouver une semblable alors tu m'as intrigué... Et voilà. J'ai voulu te connaître. Ensuite, j'insiste, tu es belle. Ce n'était pas une question ni même une supposition, c'était une affirmation alors tu n'as d'autres choix que de me croire !
La louve se stoppa dans tout mouvement, fixant William au travers de la fumée qui s'échappait de sa tasse. Elle déglutit et rougit faiblement. Il parlait encore de sa soi-disant beauté... pourtant elle ne s'était jamais trouvé magnifique, loin de là, il faut dire que l'hybride n'avait pas une très haute estime de soi-même.
- Euh... eh bien... merci William... c'est... très gentil....
Malgré ça, elle ne le crut toujours pas. Elle soupira et se força à sourire en posant sa tasse sur la table. D'un geste lente, ses doigts passèrent sur son front jusqu'à glisser dans sa longue chevelure qu'elle plaqua en arrière. Aussitôt fait, quelques mèches sombres et soyeuses retombèrent de chaque côté de son visage pâle. William quand à lui rit et insista en disant à l'hybride de ne pas être désolée pour le chocolat. Elle lui sourit une fois de plus. Il était incroyablement gentil et compréhensif, ça faisait vraiment plaisir de discuter avec un homme comme William. Mais le rire de l'originel se calma vite alors qu'il reprit la parole sur un ton plus sérieux.
- Hey Adelicia... Je ne sais pas si tu as d'autres projets mais j'ai quelques amis dans la ville. Si je leur demande, ils pourraient sans doute te trouver un travail. Ce ne sera peut-être pas du grand luxe. Ce ne sera sans doute pas un travail aisé qui gagne bien... Mais tu pourras vivre un peu mieux qu'ici, à n'en pas douter.
Pourquoi vouloir l'aider comme ça ? Il ne la connaissait pas après tout ! Adelicia soupira longuement et secoua la tête négativement.
- Hm... non William... c'est gentil mais ...je me débrouillerai seule, je n'aime pas qu'on me prenne en pitié...
C'est dommage, la proposition de l'originel était tentante pourtant.
- Et puis, je ne compte pas m'éterniser ici... je vais vite trouver un moyen pour revenir en foret... j'y arriverai, je le sais.
Le ton de l'hybride était affirmatif, elle avait foi en ce qu'elle avançait, elle y croyait dur comme fer. Son regard acier qu'elle plongea dans l'oeil unique du loup en disait long aussi. Regard rempli de fierté, un brin de froideur.
- Ah, et le chocolat est délicieux !
La louve arqua un sourcil et se mit à rire , tendant la main et saisit une tranche de brioche qu'elle donna à William.
- Merci... C'est gentil, mange un peu...
C'est avec plaisir qu'elle partageait sa nourriture avec lui. ça faisait longtemps qu'elle n'avait eu de compagnie aussi chaleureuse. Bien sûr il y avait eu Thiago, mais lui c'était encore autre chose, malgré qu'il était gentil et respectueux face à la louve, il avait toujours gardé une certaine distance.
- Parle moi de toi William... ça fait un moment que je n'ai pas eu l'occasion d'avoir une vraie discution avec quelqu'un de race... ça me manque tu sais... Bon, j'ai eu Thiago mais... je n'ai plus de nouvelles depuis un moment...
Elle prend elle aussi une part de brioche et mord dedans avec gourmandise puis boit une gorgée de chocolat chaud. Sous la table, sa jambe s'agite nerveusement, son regard devient fuyant.
- Dis... tu le connais... Thiago ?
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| | | William Cross
Messages : 37 Messages rp : 19 Date d'inscription : 05/06/2010
Identification Âge: 1400 ans Statut: Bras droit & Espion Relations:
| Sujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Dim 30 Jan - 19:30 | |
| Alors que William insistait pour la complimenter, la louve avait paru gênée : déglutissant, elle ne put s'empêcher de rougir un peu en prenant toutefois le temps de le remercier. A de nombreuses reprises, Adelicia lui sourit ce qui lui remontai le moral, c'était plutôt bon signe pour le Loup noir. Et pourtant elle refusa son aide en soupirant longuement et pivotant la tête en signe de dénégation. Pourquoi vouloir à tous prix se débrouiller seule alors qu'il lui proposait son aide ? Par ailleurs, il ne lui proposait pas de faire son travail à sa place mais simplement de la mettre sur une piste... Elle ne serait pas non plus favorisée par rapport aux autres employés et par-dessus tout, il ne la prenait pas en pitié. La réaction de la louve en cet instant eut pour effet de décevoir un peu William mais soit, il respecta le choix de l'hybride et préféra ne pas insister afin de ne pas se vexer davantage. L'autre partie des projets de la louve lui convenait déjà un peu mieux. Elle avait dans l'idée de quitter la ville pour revenir en forêt. A nouveau, il aurait voulu lui proposer son aide mais l'épisode précédent lui avait servi de leçon aussi, plutôt que d'essuyer un nouveau rejet, le Loup noir se contenta de garder le silence en écoutant avec attention les paroles de la louve.
Le ton de l'hybride était certain et ferme. Elle semblait sûre d'elle et ses yeux le laissaient clairement sous entendre. Pourtant l'enthousiasme enfantin de William la déconcentra et après avoir arqué un sourcil, elle ne put s'empêcher de rire, laissant le Bras droit dans l'incompréhension. Pour lui, ce qu'il venait de faire n'avait rien d'amusant, il avait été spontané et franc, naturel en un mot, voilà tout. La louve s'empara d'un morceau de brioche et le lui tendit ; par pure politesse, l'Originel s'en empara et posa le morceau sur la table tout en l'observant. Il n'avait pas vraiment faim, en fait il n'était pas venu ici pour manger ou boire, il était venu ici pour discuter avant tout. Le chocolat n'était pas nécessaire mais déjà, il avait fait l'effort de l'accepter - d'autant qu'Adelicia n'avait pas attendu son avis pour le lui servir -, par contre, pour ce qui était de la brioche... Outre tous ces points, la nourriture humaine n'était pas ce qu'il préférait non plus. En manger un peu ne le dérangeait pas mais après, il préférait un bon steak plutôt qu'une assiette de brioche, aussi appétissante soit-elle. La louve reprit la parole, coupant William dans son élan alors qu'il souhaitait boire un peu de son chocolat chaud. Avait-il bien compris ?
' Parler de moi ? Mais pour dire quoi ? Avoir une discussion avec quelqu'un n'implique pas forcément le détail de l'histoire qui a précédé et participé à construire le personnage. Je puis comprendre que parler te manque petite hybride, mais je ne peux pas te parler de moi. Je ne le peux pas à partir du moment où je n'en vois pas l'intérêt. Si moi-même je ne prends pas plaisir à conter, comment pourrais-tu apprécier l'histoire ? Je veux bien parler de toute et de rien, de toi et des autres. Je peux t'écouter autant que tu le veux et même émettre des avis sur des choses diverses mais ne me demande pas de parler de moi. Ne me demande pas de limiter mon regard à ma petite personne, parce que j'en serais incapable. Te faire plaisir ferait mon bonheur mais je suis au regret de te refuser cette faveur-ci. Parlons plutôt d'autre chose, de Thiago si tu veux, oui, même si ce sujet me fait un peu mal également. Comment l'as-tu connu, petite hybride ? Ce regard fuyant et ce stress t'envahissant trahiraient-ils les sentiments que tu éprouves pour lui ? Ô je ne suis guère étonné. Thiago est un beau spécimen et il a l'attitude qui plait aux filles. Il est sûr de lui, a un air ténébreux, est voilé de mystère, et puis, il y a aussi cette confiance qui s'échappe de chacun de ses gestes et de ses mots. Oui Thiago est quelqu'un de bien, et même s'il se met à part de lui-même, même s'il est silencieux, en sa présence, une apparente sécurité semble être établie. '
" Je le connais. "
Un léger sourire étira les lèvres du Loup alors qu'il croisait les bras et s'appuyait sur le dossier de sa chaise. William n'avait pas encore terminé son chocolat chaud et il n'avait pas même entamé sa brioche, actuellement, les pensées et les souvenirs l'assaillaient à nouveau. S'il parlait de Thiago, nécessairement, il parlerait un peu de lui et ça ne dérangerait pourtant pas vraiment le Loup noir. En avançant de la sorte, il pourrait alors parler un peu de lui, comme le voulait Adelicia, et répondre à son autre question. Ou plutôt, répondre aux questions futures puisqu'il voyait d'ici arriver les " Comment l'as-tu connu ? Oh je veux tout savoir ! ". Et en théorie, les questions à venir devraient être plus enthousiastes, aussi, rien qu'à s'imaginer cette énergie, la bonne humeur de William s'évaporait peu à peu. Comme bien souvent, il donnait l'énergie qu'il avait à sa disposition pour faire sourire les autres et lorsque son objectif était atteint, il ne lui restait plus grand chose, ne serait-ce que pour sourire. Il lui était alors difficile de se protéger des remords qui le rongent, difficile de ne pas être affecté par la moindre petite remarque. Mais malgré tout il faisait des efforts. Distraitement, le regard du Loup détailla l'appartement de l'hybride. A quoi bon continuer de l'observer puisqu'elle-même avait le regard fuyant ? Il ne voulait pas la gêner, encore moins la déranger dans son quotidien. Dès qu'elle serait lasse, il partirait.
" On se connait depuis pas mal de temps, en fait. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, nous étions encore des louveteaux quand on s'est rencontré. Il a toujours eu ce caractère un peu impétueux et fougueux, mais on s'entendait bien. Mais bon, les années sont passées et une certaine tension entre mon père et moi a vu le jour, donc je suis parti, et ça m'a forcé à laisser Thiago derrière moi alors qu'on passait la majeure partie de notre temps ensemble. Je l'ai retrouvé bien des années plus tard alors qu'Azghar avait récupéré sa place de Chef, mais c'était différent. Et notre relation a encore changé depuis qu'Emma a vu le jour. Il est plus froid, plus distant... "
' Sais-tu comme il m'est difficile de parler de lui ? En fait, c'est à la fois difficile et agréable. Difficile parce que je regrette notre relation passée. Comme j'aimais jouer avec lui, courir à travers la forêt, ou chasser simplement. Peu importe qui gagnait, on s'amusait et c'était le principal. C'était agréable de se batailler pour se parfaire au combat tout en sachant par avance que tout finirait dans la rigolade. Me rappeler de ces moments passés avec lui est agréable. Je me souviens de l'époque où rien ne s'était encore passé, où tout allait bien et où je ne me posais pas de questions. Bien sûr, cette époque n'est pas la plus joyeuse de ma vie même si j'avais Thiago, mais quand même, je ne veux pas l'oublier. Et puis c'est également difficile de me souvenir de lui, de me rappeler de nos joies enfantines et de voir où on en est maintenant. Ces pensées n'aident en rien ma volonté de vouloir faire sans cesse machine arrière, je regrette de ne plus pouvoir rire avec lui. Je regrette de ne plus le voir tous les jours et de ne plus lui parler simplement. Oui, je suis partagé quand je parle de lui car les restes de mon côté enfantin s'animent joyeusement et mon cœur se réchauffe alors que, a contrario, ces souvenirs me torturent et je regrette l'instant où, justement, ils ne sont devenus plus que des souvenirs. Le plus affligeant dans cette histoire, c'est que je ne me suis rendu compte de rien. Je n'ai pas su voir l'erreur que j'ai commise. Je n'ai pas su le retenir quand il était encore temps... '
" ... Mais c'est quand même quelqu'un de bien. Il est encore très important à mes yeux : c'est un bon ami. " |
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