Rencontre au clair de lune [Amélia] [Abandon]

Dure journée au travail aujourd'hui. Nous étions en fin de semaine et cette période amenait toujours sa vague de jeunes gens ou de touristes qui venaient se détendre au restaurant pour boire un petit café ou un verre d'alcool ou tout simplement manger un bon plat.
La jeune humaine avait remplacé une de ses collègues dont la fillette était malade. Du coup, c'est toute la journée que cette dernière avait travaillé. Exploitation? Non loin de là! Elle s'entendait très bien avec le patron et celui-ci lui avait promis qu'elle serait payée le double. Pourquoi refuser? Les temps étaient durs au niveau pécuniaire pour une jeune femme vivant seule et par ses propres moyens.

Toute la sainte journée, Hazel avait servit des plats à droite, à gauche, piétinée pendant douze longues heures en ne s'arrêtant qu'une heure pour déjeuner. Le soir arrivé, l'humaine était donc très épuisée. Même pour une paye doublée, la jeune femme ne referait pas cela tous les jours! Vint le moment ou la belle décida de rentrer chez elle. Il n'était pas loin de 22H00 et la nuit était particulièrement magnifique ce soir là. La lune était pleine et brillait de toutes ses forces, idéale pour les balades nocturnes.

Cependant nul n'était réellement à l'abri la nuit, tous les êtres humains le savaient. Même si beaucoup de vampires s'étaient attachés aux êtres humains, il n'était pas rare de voir des gens disparaitre comme si de rien n'était. Sauf que voilà, il y avait toujours une forte probabilité pour que la raison de ces disparitions soit du fait des agissements vampiriques.
Néanmoins la peur n'évitant pas le danger, Hazel avait décidé de braver les "interdits" pour s'assoir quelques instants dans le parc. Ses jambes lui hurlaient de faire une petite pause sous peine de ne pas pouvoir la supporter jusqu'à chez elle.

Elle poussa un long soupire lorsqu'elle prit place sur le banc en bois, un soupire de profond soulagement! Il n'y avait pas grand monde ce soir dans le parc, les gens étaient tous en boite de nuit ou au cinéma. Cependant l'humaine n'était pas de celle qui aimait les endroits surpeuplés et surtout bruyants. Elle qui était proche de la nature et du calme, ce n'était pas vraiment le genre d'endroit qui lui plaisait. D'autant plus qu'il y avait bon nombre d'hommes avides de rapports charnels qui se frottaient toujours aux femmes...rien de plus déplaisant que d'avoir un mufle gonflé à la testostérone qui vous colle aux basques!
Quelques personnes passaient ça et là, profitant aussi de la magnifique nuit qui s'offrait à eux.

En ce moment même, Hazel ne pensait pas à la possibilité de croiser un suceur de sang dans les parages, sa fatigue était telle qu'elle semblait dans une sorte de léthargie momentanée mais très agréable.

La nuit avait été des plus longues ; bien évidemment, lorsque je parle de ma nuit, il s'agit en vérité du jour pour les Humains, ces moments où cette étoile incandescente passe son temps à parcourir le ciel de tout son long. Puisque Morphée n'avait pas daigné se joindre à moi pour que le sommeil m'emporte loin de la réalité dans mes draps de satin, j'avais pris mon mal en patience et avait vainement cherché une occupation. Les Ruines étaient particulièrement silencieuses en pleine journée, rares étaient les Vampires qui perdaient leur temps à errer dans les couloirs. Les heures passèrent lentement, bien trop lentement pour quelqu'un comme moi : j'avais besoin d'occupation, lorsque le silence recouvrait les Ruines et que l'animation était à son plus bas, les choses me déplaisaient fortement et j'avais soudainement bien plus de mal à maîtriser mes émotions... Ce serait tout de même embêtant que le clan des Vampires vienne à être exterminé en bonne partie de mes propres mains, sous prétexte que je suis contrariée.

Après avoir fait deux ou trois fois le tour des Ruines sans y trouver la moindre âme intéressante, mes pas me ramenèrent à ma chambre et je me décidai alors à trouver une tenue pour la soirée qui s'annonçait. Là encore, rien de prévu, une simple balade sur le terrain des Humains, mais je me devais d'être présentable malgré tout. Sans que je ne m'y sois attendue, le choix de la tenue me prit bien plus de temps que je ne l'avais imaginé, si bien que, finalement, le soleil chuta à l'horizon alors que j'avais tout juste pris une décision. Pour ce qui était du rangement de la chambre que je venais de retourner littéralement, je verrai à mon retour ; avec un peu de chance, si Morphée ne venait toujours pas, j'aurai de quoi faire.

Lorsque je sortis des Ruines, le soleil chutait encore à l'horizon, mais il était déjà caché à plus de la moitié. Quand bien même les rayons m'étaient relativement désagréables car encore un peu brûlants, la sensation était supportable et je n'avais aucun mal à me mouvoir. C'est vêtue d'une robe d'été blanche relativement simple, que je me rendais dans le monde des Humains. Une chose m'avait été donné de remarquer : depuis la formation de la Coalition, visant à nous exterminer, nous, Vampires, je n'avais jamais passé autant de temps dans le monde des Hommes. La provocation me poussait à m'y rendre, peut-être. Quand bien même ils me prendraient dans leur filet, je ne vois pas réellement ce qu'ils pourraient me faire, petits humains qu'ils sont. D'un autre côté, c'est peut-être également la curiosité qui m'amenait là. Et s'ils étaient assez malins pour me piéger, justement ? Beaucoup de suppositions, mais sait-on jamais. De plus, le monde des humains était plus actifs que les ruines, je m'y ennuyais moins, et c'était un véritable plaisir que de les voir évoluer sans qu'ils ne se doutent de quoi que ce soit.

Un temps, je parcourais le centre-ville telle une humaine, me mêlant aux Hommes sans chercher à semer le désordre. Bizarrement, attirer l'attention d'une autre façon que par mes vêtements ne m'intéressait guère. Je n'aimais pas provoquer d'évènements inutiles, à quoi bon ? Et puis en restant discrète, j'avais des chances de demeurer anonyme, ce qui m'évitait bien des soucis. Les heures continuèrent de filer alors que je flânais dans les rues et ce n'est que lorsque l'animation se fit bien moins présente que je me décidai à rentrer afin de m'improviser une balade en forêt, à moins que je ne trouve meilleure occupation en chemin. La nuit était maintenant tombée depuis un moment et la lumière de l'astre lunaire éclairait la ville comme en plein jour, ou presque. Pleine lune. Peut-être croiserai-je quelque Loup métamorphosé en Homme, qui sait ?

Tandis que mes pensées vagabondaient je ne sais où alors que mes pas me guidaient au travers des parcs de la ville, mes yeux se posèrent sur une silhouette féminine, fine et gracieuse. Un instant, je me stoppai afin de la détailler plus amplement. Habituée aux humains, maintenant, il m'était aisé de voir que la belle était fatiguée, elle était assise sur un banc et semblait elle aussi, perdue dans ses pensées. Un fin sourire étira mes lèvres alors que je jetais un rapide coup d'œil aux alentours, des couples traversaient le parc afin de se rendre, peut-être, à une soirée quelconque, mais la fréquentation de ce lieu était relativement faible. De nouveau, mes jambes se mirent en marche et c'est silencieusement que je m'arrêtai à hauteur de la jeune humaine. Aborder les gens n'était pas ma spécialité, je préférais de loin lorsque la situation inverse se produisait, mais qu'importe, j'improviserai selon son attitude. Un murmure suave s'extirpa de mes lèvres alors que je joignais mes mains devant moi.

" Mademoiselle, vous allez bien ? Vous êtes excessivement pâle... "

Certes, pour ce qui était de la pâleur, je pouvais toujours parler, mais ma robe blanche atténuait peut-être quelque peu l'effet de ma peau diaphane ; quoi qu'il en soit, je tenais au moins sur mes pieds.

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