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 Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon]

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William Cross
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Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] Empty
MessageSujet: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon]   Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] EmptyLun 17 Jan - 1:34

Une nouvelle nuit voyait le jour et une fois encore la pleine lune s'étendait glorieusement dans le ciel parsemé d'étoiles scintillantes. Voilà de cela quelques temps maintenant que William s'était entretenu avec Sullivan Herns en compagnie d'Azghar. Les nuits s'étaient enchainées et elles semblaient toutes identiques les unes aux autres. La seule différence était dans les phases de la lune. Seule la lune changeait d'apparence, sinon, tout demeurait identique. Les jours se succédaient, par delà les montagnes lointaines, le soleil dégringolait et allait trouver un sommeil réparateur. Sommeil ? Non. Le loup aimait à se dire que jamais le soleil ne trouvait son repos, car lorsque, pour lui, le soleil se couchait, pour d'autre, il montrait tout juste le bout de ses rayons. Enfin, des pensées, des songes qui étaient tous plus inutiles les uns que les autres. A quoi bon obscurcir son esprit de telles ignominies ? Pourquoi ne pouvait-il jamais se contenter de vivre l'instant présent sans jamais penser au passer ou à l'avenir ? William était ainsi fait. Il pensait d'ailleurs bien plus au passé qu'à l'avenir et il était bien souvent incapable de profiter de l'instant présent. Ses pensées l'amenaient bien loin souvent du fait initial, mais quelque part, jamais il ne s'ennuyait. Même si en contre partie, il en souffrait énormément.

Ainsi donc, puisqu'il n'avait eu de cesse de se torturer sur sa propre condition ces derniers temps, William s'était décidé à se rendre en ville afin de se bouger un peu, de changer ses idées noires et de penser à autre chose. Tout serait bientôt terminé, il en avait la certitude. Son instinct le lui indiquait. Mais n'était-ce pas sa propre mort qu'il pressentait ? Plutôt que de tenir de tels propos, le loup avait préféré fuir et se retrouver au beau milieu de la foule humaine. Les cris, les rires, le bruit omniprésent lui était désagréable. Quelque part pourtant, toute cette agitation le rassurait. Il avait peur face à l'expansion humaine. A chaque nuit de pleine lune, lorsqu'il venait retrouver des amis ou simplement se promener, William pouvait constater des changements, une évolution quelconque. Cette croissance rapide, qu'elle soit humaine ou purement technologique l'effrayait autant qu'elle le passionnait. Il était fasciné parfois, par ces découvertes et s'y intéressait même. Quoiqu'il en soit ce soir, il n'avait pas prêté beaucoup d'attention aux alentours et s'était contenté d'avancer. Ce soir, pour une fois, William avait une idée précise de ce qu'il souhaitait. Ses espionnages répétés de la Coalition lui avait valu de croiser quelques membres. Aussi il avait vu passer sous ses yeux pas mal d'hommes et de femmes tous plus déterminés les uns que les autres. Et pourtant il y avait aussi trouvé un être auquel il n'avait jamais songé. Une hybride de sa race faisait aussi partie de cette organisation. Mais que pouvait-elle bien y gagner ? Le loup ne la connaissait pas, il ne savait rien d'elle et pourtant il s'y intéressait. Elle l'intriguait. Il savait simplement à quoi elle ressemblait, qu'elle était de sa race, il savait quel était son rang mais au-delà de ces renseignements, elle était un mystère à ses yeux.

Il s'était aussi attardé à garder une autre chose en mémoire : son odeur. Et c'est ce parfum qui lui permit de trouver quelque piste. Il rejoignit ainsi par pur hasard le quartier résidentiel. Si de nombreux bâtiments tous plus grands les uns que les autres se dressaient devant lui, il n'eut aucun mal pourtant à les éliminer un par un jusqu'à trouver celui dans lequel elle semblait vivre. Longtemps, William resta immobile devant le bâtiment à regarder tour à tour les fenêtres qui se présentaient à lui. Il essayait de deviner l'étage auquel elle pouvait bien vivre. Peut-être était-elle dans son appartement à l'heure qu'il est d'ailleurs... Non. Non, son odeur n'était pas assez forte pour qu'elle soit dans les environs. Elle était passée par là il y a un moment, mais aucune trace fraiche ne semblait demeurer. L'homme s'approcha un peu plus de l'entrée et commença à observer les noms inscrits aux côtés des sonnettes. Kyeon, Sawers, Schwindler, Holger, McBeth. Il pouvait d'ores et déjà éliminer trois des noms qu'il venait de lire : en effet, les trois semblaient appartenir à des hommes, à en juger par le prénom qui suivait. Il lui restait dès lors le premier et le quatrième. Un léger soupir le secoua alors que le loup fronçait les sourcils pour mieux voir de qui il s'agissait, comme si le fait de fixer le nom intensément allait lui permettre de voir son propriétaire.

L'homme fut troublé dans sa concentration par un humain surgissant du bâtiment. Il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il ne l'avait pas entendu arriver, aussi peu discret soit-il. Ainsi, William se voyait confronté à son exact opposé. Un homme semblant s'approcher de la quarantaine avec un début de masse capillaire grisonnante, venait d'ouvrir brusquement la porte d'entrée pour l'observer. Cette homme était imposant dans tous les sens du terme : il était à la fois grand et gros. Si la tenue vestimentaire de William était toujours impeccable, celle de l'homme laissait grandement à désirer. Ses vêtements semblaient être sales, ses cheveux paraissaient gras. Mal rasé, sourcils froncés, l'homme n'avait rien d'accueillant, et sa simple présence aurait pu faire fuir William à toute jambe... Seulement il était loup, alors même s'il avait un air de gringalet à côté du concierge, ce dernier ne pouvait pas faire grand chose. Et à l'image de cet être, bien évidemment, il faut dire que le ton était des plus froids et secs.

" Ça fait un moment que tu traines là, qu'est-ce que tu regardes ?! Tu prépares un sale coup ?! "
" Qu... Non, pas du tout, je cherche quelqu'un. "
" Et il te faut tant de temps que ça pour le trouver ?!! "
" C'est que je ne connais pas son nom... "
" ... Oh, un admirateur secret, peut-être ?... DÉGAGE ! "

Il arrivait couramment que William regrette d'avoir l'ouïe fine. Cet instant en faisait partie. Puisque l'homme face à lui ne semblait pas disposé à l'aider, le loup préféra rebrousser chemin comme il le lui avait été si gentiment proposé. Toutefois il n'abandonnait pas son idée de trouver la louve qu'il cherchait. Mains dans les poches, ses pas ralentissaient au fur-et-à-mesure qu'il s'éloignait du bâtiment, et finalement, il s'arrêta. Lentement, le loup tourna sur lui-même pour regarder derrière lui. Le concierge était déjà reparti, sans doute avait-il un hamburger à dévorer, accompagné d'une bonne bouteille de rosé premier prix, devant un match quelconque. L'unique œil du loup s'aventura à guetter les environs rapidement et lorsqu'il eut la certitude d'être seul en ce début de nuit, le jeune homme s'élança à toute vitesse entre deux bâtiments. La technique était simple : prendre appui sur le mur de l'un puis de l'autre des bâtiments et enfin, se crocheter à une première fenêtre. Le loup ne savait toujours pas à quel étage vivait la jeune femme qu'il cherchait, et alors qu'un flot de questions partait à l'assaut de son esprit, l'oeil gauche du blondinet se perdit sur une veste qu'il avait déjà vu. Il avait vu l'habit sur le dos de celle qu'il cherchait. Un sourire victorieux prit place sur son visage et il essaya alors d'ouvrir la fenêtre de l'extérieur. En théorie, l'opération était difficile, et pourtant il n'eut aucun mal, au vue de l'état déplorable du studio dans lequel l'hybride vivait. Une fois qu'il fut à l'intérieur, William n'eut plus aucun doute sur l'identité de la personne qui vivait là. Il ne chercha pourtant nullement à fouiller, tout ce qu'il voulait, c'était discuter. D'ailleurs, et il n'y songeait que maintenant : quelle pourrait bien être la réaction de la jeune femme en le voyant ici ? Peut-être aurait-il dû attendre dehors, mais avec un tel concierge...

Un léger soupir le secoua encore une fois et William retira la veste noire qui recouvrait son corps. Il chercha un endroit où l'accrocher, et ne trouva qu'une simple chaise. Méticuleux dans tout ce qu'il entreprenait, ou presque, William prit soin de ne pas froisser l'habit tout en le plaçant sur le dossier de la chaise. C'est par pur hasard que son œil unique se porta sur un courrier adressé à mademoiselle Adelicia Kyeon. Nouveau sourire. C'est vrai qu'il n'y avait plus songé, mais maintenant qu'il avait trouvé l'appartement de la demoiselle, il savait inconsciemment quel était son prénom et son nom pour les avoir lu à plusieurs reprises à l'entrée. Toujours aussi soigneusement, William retroussa les manches de sa chemise blanche jusqu'à ses coudes, puis il ébouriffa un peu ses cheveux déjà fort peu coiffés. Mains calées sur les hanches, il n'avait plus qu'à tuer le temps, chose qui ne lui réussissait pas vraiment, surtout quand il n'était pas dans son habitat naturel. Après avoir regardé autour de lui à trois ou quatre reprises, William récupéra un paquet de cigarettes ainsi que son briquet dans la poche de sa veste, et s'approcha de la fenêtre. Vu le grand luxe du studio, il lui paraissait tout bonnement impossible de compter la présence d'une alarme incendie. Pourtant, pour ne pas embaumer l'air de l'appartement, le loup prit place sur le rebord de la fenêtre. Jambes dans le vide, il tournait le dos à la porte d'entrée. Peut-être ne devrait-il pas, et si elle le poussait dans la précipitation ? Par mesure de précaution, William jeta un œil en bas. Lorsqu'il estima que la chute ne lui ferait aucun mal, même s'il devait se heurter à deux ou trois reprises contre le mur d'en face, il alluma enfin sa cigarette et la dégusta le plus simplement du monde après avoir posé paquet de clopes et briquet sur le rebord de la fenêtre, juste à côté de lui. Il n'avait plus qu'à attendre, tout en profitant du splendide vis-à-vis qui lui était offert.
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MessageSujet: Re: Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon]   Et si la curiosité n'était pas toujours un vilain défaut ? [Adelicia Kyeon] EmptyLun 17 Jan - 13:43

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