Sans détour dans un passé révolu, affrontant tempête et froid glacial d'un petit matin. Etre espiègle au rire malsain dans un parc quelque peu déserté, il marchait d'un pas sûr et affirmé. La neige divine nature pure à la blancheur sans fin, ponctuait ça et la un paysage quelque peu anarchique. Ce beau manteau sans fin couvait précieusement tel un drapé précieux, ce qui hier encore arborait fièrement couleurs et formes diverses. L'arbre au loin avait triste mine croulant sous le poids d'une poudreuse envahissante. Un silence sans fin rendait l'endroit complètement hors du temps. Traces de pas dessinait un sol maculé de rares branchages ayant succombé au poids de la pureté elle-même. Cet arbre centenaire avait passé son dernier hiver. Lampadaires et bancs étaient à peine visible dans ce désert enneigé et illuminé par sa propre présence. Chaque pas resterait à jamais graver dans cette toile tendue. Enfin, il remarqua un banc ou la neige avait été enlevé. Se posant sur le haut du banc, il perdait son regard dans ce paradis blanc attendant en vain qu'un son quelconque drague ses sens à l'affût.

L'humain contemplait cette généreuse nature calme et apaisante, ou l'humain ne pouvait violer une telle intimité. Il riait seul et de bon coeur à cette chaste pensée, pensant encore à son illustre patron coincé dans sa tour d'ivoire. Sans doute occupé à terminer le bilan du mois. Comme cela était jouissif d'être absent. Le bureau l'avait appelé à de nombreuses reprises sans succès. Entendre la voix de ce misérable l'implorant de venir au bureau le rendait heureux. Qui était donc le soumis à présent ?
Qui ?

Il était sans compter qu'il fallait composer avec des sens affûtés. Quel désarroi d'être aussi sensible à ce monde pourtant si complexe mais dont il était si simple de l'apprécier. D'autres vampires se succédaient sans pour autant le troubler dans son propre désir d'être coi face à cette nature mouvante. Pourtant, l'exception confirma la règle, les sens en éveil, une odeur bien plus caractéristique caressa ainsi ses fines narines. Troublante et agréable surprise, nous n'avons guère affaire à du menu fretin, ni à du crétin de base, quoi que, cela méritait vérification. Un homme somme toute assez jeune était là, à quelques pas de lui le fixant sur son banc. Pourtant cette jeunesse était bien trompeuse, ce vampire transpirait une certaine crainte, une forme de respect. Pourtant, Zackiel n'avait pas peur, il était bien là, dans son sanctuaire, enfermé dans sa propre bulle admirant ce que la nature lui offrait présentement. il faudrait bien répondre, bien que le silence avait été jusqu'à présent agréable.

- C'est en effet le cas, j'aime cette atmosphère, je peux vous aider peut-être ?

En temps normal face à une telle question, il n' aurait guère manqué d'ironie, mais il n'était pas d'humeur à palabrer. Et puis c'était peut-être encore un de ces vampires bandant ses muscles pour tenter en vain de s'approprier une zone de chasse imaginaire. Mais bon, la suite de l'échange lui donnerait plus d'information quant au vampire qui lui avait posé cette question et ses illustres intentions. L'humeur ne laissait pas l'envie de se battre, surtout en cette si belle nuit pure et froide, il serai triste de souiller cette blancheur de sang. Le vent détourna son regard, se faufilant avec allégresse parmi les branches mortes qui se mouvaient sporadiquement. Parfois, la neige semblait prendre vie au gré d'un vent imprévisible qui soulevait temporairement cette robe vaste mais au combien élégante. Bientôt, il répondit à sa propre question comme chassant son propre naturel et son semblant de sympathie face à cet illustre inconnu.

- Au fond, je ne suis pas d'humeur, d'autres vampires s'amusent au loin, peut-être pourriez-vous vous joindre à eux et ainsi me laisser en paix. Ponctua t'il sous un ton amical mais insistant.