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| Une dernière chance? [Aleksej] | |
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Athéna Akuma
Messages : 93 Messages rp : 27 Date d'inscription : 22/08/2010 Localisation : X
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| Sujet: Une dernière chance? [Aleksej] Lun 15 Nov - 21:07 | |
| Vacillante, elle avance. Un pied devant l'autre. Ne se concentrer sur rien d'autre. Elle sens sa vie s'écouler lentement, mais continue d'avancer. Encore et encore. Des souvenirs lui reviennent. C'est si tentant de se laisser aller ... Tout avais si bien commencé pourtant... Deux jours plus tôt, elle avait prévenu Aleksej de son départ. Akuma commençait à remuer, et la piste qu'elle avait suivi durant des années était de moins en moins récente. Dans une cité aussi grande que celle ci, ça n'avait rien d'étonnant, mais la louve s'inquiétait. Si la trace disparaissait définitivement... Elles n'auraient plus aucune chance. Athéna avait un peu tergiversé mais finalement, elles étaient parvenues à un compromis : elles ne quitteraient pas complètement la ville, mais se contenteraient de rejoindre une meute de lycans, rencontrés il y a longtemps, qui avaient leur territoire à quelques dizaines de kilomètres au nord. Si le Vampire avait quitté la ville, ils sauraient vers où... S'ils ne l'avaient pas déjà éliminés. Les contacter permettrait d'assurer que ses déductions quand au repaire principal du Vampire. Elle avait l'éternité devant elle... La meute qu'elle voulait rejoindre pour un temps était composée "d'orphelins". L'Originel qui les avait créé avait été assassiné par un Vampire plus âgé mais de même rang. Tsumetaï, le lycan le plus âgé, avait prit la tête de la meute, et autant dire que le Vampire, tout Originel qu'il soit, n'avait pas fait long feu. Leur haine des Vampires était connue de leurs proches, mais moins que leur mode de vie étonnamment... lupin. Malgré leur naissance humaine, ils passaient le plus clair de leur temps sous forme canine, et avaient depuis longtemps abandonné les habitudes humaines malgré un certain respect pour leurs congénères à deux pattes qui les rencontraient parfois. Elle avait quitté Aleksej avec un peu de regret. Elle avait oublié ce que c'était de vivre avec un ami, de vivre un peu pour soi, de découvrir de nouvelles choses, et d'en redécouvrir d'anciennes, oubliées depuis longtemps. Mais le poids qui lui pesait sur le cœur depuis si longtemps pouvait être réglé si facilement qu'elle avait accepté l'insistance d'Akuma. Ne pas y penser, pas encore. Rester dans la lumière, s'accrocher à sa conscience. Il ne faut pas sombrer... Pas tout de suite. Le voyage avait été aisé. Lorsqu'on possède le corps d'un loup, les longues distances et une course nocturne n'ont rien d'effrayant. Au contraire, elles n'en étaient que plus attrayantes. Cette douce folie, cette exubérance acharnée, la joie exaltante qui la prenait alors qu'elle franchissait l'immensité des campagnes et que la terre se succédait encore et encore sous ses coussinets était si enivrante qu'il lui arriver d'oublier sa destination. Il lui était arrivé plus d'une fois de ne se rendre compte qu'elle avait dépassé l'endroit où elle comptait se rendre qu'une fois le jour revenu... et parfois plusieurs dizaines de kilomètres plus loin. Curieusement, marcher ensuite sous forme humaine était vraiment déprimant. Elle avait repéré leur trace en début de nuit, et - handicapée les traces multiples qui se chevauchaient et s'enchainaient sans cesse - n'avait pu les rejoindre que quelques heures avant l'aube. La douleur l'envahit, lentement, sourdement. Elle s'élance à l'assaut de ses bras raidis, s'insinue dans le creux de son cou. Un filet de sang suinte entre ses dents serrées, se glisse jusqu'à la commissure de ses lèvres, puis goutte doucement jusqu'au bout de son menton. Elle ne veut pas y penser. Elle ne veut pas y penser... Sous forme humaine, elle avait trébuché sur les corps étendus paisiblement dans ce qui ressemblait à une grotte dégagée main. Des traces de griffures étaient encore visibles sur les mures dans la lumière mourante du crépuscule. Étonnée par ce manque de réaction de la part d'êtres dotés de sens dignes d'un radar militaire, elle avait commencé à s'inquiéter. Puis la lune était réapparu de derrière les frondaisons proches... Et Akuma avait poussé un hurlement de rage. Comme éclairée par un projecteur surpuissant, la scène lui était apparue dans toute la splendeur de son horreur. Les corps qu'elle avait cru endormis s'étaient révélés être ceux des lycans, abattus dans leur sommeil par un prédateur trop puissant et trop discret. Les visages figés, à l'expression étonnée, la fixaient de leurs yeux vitreux et inexpressifs. Aucune trace de lutte n'était visible, ils avaient été surpris, pris un par un au plus profond de leur repaire. Elle ne connaissait qu'un type de créature capable d'agir ainsi. Un seul prédateur pouvait ainsi surprendre la meute dans son refuge et les éliminer un par un sans réveiller les autres. Seul un Vampire pouvait prendre plaisir à répandre autant de sang. Elle avait relevé le visage, jusqu'au fond de la caverne où dormait par habitude les enfants les plus jeunes et les plus vulnérables. Une forme voutée était penchée sur l'un d'eux, qu'elle laissa tomber comme un sac vide avant de se relever en essuyant la commissure de ses lèvres tâchée de pourpre. Le sang clair glissa le long de son menton avant de chuter avec un bruit mouillé dans la flaque écarlate qui souillait tout ces corps étendus. Le meurtrier, comme détacher du massacre, la fixa d'un air étonné puis eut un sourire presque gentil. Son regard pâle, d'un bleu glacial, semblable à la teinte froide des glaciers s'égara sur son cou puis son sourire s'étira un peu plus, laissant apparaitre des canines effilées, légèrement recourbées comme les crochets d'un serpent. Ne plus penser. Couper la route aux souvenirs. Se concentrer sur son but. Un visage s'installe dans son esprit. Un visage ami, encadré de mèches châtain, au sourire rare. Quelqu'un sur qui elle peut compter; Elle refoule la douleur et continue. Encore et encore. Athéna n'avait pas hésité plus longtemps. Son bond avait été directement tiré de ses capacités lupines, et la transformation se fit en moins d'une fraction de seconde. Mais son adversaire n'était pas un Mordu classique, et l'Originel la repoussa comme s'il s'était agi d'un chiot désagréable. Elle avait atterrit contre un tronc, et en moins d'une seconde, le Vampire l'avait plaqué contre l'écorce, sa poigne irrésistible bloquant ses poignets avant qu'elle ne parvienne à se dégager. Akuma n'était pas une lycanne particulièrement forte. Au contraire, elle avait toujours privilégié la vitesse, jusqu'à atteindre des records qui échappaient encore aux Lycans plus âgés, et même à la majorité des Originels... Mais l'être qui lui faisait face était âgé. Vraiment âgé. Sa vitesse n'avait rien de comparable avec celle de la jeune femme, et sa force était nettement supérieur. Avec un soupir exaspéré face à ses tentatives pour se dégager, il avait planté ses griffes dans son flanc, ouvrant une plaie profonde qui passait à un cheveu de son cœur. Mais il avait sous-estimé la rage et la férocité d'un loup acculé. Akuma avait planté profondément ses crocs dans son épaule malgré les griffes qui s'enfonçaient dans sa gorge et serré jusqu'à entendre un craquement satisfaisant... Qui ne venait pas du tout du Vampire mais de la grotte derrière lui. Le craquement significatif d'un des piliers qui retenaient la voûte de la grotte. Adossé au poteau brisé, Tsumetaï les fixait, la respiration sifflante. Sur ses lèvres tâchées du sang des siens, un sourire dément s'élargissait peu à peu. Il leva un doigt tremblant vers le ciel... Puis l'abattit contre la paroi avec la force désespérée des mourants. Dans un fracas épouvantable, la grotte s'effondra, recouvrant les cadavres de la meute. Livide, l'Originel s'était retourné vers le ciel... Où une lueur rosée commençait à poindre. Morts. Tous. Ne pas penser, NE PAS Y PENSER. Elle avance, encore. Ses jambes se raidissent peu à peu, alors que son sang s'écoule de la blessure à son flanc. Elle concentre ses pensées, mais sa raison lui échappe peu à peu. Au plus profond d'elle même, Akuma gronde furieusement. La panique irréfléchie de la bête blessée l'envahit et elle se laisse tomber. Sa tête frappe brutalement un angle droit qui lui arrache un gémissement... La lumière était apparue, caressant le visage livide de la jeune femme, réduisant en cendre celui du Vampire... Angle droit? Un reste de conscience s'allume dans son esprit. Elle posa une main tremblante sur l'objet qui lui meurtrit la nuque et se redresse avec un hoquet de douleur. Une marche. La première. Encore, elle réunit ses forces dans ce dernier mot. Son sang la sauvera. Il l'aidera. Elle doit se relever. Je ne sais où elle trouva la force de se lever, mais elle y parvint. Pas après pas, elle grimpa les escaliers. Une petite partie de son cerveau encore fonctionnelle pestait avec force contre l'idée stupide qu'avaient eut les humains d'habiter en hauteur. La douleur avait disparu. Elle connaissait assez son corps pour savoir que c'était une mauvaise nouvelle. Une part d'elle avait renoncé. Pas tout de suite. Encore un peu. Il faut avancer... Enfin, elle arriva sur le palier de la porte. Avec un choc sourd, elle s'effondra contre le battant de bois... Verrouillé. Un gémissement lui échappa alors que le peu de conscience qui lui restait s'évanouissait peu à peu. PAS MAINTENANT! Pas ça... Elle sentait la noirceur douloureuse de l'inconscience obscurcir sa vue. Sans un bruit, elle glissa à terre et se recroquevilla en chien de fusil, les bras serrés contre son ventre où la plaie irrégulière continuait de saigner. Sa tête chuta au sol, les yeux mi-clos. Du sang s'étendait à présent tout autours d'elle et continuait de suinter d'entre ses bras serrés. L'inconscience l'aspire. Elle n'entends pas le penne se déclencher. Elle ne voit pas le rai de lumière qui jailli de la porte qui s'ouvre. Elle ne vois rien. Elle a sombré.
Dernière édition par Athéna Akuma le Mar 16 Nov - 15:51, édité 1 fois |
| | | Aleksej Nikolaevič
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Mar 16 Nov - 1:37 | |
| Deux, trois, peut-être quatre, voire plus. Voilà en tout cas plusieurs jours qu'Aleksej avait quitté l'hôpital au mieux de sa forme. Il avait été libéré : ses jambes le supportaient à nouveau, et il avait prit le temps de remercier une dizaine de fois Athéna d'avoir bien voulu veiller sur lui. De l'avoir sauvé des griffes du vampire qui les avait attaqué. De lui avoir tenu compagnie alors même qu'il était plongé dans le coma. D'avoir été présente jusque dans ses rêves. D'avoir été là lorsqu'il avait rouvert les yeux. Il ne savait plus très bien depuis combien de temps il était sorti de l'hôpital ; il avait passé l'après-midi de son réveil à détailler avec une attention toute particulière les dessins que la lycane avait bien voulu lui montrer. La fatigue avait finalement prit le dessus et la douleur avait engourdi ses jambes. Ses paupières s'étaient faites bien plus lourdes et sans qu'il ne s'en rende compte, le monde des songes et des rêves l'avait à nouveau gagné. Le lendemain le docteur l'avait libéré et quelques jours s'étaient écoulés après quoi, Athéna lui avait annoncé son intention de partir. Cette annonce lui avait été faite deux jours auparavant, exactement, oui, de cela, il s'en souvenait encore. Mais avant cela, le quotidien avait repris son cours. Elle allait chasser, revenait parfois pour assister à ses missions. Elle s'évaporait et revenait finalement un matin : il la découvrait en se levant de bonne heure, les jours où il devait passer des examen. Deux, trois, peut-être quatre, voire plus. Voilà plusieurs jours que l'Aleksej de l'hôpital avait laissé place à celui de la Coalition. Son sourire n'étirait plus qu'occasionnellement ses lèvres, ses paroles se faisaient rares, son attitude était lointaine.
Deux jours qu'elle était alors partie et rien n'avait changé si ce n'est peut-être un poids dans sa poitrine. L'inquiétude, à moins qu'il ne s'agisse de la désagréable impression d'un espoir vain, d'une désillusion. Dès qu'il quittait son appartement, Aleksej observait les alentours avec attention, peut-être était-elle dans les proches environs. Non. Alors il traversait les plaines muni de son seul pistolet et rejoignait les bois. Alors, il observait à nouveau les alentours avec attention tout en avançant, mais là encore : rien. La chasse aux vampires s'était peu à peu transformée en un jeu de cache-cache plus plaisant bien que quelque peu douloureux. Les vampires ne l'obnubilaient plus autant qu'auparavant, il cherchait simplement une silhouette féline traverser avec rapidité l'étendue irrégulière de la forêt. Il cherchait simplement une chevelure grisâtre aux reflets d'argent suivre les mouvements plaisants du vent, mais rien. Sans qu'il ne veuille véritablement se l'avouer, elle lui manquait, c'était certain. Bien que ses traits aient repris un côté inexpressif poussé à l'extrême, chaque fois qu'il allait se coucher, ou encore chaque fois qu'il se levait, un léger regard était jeté au canapé qui n'accueillait plus que l'air ambiant ces temps-ci. Alors à ce cruel constat il ne pouvait que soupirer avant de regagner sa douche, sa cuisine ou les couloirs. Un vide, voilà ce que le départ de la lycane avait occasionné. Bien qu'elle ne soit pas bruyante, bien qu'elle ne prenne pas beaucoup de place, Athéna avait su s'installer dans l'appartement et les murs s'étaient imprégnés de sa présence. Ainsi, lorsqu'elle n'était plus là, le russe se rendait compte de la froideur ambiante qui régnait en son appartement, il se rendait compte de l'absence de chaleur, de douceur.
Son quotidien avait pourtant reprit, les costumes de cuir étaient de sortie chaque soir, les chargeurs se changeaient à chaque passage à l'appartement, et le quotidien lassant d'Aleksej s'était réinstallé peu à peu. Le jour même du départ de la jeune femme, il avait espéré la retrouver le soir en rentrant, mais seul le vide avait été capable de l'accueillir, si bien que la puissante douleur dans sa poitrine l'avait convaincu de ne plus rien attendre. Malgré cela, il avait espéré le lendemain en se levant. Le résultat avait été identique. Il ne voulait plus être déçu. Alors il s'était efforcé de prêter le moins d'attention possible aux environs le restant de la journée et de la nuit... Cette imprudence lui avait valu une balafre légère au niveau de son cou : une égratignure qu'il s'était faite en s'approchant un peu trop d'un arbre aux branches griffues. Il était rentré tard dans la nuit mais étrangement, s'était levé de bonne heure. Aleksej n'aimait pas tout particulièrement trainer au lit, et il n'était pas non plus du genre à dormir de nombreuses heures. Le minimum lui suffisait. Par ailleurs, bizarrement, il dormait mal depuis le long coma passé à l'hôpital. Sans doute avait-il alors emmagasiné suffisamment d'énergie pour ne pas perdre de temps à dormir les quelques jours suivants. Ses yeux encore fermés, il était sorti de sa chambre machinalement pour rejoindre la salle de bain et y prendre une douche fraîche pour le réveiller un tant soit peu. Laisser l'eau ruisseler le long de son corps, revenir peu à peu à la réalité, rouvrir les yeux pour s'en convaincre et en être certain. Une dizaine de minutes plus tard, Aleksej ressortait entièrement sec et habillé d'une tenue banale que serait en mesure de porter un citoyen lambda. Un tee-shirt large aux manches longues recouvrait son torse fin et un jean délavé se chargeait de cacher ses jambes élancées. Il se dirigeait dans la cuisine lorsqu'un bruit sourd retentit contre sa porte, la faisant vibrer sous le coup puissant.
La silhouette du russe s'arrêta au milieu de l'étroit couloir qui séparait le hall d'entrée du reste de la maison. Son premier réflexe fut de jeter un coup d'œil à la fenêtre : le jour était levé depuis quelques temps maintenant, alors ce ne pouvait être un vampire. Pourquoi tant de violence, alors ? Le jeune homme retourna tout de même sur ses pas, soupçonneux toutefois, il s'empara de son arme posée sur le meuble à l'entrée alors qu'un glissement léger semblait se faire entendre. En silence, il s'approcha de la porte mais plus aucun son ne retentit. Alors avec la plus grande délicatesse et dans un silence presque parfait, il déverrouilla la porte d'entrée pour l'ouvrir en un couinement strident. La seconde d'après, l'arme était reposée sur le meuble et le jeune homme se trouvait à genoux, un peu penché au-dessus de la lycane effondrée devant sa porte. La première chose qu'il avait vu en ouvrant la porte avait été le vide, puis une odeur familière avait attiré son attention et enfin il avait reconnu la chevelure d'argent de la louve baignant dans son propre sang. Son visage inexpressif ne tint pas longtemps face à la panique qui s'aventurait à l'envahir, lui qui était toujours réfléchi, lui qui étudiait toujours scrupuleusement les situations avant d'agir. Le nom de la lycane avait presque été prononcé avec douceur, bien vite pourtant le sérieux avait reprit le dessus. La vue du sang ne le dérangeait plus depuis longtemps, pourtant il se sentait mal de savoir que le sang qu'il voyait là n'était pas le sien, pour une fois. Le plus délicatement possible, le jeune homme prit Athéna dans ses bras et la souleva avant de la faire entrer dans son appartement. D'un brusque coup de pied, la porte claqua derrière lui, laissant une large tache de sang maculer le sol devant sa porte. Qu'importe les questions qu'on pourrait lui poser, il se blesserait de son propre chef s'il fallait apporter une justification précise.
La lycane fut déposée sur le canapé dans lequel elle avait dormi au moins une nuit. Ce canapé qu'elle avait préféré au lit qu'il lui avait proposé. Aleksej ne prit pas le temps d'étudier la situation plus en détail, un seul constat pouvait être fait sans avoir à la détailler attentivement : elle perdait beaucoup de sang. Beaucoup trop car déjà le tissu du canapé s'imbibait d'une couleur sombre. Le russe fit marche arrière et regagna rapidement la salle de bain où il mit à remplir d'eau tiède une cuvette, tout en récupérant sa trousse de secours, une éponge ainsi que plusieurs bandes. Tout le nécessaire fut posé sur la table face au canapé et le jeune homme s'accorda un soupir. Voir Athéna dans un tel état lui faisait mal. Il avait même peur. Elle lui avait pourtant vanté fièrement ses capacités de guérison inhumaines, le fait qu'elle soit presque invincible. Presque seulement. Aleksej retourna à la salle de bain pour chercher la cuvette et revint enfin au salon où il devait s'occuper de la lycane. C'était peut-être une chance, finalement, qu'il fréquente à ce point les hôpitaux. Les gestes qu'il fallait faire, les soins qu'il fallait donner, il y était habitué. Le russe retira peu à peu les brides du haut qu'il restait à la jeune femme avant de nettoyer la large plaie déchirant son flanc, bien trop vite, l'eau de la cuvette se teinta de rouge et l'éponge prit une couleur similaire bien qu'il l'essore méticuleusement. Le jeune homme nettoya juste ce qu'il fallait avant de désinfecter sommairement la plaie béante : le plus important était d'arrêter la perte de sang pour le moment. Alors il appliqua des compresses en grand nombre, puis il les fit tenir avec une bandelette. Puis une seconde. Elle ne devait pas non plus étouffer sous le bandage, mais la blessure était telle que malgré les compresses et les bandages, le sang traversait lentement les couches de tissus.
La plus grande blessure étant momentanément stoppée, Aleksej alla changer l'eau de la cuvette pour la remplacer. Il revint pour nettoyer le restant des blessures que la lycane avait encaissé : des traces de griffures au niveau de sa gorge, une blessure superficielle à hauteur de sa nuque. Une fois qu'il eut posé sur ces blessures une petite compresse d'une part et un pansement d'autre part, le russe lança un rapide coup d'œil au ventre d'Athéna. Peu à peu, les bandages et autres accessoires de ce type semblaient faire leur office et diminuer lentement l'écoulement du sang de la lycane. Avant de changer les pansements, le russe nettoya également les bras de la louve, teintés de son sang déjà partiellement sec. Une large tache s'était incrustée dans le canapé mais bizarrement, le jeune homme ne la voyait pas. Il alla chercher l'une de ses vestes chaudes dans sa penderie et revint pour la poser sur le haut du corps d'Athéna. Maintenant qu'il avait fini de nettoyer ses plaies ou même son corps, il n'avait plus besoin de la laisser à l'air ambiant, un peu frais, de l'appartement. Aleksej souleva simplement le minimum de sa veste afin de retirer déjà les bandages qu'il avait apposé sur la plus imposante des blessures. C'était cette blessure là qui lui causait le plus de soucis. Elle semblait se refermer progressivement, mais un peu trop lentement aux yeux du russe, si bien que déjà, il changeait les bandages. Avec précaution il retira les compresses qui s'étaient entichées de la chair de la louve, puis il en appliqua d'autres et recommença exactement le même schéma que précédemment. Appeler un médecin aurait été plus simple, mais il ne pouvait se le permettre... Pas même avec son propre médecin en qui, pourtant, il avait confiance.
La crise de panique sembla se calmer un peu et les blessures d'Athéna étaient toutes recouvertes de bandages pour faciliter leur cicatrisation. Aleksej observa le corps inerte de la louve et replaça l'une de ses mèches argentées derrière son oreille en égarant sa main sur la joue de la lycane. Sa respiration était lente, sa peau encore chaude. A priori, elle ne risquait plus grand chose, cela dit, elle n'était pas non plus sortie d'affaire. Avec tout le sang qu'elle avait perdu, la louve devait être extrêmement faible. Non sans lui jeter des regards fréquents, le russe alla ranger progressivement le matériel dont il n'avait plus nécessairement besoin après, toutefois, l'avoir recouverte d'une légère couverture ; il alla également jeter ce qui jamais plus ne servirait, tout en mettant les bandelettes imbibées de sang à tremper dans l'évier qu'il avait préalablement rempli. Il ne ferait la lessive que lorsqu'il serait certain de l'état stable de la lycane. Pour le moment, c'était encore quelque chose de relativement incertain. Le jeune homme revint au chevet de la jeune femme et apposa cette fois-ci sa main sur son front. Il la trouvait un peu fiévreuse, mais la sachant "différente" de lui dès le départ, il ne savait pas là s'il s'agissait d'une température normale ou non. Il contrôla simplement sa respiration ainsi que son pouls, puis il alla chercher quelques fruits qu'il disposa sur la table au cas où elle se réveillerait. Sans doute était-il un peu nerveux, jamais il n'avait assisté à un accident aussi spectaculaire et c'était bien la première fois qu'il soignait une louve. Il ne savait pas comment procéder, il avait fait comme il avait pu, avec ce qu'il avait trouvé et ce qu'il s'était lui-même dicté. Mais il avait peur d'avoir mal fait, d'avoir perdu du temps inutilement. Aleksej ne serait rassuré que lorsqu'il serait en mesure de revoir la pupille scintillante d'Athéna, ou même celle un peu plus agressive de sa "sœur". Il resta encore quelques minutes à ses côtés puis se décida à aller laver l'immense tache de sang qui demeurait devant sa porte d'appartement. Récupérant à nouveau la cuvette mais se munissant cette fois-ci d'une serpillère, Aleksej commença cette nouvelle besogne tout en s'arrêtant continuellement pour aller voir l'état de sa convalescente. Plusieurs minutes d'acharnement eurent tout de même raison de l'immense tâche sombre sur son pallier et ce n'est qu'à ce moment qu'il entra à nouveau dans son appartement, verrouilla derrière lui, et revint prendre place sur la table du salon, à côté du canapé.
Aleksej souleva un peu la veste qu'il avait posé sur elle pour constater que le sang semblait ne plus avoir progressé. En tout cas, il n'avait pas encore transpercé l'épaisse couche de bandages qu'il avait apposé encore et encore sur le ventre fin de la jeune femme. Une légère moue entacha son visage redevenu innocent et il observa Athéna de la tête aux pieds, mains jointes et même croisées. Qu'avait-elle fait pour se retrouver dans un tel état ? Qui était responsable de toutes ses blessures ? En pensant à tout ceci, le russe aurait voulu éprouver de la colère. En pensant à l'auteur de ses actes odieux, il aurait voulu ressentir de la rage et même de la haine. Mais l'inquiétude était trop grande pour qu'il y pense simplement. Ses yeux laissaient transparaître l'angoisse grandissante qu'il ressentait, ils restaient braqués sur le visage neutre de la lycane. Maintenant qu'il avait véritablement l'occasion de l'observer, il se rendait compte qu'elle était plutôt jolie. Cet air empreint de sérénité lui allait bien mais il aurait préféré ne jamais le voir si elle ne pouvait l'arborer qu'en étant à ce point blessée. Un nouveau soupir se fraya un chemin entre ses lèvres à demi ouvertes, puis un murmure.
- Que puis-je faire... Athéna ? |
| | | Athéna Akuma
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Sam 20 Nov - 16:48 | |
| Mal. La douleur prend toute son ampleur alors qu'elle se laisse aller dans la houle violente d'un océan de souvenir. Elle sombre peu à peu, rejoint Akuma qui a rendu les armes, se niche dans une inconscience salvatrice... Quelqu'un murmure son nom, au loin. A la surface des vagues de souffrance, ses yeux mi-clos lui transmettent l'image d'un visage connu. Ami.
Son corps raidit avait depuis longtemps abandonné la bataille, mais alors qu'Aleksej la soulevait avec délicatesse, un gémissement ténu s'échappa de ses lèvres alors que ses doigts se refermaient légèrement sur son tee-shirt large qui commençait déjà à s'imbiber de sang. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres alors qu'elle lâchait prise, emportée par la chaleur rassurante des bras du jeune homme. Il ne l'avait pas abandonnée. Elle pouvait se laisser aller. Cette présence lui redonne confiance. Peu à peu, elle remonte. Les hurlements d'Akuma se taisent alors que leurs deux consciences entremêlées recommencent à se battre. A vivre. Quelque part, très loin et pourtant si près, un liquide frais s'écoule sur la plaie à son ventre, calmant le feu qui brûle dans son âme. Plongée dans un sommeil salvateur, elle avait pourtant conscience de ces mains qui plaçaient doucement des bandages sur sa plaie. Cette attention constante, intense, qui l'enveloppait et la poussait en avant lui était inconnue. Toboe n'avait jamais été particulièrement alarmé pour elle. La formidable capacité de régénération des Lycans ne lui était pas inconnue, et l'inquiétude n'avait jamais été son fort. Elle avait très vite appris à vivre sans aide... Pourtant, aussi indépendante paraissait-elle, elle en avait besoin. Vraiment besoin. C'était une notion qui devenait de plus en plus évidente. Le voile qui la coupe du monde se déchire peu à peu alors que ses sens reprennent leur rôle. Une sensation de chaleur se dégage des mains du jeune homme sur son ventre, suivie par le bruit d'un soupir. Ses yeux sont clos, et elle n'a pas la force de changer cette situation mais l'angoisse ne s'exprime pas uniquement par les expression, et celle d'Aleksej est presque palpable. Ses paupières s'entre-ouvrirent légèrement, avant de se plisser devant l'afflux soudain de lumière. Les traits familiers d'un visage inquiet s'affichèrent près d'elle. Malgré son expression d'inquiétude impuissante, c'était rassurant de le trouver près d'elle, agréable. Elle aurait voulu pouvoir lui sourire, au moins montrer un signe de vie pour le rassurer, mais son corps ne répondait plus. Athéna avait toujours vécu plus ou moins en solitaire, assumant parfaitement ce mode de vie qui en aurait rendu plus d'un complètement fou. Peut être l'était-elle, d'ailleurs, après tout, les autres lycans n'avaient pas d'Akuma, eux.... Mais depuis son arrivée dans cette ville, depuis sa rencontre avec Aleksej pour être plus précis, quelque chose la retenait près des humains. Près de lui. La curiosité première avait rapidement laissé place à un attachement sincère. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps mais ça n'avait pas grande importance pour elle... ni pour lui apparemment... S'était-il rendu compte que tout cela devenait un peu plus que de l'amitié? Son esprit divaguait derrière les paupières mi-closes, comme dans un rêve brumeux qui n'avait pas grand sens. Son souffle régulier était le seul bruit à rompre le silence alors que, inerte, elle observait Aleksej qui s'activait près d'elle de derrière ses paupières mi-closes. Elle ne se sentait de toute manière pas capable de faire quoi que ce soit d'autre... Son regard se posa sur Aleksej alors qu'il soulevait légèrement la veste qui la recouvrait, prenant soin de la laisser de manière à ce qu'elle dissimule sa poitrine. Délicatement, elle le sentit qui ôtait les bandages, pour les remplacer par d'autres, vierge de toute trace de sang. Une fois cette tâche achevée, un silence s'installa. Le visage d'Aleksej était redevenu calme, mais le masque froid qu'elle avait appris à reconnaitre avait disparu. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors que sa main s'approchait de son visage, replaçant une mèche rebelle derrière ses oreilles. Le contact de sa paume sur sa joue était... agréable. Elle aurait voulu lui demander de rester, mais son corps harassé, épuisé par le manque de sang, ne répondait plus, et il se leva. Lorsqu'il revint, quelques minutes plus tard, elle commençait à récupérer le contrôle d'elle même. Il faudrait probablement quelques jours avant qu'elle ne puisse marcher, et sans doute des semaines avant qu'elle ne se risque à courir, sans parler de chasser mais l'incroyable pouvoir de régénération des lycans avait joué son rôle : elle serait en pleine forme avant moins d'un mois. - Que puis-je faire... Athéna ? - Tu en as déjà fait plus que je n'espérais...Ce qui était sorti de ses lèvres ressemblait plus à un murmure qu'à autre chose mais c'était ce qu'elle avait de mieux en réserve. Le monde lui apparaissait légèrement grisâtre, comme si quelqu'un avait eut la mauvaise idée de lui mettre une paire de lunettes de soleil, mais comparé à la douleur brûlante qui avait ravagé son âme même pas une demi-heure plus tôt, c'était un pas de géant. Son corps avait renoncé à lui transmettre la douleur de son ventre, et mis à part les douleurs vives de son cou et de sa nuque, elle se sentait presque bien. La couverture qui la recouvrait retenait la chaleur de son corps inerte et l'entourait comme un cocon de chaleur qui lui donnait l'impression de rêver à moitié. Elle eut une légère grimace en essayant de se redresser sur les coudes mais fini par renoncer avant de soupirer. - Désolée pour... tout ça. J'avais besoin de toi.[Navrée de la taille mais mon frère gronde derrière pour récupérer l'ordi et je ne suis pas sûre de pouvoir ajouter quoi que ce soit u_u ] |
| | | Aleksej Nikolaevič
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Dim 21 Nov - 13:46 | |
| Tant cela lui semblait improbable, il n'avait pas même osé s'imaginer quelque parole de sa part au vue de son état laissanit à désirer. Ainsi Aleksej fut surpris d'entendre un murmure de la part de la lycane, un simplement murmure, mais une parole tout de même. D'abord la surprise, mais bien vite le soulagement. La pression qu'il avait ressenti plus tôt s'évapora au son de sa voix. Elle était au moins en mesure de parler, par dessus tout elle était réveillée et en mesure de communiquer un tant soit peu. Elle venait de le surprendre agréablement, et un large sourire étirait désormais les lèvres du jeune homme qui la couvait d'un regard protecteur. Il était pleinement rassuré et ne se faisait plus beaucoup de soucis dès lors. Maintenant qu'elle s'était réveillée, maintenant qu'elle était consciente, il savait qu'elle était hors de danger... Au moins tant qu'elle restait tranquille en tout cas. Une légère grimace vint pourtant entacher son visage lorsqu'elle essaya de bouger. D'abord étonné, puis résigné, Aleksej finit par sourire sans néanmoins retenir un maigre soupir. Même lorsqu'elle était à ce point faible, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir bouger. A son tour, Athéna sembla se faire une raison et soupira, reprenant la parole faiblement. Nouveau sourire, et au moins tout aussi doucement qu'elle, le russe lui répondit.
- Disons que j'ai payé ma dette... L'une de mes dettes plus exactement. Ça change un peu, d'habitude, c'est toi qui m'aide.
Sans un bruit le jeune homme se releva et regagna la baie vitrée de son appartement, source de lumière principale. Il jeta un rapide coup d'œil aux rues en contrebas avant d'abaisser quelque peu les stores. Lui-même n'avait pas besoin d'autant d'éclairage, et par-dessus tout, Athéna avait besoin de repos. Maintenant qu'une obscure clarté demeurait difficilement, Aleksej retournait prendre place sur la table aux côtés du canapé. Mains jointes sur ses genoux, il observait toujours la lycane. Une manie, à moins que ce ne soit son côté méticuleux ou encore autre chose, l'incita à remettre en place la couverture qui avait légèrement bougé du fait du mouvement précédent d'Athéna. Ou plus exactement, sa tentative de mouvement. Il savait la demoiselle face à lui, forte, plus que lui en tout cas. Il la savait presque invincible, immunisée contre bien des choses. Et pourtant...
- Bien, au vue de la situation, il va falloir te faire à l'idée que dorénavant, je deviens ton chevalier servant, en quelque sorte... Donc si tu as besoin de quelque chose, quoi que ce soit, n'hésite pas à me le demander.
Akuma ne devait pas apprécier cette situation. Par ailleurs, par égard pour elle, il avait hésité à recouvrir le corps de la lycane d'une simple couverture. Toutes les paroles qu'elle lui avait dit au cours de ces jours passés ensembles étaient restaient inscrites en sa mémoire. Il se souvenait des moindres détails, et, entre autre, qu'Akuma n'appréciait pas réellement le fait d'être restreinte par le poids des couvertures sur elle. Cela avait quelque peu perturbé le russe, perturbé au point que, quand bien même elle était inconsciente, il s'était posé la question de savoir s'il devait véritablement la recouvrir d'un tissu quelconque, aussi fin soit-il. Comme s'il découvrait son appartement pour la première fois, le jeune homme observait les environs sans oser bouger ou même parler. Timide ? Ce n'était pas véritablement son genre. Il était de ceux qui sont "calmes et posés", mais pas nécessairement timides. Il n'y avait décemment pas de quoi. Son regard clair se reposa alors dans les yeux d'Athéna, et sans qu'il ne puisse s'empêcher de sourire, il reprit la parole.
- Peut-être préfèrerais-tu le lit, en cette occasion ? Tu y serais sans doute mieux, non ?... Et tu n'as pas faim ? Ou soif ? Tu as besoin de regagner tes forces après les blessures que tu as subi...
Qui était-il pour se permettre de donner de tels conseils ? Lui-même ne faisait pas attention à elle alors si, par malheur, Athéna se refusait à l'écouter, que pouvait-il bien dire pour sa défense ? Alors qu'il était sorti de l'hôpital, il n'avait pas retrouvé un cycle alimentaire stable avant plusieurs jours. De même, lorsqu'il partait à la chasse en début de soirée et revenait tard le lendemain... Il n'avait pas forcément le temps ni même l'envie de manger. Tout ceci expliquait sans nul doute sa silhouette élancée. Tout ceci expliquait peut-être encore sa faiblesse constante. Quoiqu'il en soit, il était intimement convaincu par ce qu'il venait de dire. Elle avait besoin de forces, et il irait acheter le nécessaire en urgence s'il le fallait. Après tout, maintenant qu'elle était sortie de son inconscience passagère, il pouvait se permettre de s'absenter quelque peu. Toutefois, il n'irait pas chasser les vampires ce soir. Les traques seraient repoussées de quelques jours, peut-être davantage si Athéna n'était pas en mesure de se remettre d'aplomb avant cela. Au fond, cela n'entravait pas véritablement le russe. Il saurait s'occuper un minimum pendant ces jours. Un peu de repos ne pouvait lui faire que du bien, de toute façon. Ce serait l'occasion pour lui de changer un quotidien harassant. Une occasion de connaître d'autres choses.
Ses yeux se reposèrent sur le canapé où trônait maintenant une large tâche assombrissant le tissu. Incrédule soudainement, il se remit à penser à la quantité de sang qu'Athéna avait perdu... Mais il eut également la conviction, après une telle vision, que le lit et les draps propres lui seraient bien plus agréables. Le jeune homme se redressa en un bond, il réajusta quelque peu son tee-shirt et prononça un bref soupir en voyant que le sang avait été jusqu'à tâcher ses vêtements. Une grande lessive s'imposait sans nul doute, mais mieux valait attendre encore un peu. Posant ses mains sur ses hanches, le russe observa à nouveau son appartement, puis il se décala, libérant le champ de la télévision. Son regard alla ensuite se perdre sur la bibliothèque et Aleksej se retrouva finalement accroupi, tout près du canapé où était allongée Athéna. Être au petit soin pour quelqu'un n'était pas habituel pour lui, ce qui était plus ordinaire, c'était l'inverse à dire vrai. Mais la situation, alors même qu'il s'était fait beaucoup de soucis pour la lycane, l'enjouait presque. Pour une fois, c'était lui qui était utile, lui qui pouvait aider. De ce point de vue, il en était heureux, mais encore une fois il aurait très bien pu se passer de ce sentiment si Athéna devait nécessairement se retrouver dans cet état pour qu'il en profite. Maintenant qu'il était encore plus près, sa voix se faisait plus faible encore. Il ne voulait pas déranger la lycane, peut-être le faisait-il déjà avec ses nombreuses questions. Pourtant, elle avait besoin de dormir avant toute autre chose.
- Tu as mal quelque part ? Une blessure que je n'aurais pas vu, peut-être... ; il se mit à sourire un peu en détournant le regard, presque gêné, avant de reprendre ; A moins que tu ne veuilles que de la tranquillité...
Peut-être se faisait-il en effet un peu trop de soucis. Il n'avait de cesse de dire qu'elle avait besoin de repos et lui, il l'empêchait de dormir en lui posant nombre de question... Seulement tout ceci ne partait que d'un bon sentiment. Il avait peur qu'Athéna n'ose pas lui demander quoi que ce soit. Pourtant, elle n'avait pas à ressentir une telle gène. Quand bien même l'un et l'autre ne se connaissaient que depuis quelques jours, une semaine tout au plus - y compris les jours qu'il avait passé dans le coma -, ils étaient relativement proches. Et les diverses aventures qu'ils avaient vécu ensemble les avaient rapproché davantage. La toute première attaque de vampire et la multitude de questions posées. Lui, au sujet de ces loups, de cette nouvelle race qu'il découvrait soudainement. Elle, sur ce qu'il faisait, sur ces membres de la Coalition et leur but. Les questions s'étaient multipliées. Elles avaient été nombreuses, précises ou globales, mais elles avaient finalement abouti à une invitation. Athéna avait ainsi regagné l'appartement du russe et une toute nouvelle colocation voyait le jour. Après quoi la lycane découvrit également le quotidien d'Aleksej, et notamment ses passages répétés à l'hôpital. C'est là-bas qu'eut lieu la seconde altercation avec un vampire. Elle l'avait suivi alors qu'il ne l'avait pas véritablement invité cette fois, et pourtant si elle n'avait pas pris cette initiative, le jeune homme ne serait sans doute plus de ce monde. Lors de ce combat précisément, il avait subi une blessure plus grave que d'ordinaire qui l'avait plongé dans un coma de quelques jours. A son réveil, Athéna était présente. C'est sans doute à cet instant que le rapprochement le plus net s'était fait entre les deux individus. L'habituelle façade inexpressive du russe était tombée l'espace de quelques heures... Ceci avait sans doute facilité les choses. Après quoi les situations s'étaient inversées, c'est elle qui était partie quelque temps, et c'est elle qui était revenue dans un triste état. Un faible sourire étira doucement ses lèvres et il se releva encore, ayant cette fois-ci l'intention de rejoindre la cuisine.
- ... Une dernière question toutefois et après je te laisse tranquille... Qui t'a fait ça ? |
| | | Athéna Akuma
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Lun 22 Nov - 19:20 | |
| - Que puis-je faire... Athéna ? - Tu en as déjà fait plus que je n'espérais... Désolée pour... tout ça. J'avais besoin de toi.
Les yeux d'Aleksej sécarquillèrent alors qu'il percevait sa voix, pourtant si faible qu'elle frôlait le seuil de l'inaudible. Un sourire fut le seul commentaire de sa part face à sa tentative avortée de mouvement, mais, sans un bruit, il se leva avant de lui répondre.
- Disons que j'ai payé ma dette... L'une de mes dettes plus exactement. Ça change un peu, d'habitude, c'est toi qui m'aide.
Il alla à la baie vitrée, seule source de lumière actuelle, et baissa les stores. Presque immédiatement, la vision nocturne d'Akuma reprit le dessus sur les pupilles d'Atkéna, transformant l'iris argenté en tourbillon d'étincelles émeraudes. Puis il revint s'asseoir à ses côtés, remontant de nouveau la couette jusqu'à son menton. Une petite partie de l'âme d'Akuma émit un commentaire perplexe face à cette précaution relativement inutile étant donné qu'il avait déjà vu tout ce qu'il y avait à voir, mais Athéna la réduisit au silence. Elle n'avait pas du tout l'habitude que quelqu'un s'occupe ainsi d'elle, mais il fallait avouer que c'était... agréable.
- Bien, au vue de la situation, il va falloir te faire à l'idée que dorénavant, je deviens ton chevalier servant, en quelque sorte... Donc si tu as besoin de quelque chose, quoi que ce soit, n'hésite pas à me le demander.
Le commentaire lui arracha un sourire. dans une autre situation, elle aurait éclaté de rire, avant de placer une réponse moqueuse, mais en cet instant, sa proposition lui apparaissait comme très intéressante. Aleksej ne savait probablement pas dans quel pétrin ces mots d'apparence toute simple pouvait le mettre... Il s'était relevé, et observait les environs comme s'il était dans un lieu inconnu et particulièrement intéressant. Elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il évitait son regard, ce qui la surpris. Timide, lui? Elle se souvenait trop bien de son expression lorsqu'elle l'avait rencontré pour la première fois pour vraiment y croire. Pourtant... Un sourire illumina son visage alors qu'il l'observait. Une drôle de lueur qu'elle ne parvint pas à identifier y brillait.
- Peut-être préfèrerais-tu le lit, en cette occasion ? Tu y serais sans doute mieux, non ?... Et tu n'as pas faim ? Ou soif ? Tu as besoin de regagner tes forces après les blessures que tu as subi...
Quelques mois plus tôt, le commentaire l'aurait laissé muette de stupeur, mais ne pas admettre son état tenait de l'aveuglement volontaire. Avec ce qu'elle pouvait faire de mieux en matière de haussement d'épaule, elle ouvrit la bouche... puis sourit. Certes, les loups sont carnivores, c'est un point qu'il est inutile de discuter. Mais les loups se nourrissent également de fruits, et il y en avait effectivement qu'Athéna adorait. Mais en plein hiver, Aleksej aurait du mal...
- Si tu as des fraises, j'en veux bien, répondit-elle avec un grand sourire amusé.
Mais ses yeux s'étaient posés sur la tâche de sang qui s'étalaient dans son dos. Cela faisait un moment qu'Athéna avait renvoyé Akuma et son odorat trop perfectionné aux oubliettes de son esprit, mais elle était parfaitement consciente de la quantité de sang qu'elle avait perdu. D'ailleurs, bien qu'il ne semble s'en rendre compte qu'à présent, lui aussi était couvert de son sang. L'odeur du liquide vital envahissait la pièce, à la manière d'une brume lente, dense, qui ramperait et imprègnerait la moindre parcelle de matière. L'appartement, même lessivé de fond en comble, garderait sans doute longtemps cette odeur. Alors que son regard errait depuis un moment sur les rayons de la bibliothèque - elle n'avait pu s'empêcher de remarquer que la majorité des ouvrages étaient en russe - il parut se ressaisir et s'accroupit à ses côtés. Son visage était si proche qu'elle pouvait se voir dans ses yeux émeraude.
- Tu as mal quelque part ? Une blessure que je n'aurais pas vu, peut-être... A moins que tu ne veuilles que de la tranquillité...
Il détourna le regard, presque gênée. Elle trouvait sa manière d'agir un peu bizarre, presque comme s'il était... heureux?! Pourtant, il suffisait de le voir pour savoir qu'il ne se réjouissait pas de sa blessure, peut être était-ce une réaction à sa guérison express... Avec un sourire, elle secoua la tête, presque attendrie par autant d'attention.
- A vrai dire je n'ai plus mal nul part... l'avantage quand on a deux personnalités, c'est que l'une d'elle peut s'occuper des... problèmes. Mais j'aimerais que tu reste avec moi...
Pourtant, il se releva, comme si rester immobile lui était impossible. C'était curieux, il ne cessait de bouger, son regard détaillant les murs comme s'il s'agissait d'un tableau de maitre. Pourtant, il s'arrêta soudain, la fixant de son regard émeraude, un sourire presque imperceptible sur ses lèvres pâles.
- ... Une dernière question toutefois et après je te laisse tranquille... Qui t'a fait ça ?
Athéna se raidit alors que sa question faisait remonter tous les souvenirs qu'elle était parvenue à éloigner. Dans ses iris, le vert se fit flamboyant, tourbillonnant comme... un loup en cage. Elle poussa un léger soupir et s'enfonça plus loin sous la couverture. Les images se succédaient devant son regard vide, si réelle qu'elle se mordit la lèvre. Elle était là, mais elle n'avait rien pu faire...
- J'étais allée voir des amis... Ce ne sont pas des chasseurs, juste une famille. Ils étaient nombreux, plus d'une dizaine... Mais ils ont été tué dans leur sommeil. Le guetteur n'a pas pu donner l'alerte. Quand je suis arrivé, le Vampire était en train de sucer le sang d'un des enfants...
Elle ne disait pas l'horreur qui l'avait envahie. Tsumetai était plus qu'un simple Lycan. Certains disaient que leur créateur l'avait choisi pour qu'il puisse les guider à sa mort. C'était un loup qui avait dédié son éternité à la protection des siens, le voir vaincu aussi facilement relevait... du cauchemar. C'étaient des amis qui avaient laissé leur vie là bas, sous l'éboulement titanesque de la montagne. Mais elle n'avait rien su faire. Le Vampire l'avait saisie avec une telle facilité... Elle sentait encore, au creux de son cou, la sensation de ses griffes qui s'enfonçaient dans la chair. Il n'avait pas eut plus de difficulté que si elle avait été un chaton nouveau né.
- Il n'a eut aucun mal à me maitriser. J'avais l'impression d'être au ralentit. Il m'a attrapé, je crois qu'il voulait mon sang, mais Tsumetai... Elle se tut un instant alors que le fracas des pierres brisés se répercutait dans ses souvenirs. Le sourire dément du loup, l'étincelle de haine pure dans ses yeux... c'était trop. Elle ne voulait plus s'en souvenir. Il y avait déjà trop de souvenirs semblables dans sa mémoire. Où était donc le bouton supprimer?! Il a provoqué un éboulement... Le Vampire avait tué toute sa famille, je crois qu'il ne voulais plus vivre après ça... Il a sacrifié sa vie pour priver le Vampire de refuge. Le soleil l'a réduit en poussière... |
| | | Aleksej Nikolaevič
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Dim 28 Nov - 21:09 | |
| Il la faisait au moins sourire, et dans l'état dans lequel elle se trouvait, pour lui, c'était une belle prouesse. Elle semblait avoir accepté l'idée selon laquelle il deviendrait dorénavant, son chevalier servant. Oui mais ce qu'il ne s'était pas imaginé, c'est qu'elle prendrait ce tout nouveau rôle très au sérieux. A un point tel qu'elle semblait vouloir lui faire regretter ses propres propos... Des fraises. Voilà ce qu'elle désirait alors même que la saison ne s'y prêtait pas le moins du monde. Au départ, Aleksej pensait qu'il s'agissait là d'une plaisanterie. De ce fait, il n'avait pas vraiment réagi à cette demande et s'était contenté de poursuivre. Oui mais au fur-et-à-mesure de la conversation, aucune demande ne fut réitérée. Alors le russe se rendit compte qu'elle ne plaisantait pas vraiment semble-t-il, et qu'elle souhaitait vraiment avoir des fraises. Même s'il était pâle de nature, son teint s'est sans doute aggravé en faisant pareil constat. Où allait-il trouver des fraises à une telle époque ?
Quoiqu'il en soit, Athéna prétendait ne plus avoir mal nul part. Une des conséquences de ce dédoublement de personnalité d'après ses propres termes. Conséquence, ou avantage car celle qui était "active" pouvait ainsi se passer des "problèmes" comme elle le disait si bien. D'un autre côté, si l'autre devait souffrir en parallèle... Du peu qu'il en avait vu, Akuma n'était pas la plus agréable des deux demoiselles, elle n'était pas non plus très bavarde, ni même très sociable - qui était-il pour critiquer ce point ? -. Pourtant, elle faisait partie d'Athéna et comme cette dernière, il l'appréciait. Juger l'une ou l'autre n'avait aucun intérêt pour lui, elles avaient toutes les deux leurs qualités et leurs défauts, quoi qu'il ait plus de mal à trouver des défauts. Quoiqu'il en soit, Athéna avait formulé le souhait de le voir rester avec elle, chose qu'il ferait. C'était plus aisé pour lui de rester sagement à son chevet, que de chercher des fraises en plein hiver.
Jusqu'à présent, tout s'était bien passé mais Aleksej eut la mauvaise idée de vouloir savoir ce qui lui était arrivé. Tout du moins, il voulait savoir qui avait mis la lycane dans un tel état sans pour autant insister sur les faits. Athéna lui raconta pourtant tout, et une telle prouesse lui était désagréable, cela se lisait dans ses yeux, sur ses traits. Cela dit, l'une des réactions de la lycane eut au moins pour effet de le faire sourire, alors même que celui-ci ne demeura pas longtemps sur ses lèvres. La question posée avait arraché à la demoiselle un soupir avant qu'elle ne s'enfonce un peu plus sous les couettes, ne laissant voir dorénavant qu'une faible partie de son visage. Alors, la lycane était partie rejoindre quelques uns des siens. Les retrouvailles ne s'étaient pas passées comme elle l'avait envisagé cependant : tous avaient été tués dans leur sommeil. Tous morts par la faute d'un Vampire. C'est celui-ci qui a d'ailleurs mis Athéna en cet état. Plus aucun sourire n'étirait les lèvres d'Aleksej, plus aucune expression ne semblait traverser ses traits ni même son regard et pourtant. Pourtant, ses mains étaient crispées et refermées sur elles-mêmes, désireuses de massacrer comme il le pouvait quelque vampire.
Que pouvait-il dire face à un tel récit ? Il ne pouvait qu'être désolé, attristé. La tête du jeune homme s'inclina et ses mèches vinrent barrer son visage alors qu'il reprenait son chemin jusqu'à la cuisine. Au commencement de l'histoire, ou plutôt du cauchemar d'Athéna, il s'était immobilisé pour être tout attentionné au récit de la lycane. Maintenant que ce dernier était terminé, le russe recommençait à marcher et il se stoppa devant son réfrigérateur. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il ouvrait le frigidaire presque vide. Des yaourts y subsistaient, comme toujours. Que pouvait-il dire, ou même faire pour faire sourire à nouveau Athéna ? Pour lui faire oublier momentanément ces souvenirs désagréables qu'il avait ramené à la surface sans véritablement le vouloir ? Machinalement, l'une de ses mains alla ouvrir tous les tiroirs disponibles dans son petit frigidaire, et les yeux du jeune homme virent passer un éclair d'espoir.
- FRAISES !
Sa voix avait été bien plus forte que d'habitude sans qu'il ne s'en rende compte. C'est presque triomphant qu'il sortit une petite boîte en plastique contenant des fraises congelées. Maintenant qu'il y repensait, il les avait congelé l'été dernier et les avait quelque peu oublié. Oublié parce que sa santé s'était détériorée, et les rendez-vous avec l'hôpital s'étaient multipliés. Par chance pourtant, il avait conservé quelques fraises et autres fruits. Les fraises étaient un met qu'il appréciait tout particulièrement. Leur couleur, leur aspect, leur goût. Un tout qu'il appréciait. Si le récit d'Athéna avait fait réapparaître en lui son côté froid, membre de la Coalition ; voir les fraises perdues au fond d'un tiroir réfrigérant lui avait rendu le sourire. La porte du frigidaire claqua et il rejoignit la table du salon où il posa la boîte congelée.
- Bon... Il va falloir attendre un peu, histoire qu'elles se réchauffent. Je ne sais pas si elles auront très bon goût, c'est la première fois que je congèle des fruits. Surtout des fraises...
Un peu sceptique, certes ; mais au moins il avait eu des fraises à portée. Athéna avait voulu le piéger et pour une fois, la chance avait fait qu'il avait pu trouver ce qu'elle désirait. Cela dit, il n'était pas chanceux en principe, alors Aleksej savait pertinemment que cet exploit ne se réitèrerait pas. Toutefois, il n'avait pas oublié la seconde demande d'Athéna : elle voulait qu'il reste auprès d'elle... Alors c'est ce qu'il ferait. Avant cela toutefois, le russe s'approcha de sa bibliothèque. Un certain moment, il resta devant les livres aux titres russes pour la majeure partie, puis il s'empara d'un petit carnet qu'il avait l'habitude de tenir, ou plutôt, qu'il avait tenu quotidiennement par le passé. D'autres livres furent sélectionnés, mais plutôt pour Athéna : ces derniers étaient les rares exemplaires littéraires qui ne s'exprimaient pas en russe. Là encore, le jeune homme alla poser les affaires sur la table du salon et il alla faire un court passage dans sa chambre, le temps d'aller chercher un crayon. Le temps, aussi, de changer de tee-shirt et de reprendre un haut moulant en cuir, comme lorsqu'il partait chasser... Là n'était pas son intention, et pourtant son armoire commençait à être vide de vêtements "ordinaires". Aleksej rejoignit enfin le meuble de télévision et récupéra la télécommande pour la poser, comme le reste, sur la table de salon qui commençait à être en grand désordre.
Enfin, le russe se décida à s'assoir. Le dos collé au canapé, il empoigna la table pour la ramener vers lui. Pour l'approcher aussi d'Athéna afin qu'elle ait tout à disposition. Il ne lui fallait pas beaucoup d'espace pour évoluer, et encore heureux puisqu'il était dorénavant coincé entre le canapé lui servant d'appui, et la table presque collée à lui. Le jeune homme fit un peu de rangement : il empila les livres les uns sur les autres, déposa les fruits en bout de table et posa la télécommande entre livres et fraises. Un bref regard fut lancé à Athéna, adjoint d'un sourire, et il entreprit alors de s'occuper du petit carnet qu'il avait extirpé à la bibliothèque. Ce carnet était rédigé par ses soins, en russe, et il retraçait une portion de sa vie. Ses sœurs lui avaient acheté ce carnet peu avant leur voyage en Europe ; chaque jour, Aleksej y avait inscrit ce qu'il avait vu, ressenti. Son carnet avait été rédigé avec beaucoup de soin : la date, le lieu et même le temps qu'il faisait. Pourtant, du jour au lendemain, le conte s'était arrêté, plusieurs mois s'étaient écoulés sans qu'il n'y inscrive quoi que ce soit. Des pages blanches, quelques unes, et enfin, une nouvelle écriture, moins délicate, moins soignée venait tâcher l'une des feuilles. Du russe, toujours, mais l'écriture était plus raide, plus brutale, comme trahissant encore une colère sourde qu'il avait ressenti quelques jours après son réveil à l'hôpital ; quelques jours après le coma dans lequel il avait été plongé à la suite de l'attaque du vampire à la ferme. La ferme qui l'avait abrité avec sa famille le temps de leurs dernières vacances. Dans cette même ferme, s'était déroulé un drame dont il ne se remettrait probablement jamais. Il tourna encore plusieurs pages sur lesquelles étaient inscrites ses missions, avant d'inscrire dans sa langue natale la date de ce jour, le lieu et le temps qu'il faisait. Il ajouta aussi l'heure, reprenant le soin premier du carnet. Avant qu'il ne se décide à aller plus loin cependant, il reprit la parole, un léger sourire étirant ses lèvres.
- Tu veux peut-être dessiner, non ? Je peux t'acheter un chevalet, si c'est plus simple pour toi.
Il avait parlé sans la regarder, et une fois les mots sortis de sa bouche, sa main se mit à inscrire quelques mots sur le papier. Le jeune homme écrivait lentement, prenant le temps de former ses lettres. Il avait aussi une façon un peu maladroite d'écrire, depuis le temps qu'il n'avait pas pris le temps de s'assoir tranquillement pour prendre quelques notes. Quoiqu'il en soit, peu importe le temps et l'attention qu'il réservait à ce qu'il faisait, Aleksej restait attentif à ce qu'Athéna pouvait bien lui dire. |
| | | Athéna Akuma
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Mar 30 Nov - 19:23 | |
| Les souvenirs revenaient en bloc. Le léger bruit de succion, la lumière crue de la lune qui éclairait le carnage de sa lueur insensible, la forme voûtée du Vampire, l'odeur dus ang... Et les cris. Muets, informulés, mais qui avaient emplis son crâne avec violence. Elle ne croyait pas en une religion particulière, mais il lui paraissait évident qu'il y avait un après. Un après où ils auraient tout le temps de repenser à leur mort pitoyable. Cette pensée lui fit serrer les mâchoires, mais elle repoussa Akuma que l'afflux de souvenir avait réveillé, enfouissant avec elle les fragments de mémoire douloureux. Avec un soupir, elle se lova un peu plus sous la couette et observa Aleksej qui s'éloignait dans la cuisine. Le visage du jeune homme s'était fermés et elle devina que la façade glacé qu'il opposait à tous était revenue dissimuler ses pensées. Pourtant, elle avait l'impression de le comprendre un peu mieux, peut être était-ce dû à la densité de ce qu'ils avaient vécu ensemble. Le temps n'avait pas grande importance.
Elle laissa son regard errer sur le plafond, les paupières mi-closes. Les souvenirs s'effaçaient lentement de son esprit alors qu'Akuma glissait sur sa conscience. Le langage lupin n'emploie pas le passé ou le futur, car ils vivent le présent, le deuil leur est inconnu. Parfois, Athéna regrettait l'humanité de ses pensées qui avait fini par contaminer la louve. Comme en réponse à ses pensées, un soupir retentit dans la cuisine, suivi d'une exclamation un peu trop enthousiaste.
- FRAISES !
Le claquement de la porte du congélo, puis ses pas qui s'approchaient. Elle essaya de se redresser sans y parvenir, mais ses bras lui semblaient déjà moins frêles. Le sang des lycans faisait son office. Elle sourit à Aleksej qui s'approchait, une petite boîte dans la main, l'air quasiment extatique. Il les posa sur la table près d'elle avant de s'excuser de la fraicheur extrème des fraises.
- Bon... Il va falloir attendre un peu, histoire qu'elles se réchauffent. Je ne sais pas si elles auront très bon goût, c'est la première fois que je congèle des fruits. Surtout des fraises...
Elle lui répondit d'un haussement d'épaules et tendit la main pour saisir l'un des fruits qui s'avéra couvert d'une pellicule de glace. Elle la fit rouler entre ses doigts pâles, avant d'adresser un sourire à Aleksej qui ne le vit pas. Il était retournée vers la bibliothèque où son index parcourait les rangées de livres au titre incompréhensible.
- Au moins on ne peut pas dire qu'elles manquent de fraicheur... Tu cherche quoi?
Il ne répondit pas, sans doute la question, murmurée d'une voix presque inaudible, ne l'avait pas atteint. Il déposa quelques livres sur la table avant de disparaitre dans sa chambre. Elle en profita pour jeter un coup d'œil aux livres qu'il avait choisi. Certains étaient dans la natale de son ami, mais quelques uns étaient écris dans un langage compréhensible. Un carnet un peu usé attira son attention et elle tendit la main pour le saisir mais Aleksej revint à cet instant. Son visage tranquille et les feuilles à sa main lui tirèrent un sourire. Elle ne se souvenait pas que quelqu'un ai un jour été aussi attentionné à son égard, c'était agréable.
Il sembla hésiter un instant puis il s'assit contre le canapé, au niveau de sa tête. Il amena la table à lui et tenta d'ordonner un peu le désordre qui encombrait désormais la table. La table était presque collée à son torse, ce qui ne paraissait pas le gêner. Il se saisit du carnet qui l'avait intrigué et l'ouvrit. L'écriture rageuse qui couvrait les dernières pages ne signifiait pas grand chose pour elle, mais elle avait assez d'intuition pour comprendre à partir de quand elle était devenue aussi brutale. Un sourire étira ses lèvres lorsque la pointe du stylo s'appuya sur le papier. Il avait repris la parole sans la regarder, de ce ton un quelque peu précipité qu'il avait depuis qu'elle était revenue.
- Tu veux peut-être dessiner, non ? Je peux t'acheter un chevalet, si c'est plus simple pour toi.
Elle sourit puis se tourna sur le flanc - seul mouvement dont elle était capable - puis glissa ses bras autours de son torse et posa sa tête sur son épaule, son souffle réchauffant légèrement la peau du cou du jeune homme. Elle eut un léger sourire puis ferma les yeux, pelotonnée contre son dos.
J'ai juste envie de rester comme ça... Je suis fatiguée...
C'était un euphémisme, elle avait bien du mal à garder les yeux ouverts, ce qui était compréhensible après ce qui lui était arrivé. Les pouvoirs lycans avaient tout de même leurs limites, mais elle ne songeait même pas à s'en plaire. La chaleur d'Aleksej était agréable. Son odeur chaude, toute proche, était appaisante. Elle aurait voulu rester ainsi. |
| | | Aleksej Nikolaevič
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| Sujet: Re: Une dernière chance? [Aleksej] Mer 1 Déc - 0:05 | |
| L'appartement était plongé dans le calme le plus complet, maintenant qu'Aleksej ne passait plus son temps à se lever, se rassoir, vagabonder ça et là avant de revenir à sa place et ainsi de suite. Une odeur lourde embuait en permanence les environs : le parfum du sang d'Athéna n'avait pas épargné une seule pièce de l'appartement, mais celui-ci semblait simplement endormi. Pourtant il n'en était rien. Plongé dans une semie obscurité, seuls quelques fins rayons de soleil venaient éclairer quelques accessoires posés juste devant Aleksej. Une lumière qui était assurément insuffisante pour réaliser un travail minutieux, et qui s'affaiblirait au fur-et-à-mesure des heures défilantes. Un filet lumineux laissait entrapercevoir quelques poussières se laissant flotter dans l'air ambiant et ces mêmes faisceaux éclairaient de temps à autre une peau pâle, quelque fragment de tissus, des accessoires, des aliments... Malgré le peu de lumière, deux silhouettes pouvaient être distinguées. L'une allongée sur un canapé au tissu sombre, cachée en bonne partie sous une couverture. L'autre assise, dos collé à ce même canapé et recouverte d'une table basse, support des accessoires cités plus tôt. Du point de vue de la cuisine, il n'était pas possible de distinguer d'autres détails.
Un pas de plus et les silhouettes se modifiaient sensiblement. De la première semblait se détacher une longue chevelure brillante sous les faibles parcelles de lumière. Une couleur d'argent les teintait, la couverture recouvrant son corps était d'une couleur pâle, relativement claire. Sur le haut du corps de ladite silhouette, une veste, compensant la petitesse de la couverture. La seconde silhouette semblait appartenir à un homme. Le contre-jour permettait de distinguer une silhouette fine mais surtout, un torse plat. Des mèches de cheveux plutôt foncées recouvraient le front de l'individu, suivant la courbe de son crâne pour se terminer à hauteur de sa nuque en des mèches plus fines. Les contours de son nez ou même de ses lèvres étaient aisément distinguables malgré le peu de lumière. Ses bras étaient repliés et ses avants-bras étaient posés sur la table devant lui. Un nouveau pas permettait de détailler un peu plus encore la situation. En bout de table : une pile de livres, faisant ainsi de l'ombre à ce que le jeune homme réalisait. Sa main droite s'agitait faiblement, suivant un rythme régulier, presque frénétique, laissant à penser qu'il écrivait quelque chose sur une feuille quelconque. Un sourire semblait étirer les lèvres du jeune homme et pour cause, en observant davantage, il était possible de voir deux bras noués à son torse. La toute première silhouette devenait alors visible en sa presque totalité.
Un visage féminin posé sur une épaule masculine. Les deux bras de la demoiselle reposaient sur le torse de l'homme et elle semblait ainsi apaisée. Elle semblait être allongée sur un flanc, son visage tout près de celui du jeune homme. Sans doute était-il aisé pour lui de sentir le souffle doux et chaud de la belle, caressant sa peau pâle. Au plus proche de lui, elle semblait presque collée à son dos, et pourtant ses traits paraissaient détendus. Les paroles qu'elle venait de prononcer exprimaient cependant le contraire. La fatigue étreignait la lycane et le russe n'avait su que sourire à cette réplique, dès lors, ses mots n'iraient plus la troubler et il se contenterait de garder le silence. Si les désirs de la demoiselle étaient de rester ainsi, dans le calme le plus plat à attendre simplement qu'elle se rétablisse ; Aleksej s'exécuterait. D'aussi près maintenant, il était possible de distinguer un carnet déposé sur la table sur lequel le jeune homme prenait des notes en une langue étrangère avec une application toute nouvelle. Ses yeux étaient rués sur la page blanche disparaissant progressivement sous l'encre noire qui la tâchait, quant à son expression, elle paraissait figée en un sourire satisfait. Même si d'aussi près, il était donné à n'importe qui de voir quelques détails à travers les jeux d'ombres et de lumière, il demeurait impossible de distinguer une éventuelle teinte rougeâtre parcourant les joues du garçon. Sans doute était-ce le cas, quand bien même les mèches limitaient un peu plus encore l'éventualité de voir cette variante.
" Voilà un temps maintenant, que je n'ai plus rédigé mot en ce carnet. Ce n'est pas faute de changements, car ma vie n'est plus véritablement la même depuis peu. Il y a de cela plusieurs pages, un nom a été inscrit. Celui d'un homme qui a eu la bonté de me sauver alors que j'avais été blessé, alors même qu'il ignorait tout de moi et de ce monde. Tout de moi et des vampires. Un peu plus tard encore, fut mentionnée la rencontre avec une jeune fille, qui, comme moi, s'avérait être membre de la Coalition. Un entraînement nous a permis de nous rapprocher et dès lors, certains liens se sont tissés. J'ai exprimé, je crois, l'espoir de voir naître de cette relation une amitié qui sera, je l'espère, forte et durable. Les récits ont cessé dès lors, car je n'ai plus eu la solitude nécessaire pour écrire. Une autre mission m'a valu une nouvelle rencontre. Une rencontre avec une jeune femme se prétendant lycane. Ce fut l'occasion pour moi d'apprendre, ou plutôt d'encaisser, l'existence d'une autre race. Pourtant celle-ci est bien différente des vampires, et la vie avec Athéna me l'a prouvé. Voilà plusieurs semaines que je la connais, je crois. L'enchaînement des évènements a fait qu'elle a été contrainte de se joindre à moi dans mon appartement ; la vie avec elle n'est pas complexe pourtant, il faut avouer qu'elle prend peu de place, bien que partageant sa vie avec son véritable côté "loup". Il n'est pas aisé d'expliquer ce phénomène, voilà pourquoi je ne m'y attarderai pas. Il y a quelques temps, un vampire m'a attaqué et c'est elle qui m'a sauvé. Voilà encore une preuve de mon incapacité certaine à être autonome. L'attaque ayant été plutôt violente, il m'a fallu un peu plus de repos que d'ordinaire. Et pourtant ce repos a permis un certain rapprochement entre Athéna et moi. Pour être sincère, je n'osais m'imaginer sa présence à mon réveil. Pourtant elle avait attendu. Quelques jours après mon réveil, elle avait exprimé le souhait, ou peut-être même le besoin, de se rendre auprès des siens. Les retrouvailles se sont malheureusement déroulées d'une toute autre façon que celle souhaitée. Là encore : la faute d'un vampire. Quoiqu'il en soit, à la suite de cette altercation, Athéna est revenue en mauvais état et il a fallu que je la soigne avec le peu de matériel que j'avais. Elle s'est réveillée, mais sa nature y est sans doute pour beaucoup. Elle semble regagner ses forces assez rapidement, mais a encore besoin de repos. " Un froissement de page léger se fit entendre dans l'appartement, venant troubler le silence devenu total, seulement entrecoupé par le son de la respiration du jeune homme, adjointe à celle de la Lycane, plus douce et plus légère. Ce dernier venait de tourner la page qu'il venait de recouvrir intégralement d'encre, après quoi, il reprenait son récit avec le même sérieux et la même attention.
" Ce carnet m'est cher pour nombre de raisons. A son origine, il devait décrire les paysages merveilleux d'un monde inconnus que j'avais hâte de découvrir. Il s'est finalement transformé en un journal entretenu minutieusement, répertoriant les diverses missions réalisées par mes soins. Missions ayant pour but d'assassiner des êtres différents.
A nouveau, il va être amené à se transformer. Mais au fond, qu'importe la fonction qu'il remplit, ce carnet a toujours un rôle important à tenir. Aujourd'hui, puisqu'Athéna est particulièrement mal en point, il n'est plus question de réaliser quelque mission que ce soit. Alors, dès maintenant, les pages de cette petite archive retranscriront au fil des jours l'état de la lycane à mes côtés, afin de suivre, avec la plus grande attention, l'évolution de son état de santé.
Je lui dois au moins bien cela, pour avoir été en mesure de me supporter. " Comme à chaque fois qu'un évènement quelconque touchait sa vie, le russe tourna une nouvelle fois une page avant d'en déchirer deux autres le plus silencieusement possible. C'était une façon, pour lui, de marquer une transition ; qu'elle soit bonne ou mauvaise, elle délimitait une certaine frontière spirituelle qui lui permettait, quelque part, de faire son deuil systématiquement. |
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