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 Leçon de vie ou de mort sûre ? [PV Thiamour]

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Thalia R. Jones
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Thalia R. Jones

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MessageSujet: Leçon de vie ou de mort sûre ? [PV Thiamour]   Leçon de vie ou de mort sûre ? [PV Thiamour] EmptyMar 11 Jan - 1:28

Le paquet de cigarettes et le briquet, la bouteille d’eau et la petite trousse de secours, le portable et le portefeuille. Au cas où. Thalia referma son petit sac à dos et regarda autour d’elle, pour voir si elle n’avait rien oublié. Elle sourit et alla chercher ses chaussures de marche dans son armoire, ainsi que son blouson. Elle enfila la veste tranquillement, jetant un coup d’œil par la fenêtre, pensive. La nuit prendrait place dans le ciel d’ici peut-être une heure, voire un peu plus. Une petite balade et elle serait rentrée avant de ne plus voir où elle mettra les pieds. En tout cas, elle devrait déjà avoir quitté la forêt d’ici-là. Et ce n’était plus mal. Quoi de plus inquiétant qu’un bois désert, quand il fait si sombre ? Elle ferma la fermeture de son manteau et lassa ses chaussures, en prenant son temps. Quand elle referma la porte de son appartement derrière elle, elle prit une grande bouffée d’air et dévala les escaliers. Elle marcha d’un pas tranquille jusqu’à l’orée de la forêt, saluant chaque passant qu’elle croisait. Elle leva le nez jusqu’à voir le ciel juste en haut de la cime des arbres. Elle soupira et commença sa balade à travers les bois, marchant sagement sur le chemin balisé. La jeune femme coinça une de ses mains dans une lanière de son sac et marcha d’un bon pas pendant environ une heure. Quelques pauses, pour boire, fumer une clope ou simplement pour observer la nature. Finalement, son heure estimée passa et quand elle sortit d’une de ses transes, le regard perdu dans le vide, la nuit avait déjà bien entamé son ascension. Elle pesta contre elle-même d’avoir pris tant de temps et se leva de son rocher, époussetant son jeans.

Les bois commençaient à être réellement sombres et les ombres devenaient de plus en plus inquiétantes. Le silence accompagnant les premières étoiles était pesant et chaque petit bruit typique à la forêt la faisait un peu sursauter. Thalia déglutit et se colla à un arbre, histoire de se rassurer et de reprendre ses esprits. Après tout, elle n’était plus une petite fille et ça faisait longtemps qu’elle avait passer l’âge de croire aux monstres sortis tout droit des films d’horreurs. Elle ferma les yeux un instant et quand elle les rouvrit, l’espace d’un instant, elle resta persuadée qu’elle avait vu quelque chose bouger sur sa gauche. Par réflexe, elle se décolla du tronc et se tourna vers l’endroit où elle pensait qu’une silhouette se tenait. Son cœur battait la chamade et elle pouvait entendre le sang faire battre sa carotide. Elle renifla, murmurant qu’elle devait vraiment arrêter de penser à des choses aussi tordues et elle reprit son chemin, pressant le pas. Si seulement elle avait la chance de tomber nez à nez avec Thiago. Ce ne serait pas étrange, puisqu’à chaque fois qu’ils s’étaient croisés, c’était dans ce fichu bois. Elle entendit un craquement derrière elle et se tourna, cognant son poignet contre un arbre. Elle lâcha un cri de douleur, grimaçant un peu sous le choc, et elle baissa les yeux sur sa main, la massant doucement. Un nouveau craquement, cette fois, sur sa droite. L’impression qu’elle était cerné par quelqu’un ou n’importe quoi d’autre lui effleura l’esprit. Elle se mit à murmurer pour elle-même qu’elle devenait folle et qu’elle serait internée si elle continuait comme ça.

La jeune femme haussa les épaules, pour se donner du courage et fit volte-face pour reprendre sa première route, gardant toujours cas foutu pas accéléré. Plus elle allait vite, puis elle flippait. Elle finit par se mettre à courir, avant de voir une ombre devant elle. Elle se stoppa net et chercha son souffle. Sa course était devenue folle et elle sentait sa poitrine se baissa et se soulever un peu trop vite. Elle fixait cette silhouette qui lui semblait horrible, qui devait la fixer en retour à quelques mètres d’elle. Elle fit un pas en arrière, tremblant comme une feuille. Même si vous ne voyez pas le visage de quelqu’un dans la forêt, quand cette personne se contente de vous regarder, que vous ne pouvez que sentir son regard vous percer de part en part, que vous pouvez simplement entendre le sifflement entre vos oreilles, tant son silence occulte tout le reste, vous flippez, c’est tout. Elle pinça les lèvres jusqu’à les faire blanchir et courut à l’opposé le plus vite possible. Elle dévala la colline qu’elle venait tout juste de monter et finit par se prendre les pieds dans une racine. Elle finit par rouler au sol, protégeant son visage de ses avant-bras. Elle gémit de douleur, en sentant une branche arrêter sa chute, s’abatant de tout son poids dessus. Elle resta les yeux fermés, persuadé qu’elle verrait trente-six chandelles si elle les rouvrait. Mais un craquement près d’elle et un souffle rapide força ses plans et la silhouette attira son attention. Elle riva encore ses yeux sur elle. Un peu plus et elle se pissait littéralement dessus, là.

Ladite silhouette s’avérait être celle d’un homme. Plutôt petit, un peu enrobé, le crane dégarni. Le genre de type que vous n’aimeriez limite même pas rencontrer en ville. Ou alors de loin, très loin. Et lui, là, il était beaucoup trop près. Thalia commença à bégayer, ne sachant même pas elle-même ce qu’elle tentait d’articuler. Elle ne tout simplement pas détacher son regard de ce type, comme si le fixer comme elle le faisait allait finir par le faire disparaître, comme lorsque l’on force trop sur ses yeux et que l’image se floue progressivement, jusqu’à masquer certains détails. Mais ce n’était même plus suffisant, quand il posa ses mains sur elle. Elle pouvait même sentir son souffle sur sa peau. Ce ne fut que là qu’elle réalisa, remontant enfin à la surface. Elle commença alors à se débattre, hurlant à plein poumon. Elle se transforma d’un coup en une véritable furie, alors que ce mec la plaquait au sol, frôlait sa peau, déchirait ses vêtements… L’énergie du désespoir ? C’est de la foutaise. Alors elle se mit à pleurer. Ce ne fut que là, qu’à ses larmes, que son ravisseur s’écarta d’elle, comme choqué. Alors elle en profita, pour reculer, se servant de ses bras, pour ne pas avoir à le quitter des yeux. Haletante, et continuant de pleurer, elle heurta un tronc d’arbre. Brutalement, elle essuya les larmes sur ses joues, les maculant de terre. Ses fringues étaient en lambeau, elle n’avait même plus sa veste. L’homme se leva et elle se remit immédiatement à trembler de peur, mais elle ne put pas bouger. Seule sa main se serra sur une grosse pierre.

L’agresseur se précipita alors sur elle et ce n’est qu’à ce moment que Thalia vit le reflet du peu de lumière que laisser percer les arbres dans une lame. Elle eut le réflexe de fermer les yeux, mais aucun autre. Elle sentit sa peau se perforer, céder sous le poids de l’impact que l’homme mettait pour la blesser. Ou même la tuer. La tuer ? Elle hurla de douleur, une nouvelle fois, déchirant le silence de la forêt. Elle pouvait sentir la sueur de ce type couler sur sa peau et aussi l’excitation qui le submergeait, alors qu’il retirait la lame pour la planter une deuxième fois, à un autre endroit. La jeune femme s’époumona encore, mais à quoi bon ? Lentement, elle commença à avoir froid et ses yeux ne souhaitaient que se fermer. Sans leur résister, fatiguée, elle se laissa aller, laissant tout son poids tomber sur le tronc. Savoir ce qu’il adviendrait d’elle ne lui importe plus le moins du monde.
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Thiago
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MessageSujet: Re: Leçon de vie ou de mort sûre ? [PV Thiamour]   Leçon de vie ou de mort sûre ? [PV Thiamour] EmptyDim 30 Jan - 16:28

« ...Parfois on regarde les choses telles qu’elles sont en se demandant pourquoi,
Parfois on les regarde telles qu’elles pourraient être en se disant pourquoi pas… »

V. Paradis


La nouvelle année avait débuté, amenant avec elle son lot futur de catastrophes et de joies, d’amour et de peine. Pour les humains, cela ne changeait presque rien, mais la Nature elle, périssait de jours en jours, de mois en mois, d’années en années, et chaque feu d’artifice de la St Sylvestre, sonnait un peu comme le glas de cette Terre meurtrie. En parallèle à tout cela, la Nature pouvait se montrer hostile face aux attaques qu’elle subissait, libérant de temps à autre sa magie élémentaire et ancestrale, à l’occasion de nuits particulières.
Cette nuit en était une, tout à fait particulière dans sa banalité. Le pâle Croissant de Lune éclairait paresseusement le monde, sa clarté s’étalant sur le bois comme un voile céleste, traversant les feuillages pour se glisser dans le cœur de la forêt. Ce soir, l’oreille attentive pouvait entendre les murmures sourds des bêtes de la nuit, le chuchotis mélancoliques des arbres centenaires. Ces voix nocturnes chantaient les mauvais présages qu’apportait la fraîcheur du soir.

Une brise froide frappa Thiago en pleine face, si bien qu’il du fermer les paupières. Le vent caressa son poil noir et hirsute, le faisant onduler presque gracieusement. Entrouvrant ses narines, le Grand Loup huma cet air ambiant plein de magie sombre. Du haut de la falaise, il contemplait le paysage, attendant ; comme toute la forêt qui retenait son souffle ; ce qui allait se passer. Peut-être pour en rajouter à cette ambiance un peu mystique, il se mit à hurler, basculant lentement la tête en arrière, y mettant tout son souffle et sa voix. Aussitôt après, un autre Originel lui répondit, et leurs hurlements résonnèrent de concert dans la vallée qui commençait à s’embrumer…
Le Loup s’interrompit pour observer le ciel, savourant à nouveau le calme revenu. Calme ? Pas tant que ça. Il écoutait les murmures, car lui, comme tous les habitants des lieux, en avait le pouvoir. Un seul attira particulièrement son attention… Il avait un goût de meurtre, et de frustration ; de souffrance et de folie. Les oreilles du loup se baissèrent en même temps qu’il fronça les sourcils. Il ne savait pas pourquoi, mais un mauvais pressentiment le fit frémir de la base de la colonne vertébrale à la nuque. Il émit un léger grognement et, mû par ce pressentiment qui ne lui disait rien qui vaille, il fit volte face et bondit dans la forêt, redescendant agilement la falaise dans un petit galop soutenu.

Les arbres défilaient autour de lui, de plus en plus rapidement, au fur et à mesure qu’il accélérait l’allure. Les collines ne tardèrent pas à disparaître derrière lui, et le bois s’étendait maintenant devant ses yeux, infiniment sombre, mystérieusement brumeux et étouffant. Alors un cri déchira la nuit. Un cri strident, un cri désespéré… un cri de femme. Thiago fronça les sourcils et ses membres s’allongèrent encore dans un élan puissant. Bientôt, il sentit l’odeur du sang et de la peur, et il se concentra de toutes ses forces sur cette fragrance qu’il connaissait bien. Toujours ce pressentiment, de plus en plus fort, à tel point qu’il lâcha un grognement de frustration. Il approchait, il en était sûr maintenant, car un silence de mort avait envahi cette partie de la forêt. A peine essoufflé, il ralentit jusqu’à se mettre au pas, s’approchant d’un bosquet en s’efforçant de calmer son appréhension. Il ne savait pas ce qu’il trouverait de l’autre côté de ce couvert buissonneux et ça l’inquiétait un peu. A pas de loup, il observa la scène, dissimulé dans l’ombre. Ce qu’il vit lui glaça le sang, d’autant plus lorsqu’il reconnut l’odeur de Thalia, cette humaine qu’il avait rencontré à plusieurs reprises il y a quelques mois. La jeune femme était là, étendue dans le creux d’un fossé peu profond. Son sang encore chaud s’échappait de sa poitrine qui se soulevait avec difficulté. Le liquide sombre souillait le sol couvert de feuilles mortes et de terre retournée par le combat encore récent.

Thiago serra les mâchoires et sortit de la pénombre d’un pas lent, émergeant de la brume, large et imposante masse noire se dressant au dessus du corps meurtri de l’humaine. Si ça ne tenait qu’à lui, il courrait après son agresseur et lui arracherait les tripes dans un carnage sanglant et totalement inhumain. Il n’était pas bien loin, son odeur était encore proche et il pourrait le rattraper en quelques foulées à peine. Mais il n’en avait pas le temps, car déjà, le souffle de la belle s’amenuisait dans sa poitrine voluptueuse. Lentement, il se pencha sur elle, sa grosse tête au-dessus de son visage. Il souffla, libérant des volutes de fumée blanche de ses narines entrouvertes. Le Loup crut voir la jeune femme ouvrir légèrement les paupières pour l’observer. Le reconnaitrait-elle, ou ne verrait-elle qu’un monstre de plus de deux mètres au garrot… Sans doute la seconde hypothèse. Un léger grondement s’extirpa de sa gorge. Un grondement qui en aucun cas ne se voulait agressif, mais plutôt plein de mélancolie. Lentement, il alla renifler les blessures de Thalia, s’autorisant à lécher le sang qui s’en écoulait.

Thiago était désemparé. La belle humaine faisait partie de ces rencontres qu’on oublie difficilement, et même si ce n’était peut-être pas réciproque, il la considérait comme une amie. Il serra plus fort encore ses mâchoires. Pourquoi persistait-elle à se promener si tard le soir en forêt!? Il se rendit amèrement compte qu’il n’y avait pas que les loups, ou les vampires, qu’on pouvait qualifier de monstrueux. Le monstre ici ce n’était pas lui, mais le salopard qui lui avait fait ça. Que faire à présent… Elle allait mourir s’il ne faisait rien. Une idée s’insinua faiblement dans son esprit, résonnant comme un écho lointain.

« Mords-là… »
Il écarquilla un peu les yeux. L’idée lui permettrait de sauver son amie, certes, mais elle n’était pas sans risques et surtout sans conséquences. Dès à présent, un dilemme se présenta à lui, ce même dilemme qui l’avait assaillit bien des siècles auparavant …Du temps de Miranda. Et maintenant qu’était-elle devenue ? De la chair à pâté pour les Originels…

Il soupira encore. Peu à peu, la vie quittait le corps de l’humaine. Le Loup pouvait entendre battre son cœur de plus en plus faiblement, tel les derniers grains de sable du sablier de la vie. Tiraillé par le doute il donna un petit coup de museau sur le visage de Thalia, comme pour l’éveiller de son coma. Sa voix se mit à résonner dans les tréfonds de l’esprit de l’humaine semi-inconsciente.

« Thalia… Thalia ma belle… »

C’est comme ça qu’il avait pour habitude de l’appeler. Si elle s’en souvenait, peut-être ferait-elle le lien entre lui et cet immense loup noir et feu.


« Tu vas mourir… mais je vais t’offrir une seconde vie. »

Il aurait voulu lui demander son accord, mais il était trop égoïste pour ça. S’il ne la mordait pas, elle mourrait, et quand bien même il lui demanderait son approbation, elle serait peut-être trop faible pour lui répondre… Ou pire, elle lui dirait de la laisser crever. Or, Thiago la voulait en vie. Il la voulait pour lui....
Alors, il libéra un long hurlement, comme pour débuter le rituel et prévenir la Lune, mère de tous les Loups, qu'un nouvel enfant allait voir le jour... Puis après avoir grogner, réveillant sa soif de sang, il planta ses crocs immenses dans l'épaule de la jeune femme, serrant ses mâchoire avec force, faisant son possible pour ne pas lui arracher le bras. Sa langue alla laper avec envie le sang qui s'écoulait de la blessure avec abondance. Tant bien que mal, il parvint à calmer sa frénésie sanguine et retira ses crocs, reculant vivement. Il espérait ne pas l'avoir vider de son sang...

Après quelques secondes qui lui semblèrent interminables, il fut rassuré d'entendre le cœur de l'humaine battre à tout rompre dans sa poitrine. La mutation commençait. Elle était irréversible. La Lune, et toute la forêt en seraient les funestes témoins....

Egoïsme… égal conséquences désastreuses ?

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