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 Michael, mordu attiré.

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Michael
Mordu
Michael

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Date d'inscription : 07/09/2010
Age : 32

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Âge: 230 ans
Statut: Combattant
Relations:

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MessageSujet: Michael, mordu attiré.   Michael, mordu attiré. EmptyJeu 9 Sep - 16:19


Personnage prédéfini ? : Oui.

Michael, mordu attiré. Michae10


Nom : Jones. Mais cela fait des siècles qu’il ne se présente plus que sous son prénom.
Prénom : Michael
Âge : Mordu à 23 ans, il y a de cela 230 ans.
Orientation sexuelle : Homosexuel. La seule femme avec qui il accepte de coucher est Amélia.
Rang : Mordu.
Statut au sein du groupe : Combattant.


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Physique :

Le corps n’est qu’une enveloppe, seule l’esprit est matière pouvant être façonnée de façon unique.

Un corps d’humain. Michael ne se détache pas beaucoup du lot. Certes, même encore appartenant à cette sous-espèce humaine, il était plus beau que la normale. Mais il ne prenait pas soin de son corps avec une réelle ferveur. Né au dix-neuvième siècle, il faut rappeler que les moyens mis en place pour grimer les apparences étaient nombreux, surtout chez les nobles. Et notre homme appartenait à la plus haute classe sociale de l’époque avant les sangs suprêmes.

Une dépouille tout en longueur, ne dépassant pas le mètre quatre-vingt. Il n’a jamais su exactement quelle taille il fait, il se rappelle simplement qu’il était plus grand que les gens de son siècle. Accordez-y un poids oscillant aux alentours de soixante-dix kilogrammes. Ses jambes sont filiformes, parquées sur des hanches évasées et des fesses rebondies. Son ventre est camus et sculpté, exposant de célestes pectoraux. Sa musculature coutumière est délicate, mais pourtant présente. Sa force physique avait souvent fait défaut mais, étant devenu un vampire, elle a été rapidement renforcée par une grande agilité, une ductilité avérée et une rapidité agressive. Comme tout bon mordu de plusieurs décennies. Ses bras sont déliés et ses mains sont longues et osseuses. Son squelette est lourd, pointant l’accent sur les clavicules, les omoplates, les hanches, les mâchoires, les poignets… Son dos est aussi musclé que le reste de son anatomie. La chute de ses reins pourrait donner le vertige. Il assume parfaitement son côté androgyne, surtout depuis qu’il est un démon : ses ongles sont légèrement manucurés et il s’épile intégralement.

Ses cheveux sont mi-longs, d’un gris tellement clair, que l’on peut y déceler des reflets blancs. Un dégradé déstructuré entraine une mèche tout aussi peu organisée. Il semble toujours décoiffé. Ce qui peut s’avérer vrai, puisqu’il ne prend jamais le temps de faire quelque chose de sa chevelure, au réveil.

Sa peau est laiteuse. D’un blanc de vampire, me direz-vous. Depuis le temps qu’il n’a pas vu le soleil, cela peut paraître normal. Pas de cicatrise, il n’a eu aucune blessure avant d’être mordu et, par la suite, chaque égratignures ou éclats d’obus à été régénéré sans aucun soucis. Et pourtant, son corps en aura subit des vertes et des pas mûres. Seule tâche : ce tatouage imprimé sur son avant-bras. On peut y lire le prénom de sa chère et tendre Amélia, cerné de ronces tribales.

Sa voix est grave, jurant un peu avec son physique tirant sur celui des femmes. Son ton est monocorde. Il ne reflète aucune émotion, parlant toujours de cette même façon froide. Peut-être est-ce une lassitude de cette vie trop longue, trop lente.

Son visage est oblong et fin. Son menton est anguleux. Ses lèvres allongées, laissent une inférieure légèrement boudeuse. Ses canines, comme tout autre suceur de sang sont plus longues, plus tranchantes. Son nez est longitudinal et étroit. Ses pommettes sont graciles. Né albinos, il n’y que ses yeux qu’il a fait changer de couleur. A l’origine, ils sont donc rouges, au contour d’un bleu de pluie. Mais, suite à une opération récente, ils sont devenus simplement bleus. Le même bleu couleur de pluie, de ciel gris, qui entourait ce carmin précédent. Ils sont grands et en amandes. Tout comme sa voix, ils ne communiquent plus aucun état d’âme. Vous l’aurez compris, tout ce personnage n’est que distance et austérité.

Ayant abandonné depuis longtemps les tuniques du dix-neuvième siècle, Michael s’est retranché sur des jeans troués, raccommodés, usés, lacérés, délavés, tâchés. Des hauts moulants, sombres, unis ou à illustrations trash. Des boxers blancs ou noirs. Des baskets, des chaussures montantes souvent non lassées. Des pulls près du corps et sombres. Pas de lunettes. Pas de chapeaux. Pas d’anneaux, pas de bracelets, pas de colliers.

Cette beauté froide attire bien souvent des convoitises. Certes, il connait les coups d’un soir, que ce soit dans le genre féminin ou masculin. Mais, il reste certain que son entière dévotion se tourne vers sa maîtresse.


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Caractère :

Juger une entité par ses faits est une méprise que les Humains se plaisent à perpétrer. Rien ne vaut l’esprit. Pourtant rien n'est lié, même si tout est un.


Toutou bien dressé, donnant la pâte et léchouillant un peu, devant sa maîtresse. Cerbère aux crocs tranchants, aux aboiements féroces, aux griffes acérés, devant les autres, qui manipulent et abusent son monde. Voici les deux personnes qui se battent en lui.

Le Michael d’Amélia est flegmatique. D’un calme sans faille. Sa maîtresse doit bien être la seule personne à ne jamais l’avoir vu s’emporter. Ce dernier cas étant déjà inaccoutumé, comme il change du tout au tout – ou presque – devant elle, Amélia ne le verra sans doute jamais se laisser submerger par les ressentiments. Il peut même paraître austère. Il ne voit, ne jure que par elle. Il n’aime aucune femme et n’entretient aucune corrélation avec elles, seule cette originel peut le toucher vraiment. Que ce soit moralement ou physiquement. Elle est bien le seul sexe faible avec qui il accepte d’entretenir des rapports charnels. Pourtant, ce ne sera jamais lui qui établira un contact avec elle le premier. Il la laissera toujours venir, pour ensuite répondre à ses attentes, quelles qu’elles soient. Il fera toujours son maximum pour ne jamais lui déplaire, que ce soit dans ses actes ou d’une manière plus physique. Il ne se présentera pas devant elle s’il est blessé ou si son corps à subit des tortures plus longues à cicatriser, qui pourraient la dégoûter. Bien qu’il soit pleinement lucide par rapport au fait qu’elle ait vu pire, il se sent invariablement méprisable, et même, humilié de pouvoir la tromper.

Même éreinté d’une façon ou d’une autre par le comportement de sa belle, il ne le montrera pas, ne se permettant jamais de donner son avis sur un agissement, un ordre, une idée ou toute autre chose. Sauf si, bien sûr, elle le lui demande. Dans ce cas-là, il peut se rendre compte que ses propos ne vont pas la satisfaire. Et pourtant, il est incapable de lui mentir : il lui dira le fond de sa pensée de but en blanc, quitte à la rendre fanatique et à en endurer les conséquences par la suite. Jamais, il ne lui léchera les bottes. De la même façon, il peut l’écouter, si elle a besoin de se livrer, de vider son sac… Tout ce qu’elle lui dira restera entre eux. Elle peut être certaine qu’il n’ira jamais répéter ses maux. Il se plait même à les garder farouchement secrets, jalousant quiconque en sait plus que lui. Si elle attend de lui des conseils, de la même façon qu’il manifeste ce qu’il pense, il répondra à sa demande. Mais, cette fois-ci, il commencera toujours par des cas généraux, estimant que lui préconiser de prendre telle ou telle décision ressemble bien trop à un ordre alloué. Chose qu’il ne se permettrait jamais de faire.

Il se laisse manipuler sans broncher par Amélia : elle peut laisser exploser sa rage sur lui, le torturer, abuser de son corps, de son sang, de tout son être, il se livrera toujours à elle. Si elle lui demande un peu de résistance, il la lui donnera. Chaque souhait est contenté. Chaque ordre qu’elle peut lui donner est accompli sans poser une seule question. Assassiner, torturer, souiller un humain banal, un membre de la coalition, un loup, un vampire. Tout et n’importe quoi. Il s’exécutera sans hésitation. Sa vassalité aveugle prouve simplement à quel point il peut lui être complaisant. Si elle subit une agression morale ou physique devant lui, il la défendra sans attendre. Mais il gardera toujours son calme, laissant place à une cruauté incommensurable.

Pourtant, il y bien un léger hic dans toute cette dévotion pour Amélia. Bien que Michael aime être vampire, au fond de lui, il en veut à sa dulcinée de l’avoir converti, de lui avoir ôté tout goût à la vie. Il regrette cette peur de mourir qui faisait monter l’adrénaline en lui chaque jour, apprécier chaque détail de son existence, vivre le moment présent sans se soucier réellement de rien. Maintenant, il peut exister sans avoir peur de la mort, puisqu’elle est devenue sa plus fidèle amie.

Le Michael qui se montre devant les autres est une toute autre personne. Beaucoup moins appréciable, dans le genre canin. Plus irascible, plus revêche… Un bâtard entre le roquet et le bulldog. Vous voyez un peu le genre ? Aiguisez les canines et vous avez la bête. Il est beaucoup plus méchant – grognant et montrant les crocs, se rapprochant plus de l’animal que de l’être humain. Si humain, on peut dire qu’il soit encore. Enfin, la seule chose qui ne change pas, c’est son côté pondéré. De la même façon qu’il l’est en compagnie d’Amélia, il reste austère devant les autres, aux premiers abords. Son regard, son visage et sa voix n’exprime rien. Rien de vif, dans tous les cas.

Non bavard, peu nombreux sont ceux qui connaissant une partie de son passé et de sa vie actuelle. Et sa déesse est la seule à le connaître le mieux, bien qu’il reste encore des tâches sombres dans cette longue errance d’un être. Il parle beaucoup plus avec le corps : serrer les poings, contracter les mâchoires, frissonner, bander… Rares seront ses sourires, qu’ils soient heureux ou carnassiers. Ce détail d’être dénué d’émotion doit venir de l’usure du temps : une vie trop longue, sans jamais plus sentir son cœur battre, rythmer des sentiments, influer l’adrénaline, causer le trouble, donner de l’élan, ne plus ressentir ne permet plus d’exprimer. C‘est un fait.

Cependant, il a la fâcheuse manie de se laisser emporter bien plus vite. Il peut se laisser submerger d’un seul coup, comme si un barrage immense était détruit, sans aucun signe précurseur. Pas une faille, pas un battement de cils, juste une implosion d’un trop plein d’excès, de rage, de perfidie. Jusqu’au dernier moment, il restera calme. Pourtant, s’il est trop énervé, ce sera tout le contraire. Le barrage se consolidera, devenant une véritable forteresse. Il sera alors placide et sadique. Il vaut éviter ce niveau de colère-là. Il peut lui faire perdre toute raison.

Pourtant, malgré cette faiblesse à réagir comme cela, il adore la provocation. De son air détaché, il fera tout pour vous mettre hors de vous. Et ce, dans le seul et unique but de s’amuser. Son petit côté joueur – tant qu’on y est – le pousse aussi à manipuler. Il observe et joue sur les sentiments des personnes qu’ils visent à désarmer. Ceci dit, ce passe-temps est encore tout nouveau et les esprits coriaces sont nombreux, beaucoup de ses tentatives restent vaines. Dans un premier temps, il essaye, persévérant. Mais il abandonne bien vite, blasé.

Cette lassitude se ressent aussi dans sa façon de ne pas donner d’explications : il déteste perdre son temps à s’étendre sur des sujets triviaux. Il est d’un naturel plutôt franc, ne passant pas par quatre chemins. Il se rend, du coup, rarement compte qu’il peut blesser. Ou si, mais il utilise dans ce sens. Ce qui n’est pas mieux. Il peut paraître se foutre de tout, aux premiers abords. Et ce n’est pas un tort. Michael, en plus du fait qu’il ne montre quasiment rien, ne sait pas prévenir les choses. Il prend la peine de se bouger le cul uniquement quand il a déjà le nez dans la merde. Sauf en ce qui concerne Amélia. Il fallait s’en douter. Il ne supporte aucune critique sur elle. Elle est sa force, autant qu’elle est son fardeau. Il se nourrit d’elle, comme d’un poison. C’est le seul sujet pour lequel il décollera immédiatement. Un avis défavorable, une menace envers elle, et le voilà tous crocs dehors à fendre sur le coupable. Ou la victime.

Autrement, il se fiche éperdument de ce que l’on peut penser de lui ou de ceux qui l’entoure et il donne rarement le premier coup, sauf pour tuer. Il n’est pas fan des tortures : trop bruyantes. Il préfère les crimes silencieux, vicieux. Malgré cela, il aime terroriser. Il jubile intérieurement de sentir le sang s’emporter dans un galop fou dans les veines de ses proies, de les voir trembler d’effroi, fondre en larmes, imploré et jurer de donner tout ce qu’ils ont. Mais rien n’est meilleur que ce liquide carmin qui fait battre leur cœur. D’ailleurs, pour cela, il jalouse les humains. Cette sous-race qui peut espérer rendre son dernier souffle un jour, qui peut avoir chaud, qui peut pleurer, qui peut rêver, qui connait la peur. Cette convoitise insalubre se transforme en un mépris dérisoire, mais qui nourrit férocement sa haine.

Depuis qu’il est un monstre nocturne, Michael n’a jamais aimé. Amélia mise à part. Même pour cette dernière ce n’est pas de l’amour. Ce serait plutôt un sentiment qui tirerait vers l’admiration, l’envie, l’exigence. Sûr de lui, il se montre arrogant, même insolent, envers ses aînés. Il abuse du statut qu’il obtient grâce à sa belle. Il fait jouer de ses relations, pour être clair. Il ne sait d’ailleurs pas s’arrêter là-dessus. Autrement, sa nature première reste tout même l’exil. Il préfère être seul, que mal accompagné. Il vit un peu détaché du monde, l’observant de loin.


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Histoire :

1780. Première année qui marque l’ère des Révolutions. J’ouvre les yeux. Il fait froid. Ce n’est pas à mon souffle que je le vois, mais au étoiles qui perlent le sol. Mon souffle est mort. Je décolle ma joue du bitume. Je m’attends à ressentir une douleur. Rien. Je m’assois, m’adossant au mur. Les yeux grands ouverts, j’observe autour de moi. Le silence oppressant devrait faire cogner le sang à mes tempes. Rien. La panique montante, explorant mon corps de façon si lente que je pourrais en agoniser, devrait faire palpiter mon cœur. Rien. Je ne ressens rien. Mais je comprends enfin. Ce ne sont pas les flash-back qui m’ouvrent l’esprit. Lentement, je monte ma main grande ouverte, paume tournée vers moi, devant mon visage. Ce qui me fait réaliser ce qui se passe, c’est cette sensation de cheveux collés à ma peau, dans mon cou. Je crois bien qu’une croute s’est formée. Je ne doute pas un seul instant : on ne m’a pas frappé. Tout aussi lentement, mes doigts se posent à cet endroit précis. J’aurais aimé retenir ma respiration, me calmer en me concentrant sur le brouhaha de mon crane, mais je ne peux pas. Je ne peux plus. J’effleure ma peau. Je regarde mes doigts. Du sang froid coule avec peine. Je ferme les yeux, pinçant les lèvres. De nouveau, je touche la plaie, grattant la coagulation. Je sens le carmin séché craquer sous mes ongles, se réfugiant dessous, ma peau tirer sous cette attaque. Je devrais frissonner de dégoût, de douleur, de peur. Mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Mon corps est mort. Je l’admets enfin quand, sous mes doigts, je sens deux petits trous réguliers. Je l’admets. Et j’en chiale. Les larmes coulent encore, je ne les espérais plus. Peut-être est-ce la dernière trace du fait que j’ai été, un jour, vingt-trois ans, humain. Et je la gâche à hurler, à m’époumoner, jusqu’à ce que ma voix se brise et que seul un filet subsiste. J’hurle en silence maintenant. Je ne suis plus un homme, je suis un monstre

Depuis un mois, j’erre. Je fuis le jour. Je fuis les hommes. Ceux qui veulent ma peau. Ils veulent tous me voir morts, cramés au soleil ou un pieu dans le cœur ou décapité. Leur collier d’ail leur va à ravir… L’humour ne ma va plus, hein. Mon premier repas : ma femme. Mariage arrangé, nous avions finit par nous aimer. Elle s’est tellement donné à moi. Tout a dérapé. Elle a découvert ce que j’étais, seulement quelques jours avant sa mort. Après la peur, est venue la curiosité. Et après tout cela, elle a voulu que je lui transmette ce qu’elle avait, en premier lieu, qualifié de virus. Je ne savais pas. Je ne pensais pas qu’après tant de temps d’abstinence envers le sang humain, je ne pourrais m’arrêter. Je ne savais pas que seuls les vampires Originels pouvaient transformer. J’ai tenté, je n’ai pas vraiment opposé d’arguments à son désir malsain, morbide. Je ne voulais qu’elle. Et notre enfant, le fils qu’elle portait. Je les ai tués. Tous les deux. Et je me suis enfuit. J’erre maintenant. Peut-être pour toujours. La seule chose à laquelle j’ai pensé à été de me suicider. J’avais tout perdu : femme, enfant, soleil. Ma vie avait un goût de cendre. Je ne pouvais plus écouter mon cœur : il ne battait plus. Et puis, j’ai décidé qu’il fallait que je cesse d’occulter ce qui m’était arrivé le soir de ma transformation.


1789. Je fuis les hommes, alors que la révolution frappe la France. Nous sommes en 1789. En Amérique, terre de mon asile maintenant, tout est plus calme. Neuf ans peuvent paraître longs. Sauf si vous êtes vampire, et immortel, qui plus est. Je me souviens enfin. C’était un soir d’hiver. Le menton rentré dans le col de ma veste, j’avais décidé de rentrer à pied de chez un ami. Ma femme m’attendait, le repas devait être prêt. Au détour d’une ruelle, j’ai percuté quelqu’un. Me confondant en excuse devant une femme bien mystérieuse, je me suis rendu compte que quelque chose clochait. J’avais cette sensation étrange que le temps s’était arrêté. Même le souffle chaud qui sortait de ma bouche semblait devenir plus lourd, tomber vers le sol, plutôt que je s’élever vers le ciel. Je me rappelle ne pas avoir paniqué. J’ai juste été soudainement hypnotisé par cette inconnue. Alors, je suis partie. Après, une dernière excuse, j’ai tourné le dos. Au début, mon esprit était vide. Je ne pensais à rien. Puis, au fur et à mesure que je m’enfonçais dans les ruelles, je me sentais envahi par une sensation de manque. Comme si c’était Elle qu’il me fallait pour le combler. Je me rappelle que c’est un frisson électrisant qui m’a poussé à regarder derrière moi, pour enfin réaliser qu’elle me suivait. Mon premier réflexe a été de sursauter. Le deuxième aurait du être de courir. Mais, je n’ai pas obéit à mes instincts. Non pas par esprit de compétition avec moi-même, mais simplement, parce que mon corps ne me répondait plus. Je me suis arrêté, me dressant de toute ma hauteur, corps frêle dans une ruelle étroite et déserte. J’ai attendu qu’elle soit à mes côtés. J’ai attendu de la sentir près de moi, son corps collé au mien. J’ai attendu qu’elle enfonce ses crocs dans ma chair. Et j’ai fermé les yeux.

1812. J’ai accepté ce que j’étais. Depuis, je suis devenu bon chasseur. J’aime traquer mes proies. J’aime sentir leur cœur palpiter. J’aime entendre le sang couler dans leur veine, comme entrainé par un galop fou, celui de la peur panique. Je déguste ces instants. Pourtant, j’évite le plus possible de mordre. Même encore aujourd’hui, j’ai toujours des flashs de cette humaine qui a été ma femme quand j’étais moi-même de la sous-espèce des Hommes. Et même si je les méprise maintenant de posséder ce que jamais je ne pourrais plus avoir, son souvenir me grise. Alors, je ne pompe le sang qu’en cas de grande faim. Nous sommes en été. Depuis juin, mon peuple est en guerre contre les anglais. Une guerre d’indépendance. La seconde du pays. A l’heure où j’écris, la Russie subit aussi une guerre. Pas de même type. Bonaparte envahit ce vaste territoire. Enfin, revenons-en à nos moutons. J’ai décidé de m’engager dans l’armée. Manœuvre périlleuse. Certes, je suis quasiment immortel. Mais, comment faire comprendre aux hommes que je ne peux mener le combat que la nuit ? Réponse à ce problème rapidement posée. Je n’ai pas perdu mon temps depuis que je suis un monstre aux yeux des brebis. Un ami mène les troupes. Je serai tranquillement enterré dans la journée et libéré, tel une bête sauvage et incontrôlable, une fois l’astre au repos. Le rôle américain ? Libérer les territoires canadiens. Enfin. Je m’en tamponne. Je veux juste écraser quelques cervelles, faire courir quelques victimes et regarder tranquillement leur sang coulé au sol. Quel gâchis. Mais, je ne vais pas me pousser à le boire, au risque de m’en donner mal au cœur… Je suis devenu mauvais. Je m’en rends bien compte. Mais, je pense avoir tout le temps de changer. Quelques siècles.

1847. Routine. Un an que le pays est en guerre. Un an que je le défends. Officiellement. Officieusement, c’est toujours pour passer le temps et devenir plus fort. Cette fois, nous nous battons contre les mexicains. Rien de bien grandiose. Mais je sens, une intuition vampirique au fond de moi, que tout cela ne va pas finir aussi rapidement et définitivement que le premier conflit auquel j’ai participé, en début de ce siècle. En ce moment, je croupi en Californie. Je vois du pays, au moins. Cette mésentente m’ennuie. J’ai de loin préféré la première. Je suis de garde. Bien sûr, comme je suis en priorité en exercice la nuit – selon les termes du général – c’est moi qui fait le piquet, à tendre l’oreille pour percevoir un craquement de branche ou n’importe quoi. En réalité, cela fait des nuits et des nuits que rien ne se passe. Mais j’ai inventé un bobard pour que l’on ne lève pas le camp. Je veux vérifier mon instinct. Les troupes sont à lever, voilà l’ennemi.

1861. Et bien voilà mon intuition confortée. Guerre civile au pays. Tout ça pour l’esclavage. Personnellement, dans une communauté vampire, être maître ou esclave ne dérange que très rarement. Mais chez les humains, on en fait une guerre. Je les trouve de plus en plus agaçantes, mes brebis. J’ai un coéquipier de ma race allié à mes côtés. Je ne dors plus seul. Quand nous dormons, bien entendu. Je peux de nouveau goûter aux joies du sexe. Différente de ce que j’avais vécu jusqu’alors. Mieux, en réalité. Enfin, sans parler de ça, je suis un peu préoccupé. Du fait de vivre avec un des miens me donne envie de rejoindre celle pour lequel je voue un culte depuis plusieurs années maintenant. Amélia. Chaque nuit, je suis à deux doigts de partir – devenir déserteur, ouais – pour la rejoindre. Mais chaque nuit, le doute s’empare de moi. Après tout, je ne suis qu’un mordu de plus. Un moins que rien, qu’elle a eu envie de transformer. Et. Rien. Pourquoi est-ce qu’elle m’a transformé en réalité ? Voilà d’où viennent mes doutes. Pourquoi moi ? Et qu’attend-elle de moi ? J’ai l’impression d’être un adolescent en transe. De toute façon, je ne suis pas lassé des guerres. En plus, je suis dans un sale état, avec cette bombe qui vient d’exploser, juste avant que j’ailler me coucher. Je ne peux pas encore me montrer à elle. J’attends encore.

1915. Je dépoussière ce journal. Je me rends compte que je n’écris pas lorsque je ne suis pas en période de guerre. Ma vie à côté est tellement moins palpitante. En ce moment, je cohabite avec les rats, la boue, l’urine, le sang, les maladies. Joli quotidien, je m’y adapte. Depuis mes dernières lignes, j’ai participé à la guerre contre les espagnols, une seconde guerre civile… Enfin. La routine. Je suis de repos : un obus m’a arraché partiellement la jambe, j’attends patiemment qu’elle se rabiboche avec le reste de mon corps. Chaque nuit, le général m’apporte un homme différent. J’abuse de lui et de son sang et il repart. Première nuit, j’ai tué mon soigneur. Je ne pensais pas que se battre dans les tranchées les affaiblissait autant. Mais le secret a bien été gardé. Les armes évoluent bien vite. C’est la première fois que je suis alité. Pourtant, j’avais pigé le truc : fuir les gros boums et se contenter de suivre le sifflement des balles pour trouver le tireur. Je ferai mieux la prochaine fois. Il faut quand même avouer que, dans mon malheur, cette première guerre mondiale – comme ils la nomment – est une des plus divertissantes.

1940. Ce que les humains peuvent faire. Je reste sur le cul. Vraiment. Je ne me bats pas à cette guerre. C’est bon, je suis las. Depuis le temps, mon corps a vécu beaucoup de choses, mon esprit bien pire encore. Alors, je prends ma retraite. J’attends la fin. J’attends la paix. Et je vais voir ma belle Amélia. Je suis resté bien trop longtemps loin d’elle pour manquer encore à mes devoirs. J’ai vu le monde. Entre chaque guerre, j’ai voyagé. J’ai appris, écouté, lu. Je connais les civilisations, leurs mœurs et leur religion. Je sais ce dont chaque peuple a besoin, ce que chacun espère, ce à quoi chacun s’attende. La mort, la faim, la cupidité, la destruction, la folie. Ce monde regorge de vices. Vices qui me nourrissent. Quoi de plus distrayants que de voir les gens courir après ce qu’ils n’auront jamais. Mais, il est temps. Je veux voir ma reine. J’aurai du aller la retrouver depuis cette froide nuit d’hiver 1780. Pourtant, je sens au fond de moi, que rien ne me sera reproché. Ni mon absence, ni le fait que je n’ai mené aucune action pour le clan. Une seconde intuition.


Michael tend le journal à Amélia. Il est vrai qu’il ne contient rien de bien passionnant. Riche de crimes, mais pauvres d’esprit, ce n’est qu’une cahier de deux siècle, revêtu d’un cuir qui a mal vieilli. Il est couvert d’une fine couche de terre glaise, de sang, de boue. Les pages sont jaunies, l’écriture à coulée par certains endroits. Les dessins ne sont que représentations de sa vie noyée sous les larmes. Celles des autres. Seul un croquis, en dernière page, représente Amélia comme il l’avait vu cette nuit d’hiver où toute sa vie bascula : belle, envoutante, n’aspirant qu’au désir. Il le lui doit. Sorte de récit de sa vie pour excuser son absence. Il se livre à elle, lui confiant son passé. Tout n’est pas écrit, mais tout ce qui manque peut être imaginé. Ils sont liés, elle peut certainement que combler les trous de sa mémoire. Il ne dit rien, il tait ses questions. Il sera ce qu’elle voudra, autant qu’elle le voudra. Fidèle en toute circonstance. Depuis le temps qu’il attend de la voir, de pouvoir se présenter à elle. Depuis le temps qu’il la veut. Cette femme qui lui vola son dernier souffle, son dernier battement de cœur. Cette femme qui s’empara de sa vie, pour y laisser à jamais son empreinte.
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Amélia
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Amélia

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Date d'inscription : 02/06/2010

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MessageSujet: Re: Michael, mordu attiré.   Michael, mordu attiré. EmptyDim 19 Sep - 1:24

Mon Michoooou, bienvenue officiellement <3

Et bien, que dire ? x')
Il y a largement le nombre de lignes et han, quel style ! **
Je te l'ai déjà dit : j'adore, et je t'idolâtre x)

Validé, bien évidemment **

Tu n'as plus qu'à faire une petite demande de lieu de vie, mon tout beau <3
Bon rp parmi nous o/
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Michael, mordu attiré.

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