Mordu et mien à jamais.... (pv victor)

Dehors la nuit était tombée, l'agence était totalement vide si ce n'est qu'une autre personne était restée un peu plus tard elle aussi... Victor, humain plus ou moins prit sous l'aile de Morgana, un jouet amusant qu'elle prenait plaisir à torturer psychologiquement en utilisant son charme. Depuis combien de temps maintenant Victor travaillait-il ici ? Deux mois peut-être... La pin-up l'avait prit en tant que comptable, au début pour une période d'essai, honnêtement, elle n'y croyait pas vraiment, lui qui était si asocial, enfermé chez lui constamment à se faire de l'argent en plumant des inconnus au poker sur le net... Il était pathétique. Au début. A présent Morgana lui avait offert un travail respectable, de quoi devenir un homme, un vrai. Au final, c'est elle qui fut étonnée, Victor avait réalisé son travail demandé avec rapidité et efficacité... Morgana n'avait pu que tenir sa promesse: engager Victor et lui donner sa promotion, faisant de lui l'expert comptable de Red Hope. Autant vous dire que l'humain venait de se remplir les poches convenablement en deux mois dans cette agence.

Morgana était debout face à son immense baie vitrée, un verre de sang à la main, fixant la ville plongée dans les ténèbres de la nuit, illuminée de mille feux par les lumières des foyers, des réverbères. Un soupir s'extirpa de ses lèvres, l'ennui commençait à se faire ressentir.... La vampire envisageait de rentrer aux ruines, un peu de repos ne lui ferait pas de mal, mais elle n'était pas vraiment pressée à dire vrai... Encore trop de travail, ses affaires marchaient trop biens et au final, Morgana venait à travailler presque seize heures par jour... autant vous dire qu'un simple humain aurait déjà craqué, son corps comme son esprit n'aurait pu supporter une telle pression sous le stress et la fatigue... là était tout le plaisir d'être un vampire ! Mais même un vampire avait ses limites... Morgana porta délicatement sa main vers sa bouche pour couvrir ses lèvres, baillant silencieusement. Doucement, elle se retourna, tournant le dos à la vue plongeante sur la ville et posa son verre sur son bureau avant de s'emparer de son sac à main et de faire glisser son anse sur son épaule.

Sortant de son bureau, faisant quelques pas et s'arrêta devant celui de Victor. La porte était ouverte, mais le bureau, incroyablement bien rangé et vide de tout dossier -signe de Victor avait une fois de plus fini son travail en cours- était plongé dans le noir, Victor n'était plus là. Morgana resta un instant, debout, fixant ce bureau confortable, l'odeur de Victor avait imprégné ce lieu...il fallait l'avouer ce n'était pas désagréable. La vampire aux allures de pin-up secoua la tête et se remit en route. Pourquoi cet humain chétif venait souvent occuper ses pensées ? elle n'était pas amoureuse de lui, juste qu'elle l'appréciait, en tant que collègue de travail, en tant qu'ami, que confident. Pourtant, Morgana s'était bien gardée de lui dire sa véritable nature, tout comme Victor ignorait la présence d'un immense laboratoire dans les sous-sol de l'agence servant au trafic de sang pour les vampires. La femme prit l'ascenseur et descendit jusqu'au rez de chaussée, elle avait laissé sa voiture près du blood suck, à deux rues de l'agence. Il faudrait marcher un peu, tant mieux, un peu d'air frais lui ferait du bien.

Morgana poussa la porte de l'agence et fit ses premiers pas dehors, une bourrasque de vent frais s'engouffra dans sa longue chevelure argentée rattachée en une queue haute, coiffure simple qu'elle portait souvent mais qui lui donnait un air triste, sévère. Le vent apporta bien vite une odeur qu'elle connaissait..celle de Victor. Tiens, il ne devait pas être loin! Alors les yeux de Morgana, teintés de cette étrange couleur perlée, mélangeant gris très clair et bleu azur se mirent à scruter la rue...mais rien... en revanche, c'est son oreille qui capta quelques chose... des murmures, des voix rauques, masculines sans aucun doute. Puis son nez frémit légèrement... Une odeur de poudre provenant d'arme à feu. La femme resta immobile un instant, essayant de comprendre ce qu'elle entendait mais rien, c'était incompréhensible, elle était trop loin. Dans un soupir, elle descendit les marches qui menaient au bas de la rue, toujours avec cette grâce qui lui était propre et se dirigea lentement vers la provenance des murmures, se rendant compte que l'odeur de Victor suivait exactement le même trajet....

La situation avait paru s'arranger mais la mafia n'oubliait pas ceux qui la roulaient. Elle n'oubliait personne. Tôt ou tard ils allaient arriver, il s'en était douté, il n'avait aucune chance face a eux. Ils avaient des moyens qu'il ne pouvait pas imaginer. L'un des hommes en face de lui pointe son Makarov sur sa poitrine, Victor avait déjà une balle dans la jambe et dans le bras. L'homme ne tirerait pas dans sa poitrine bien sûr, ce serait trop bête de perdre bêtement les informations recherchées. Ils avaient tout leur temps, après tout les silencieux étaient efficaces. Il pose une nouvelle fois LA question. LA seule raison pour laquelle ils le laissaient en vie.

-Où est l'argent? Qu'en as-tu fait? Dis le... Dis le et tout ira plus vite...

Comment la situation avait elle pu en arriver là?

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Le travail de comptable était facile, il l'avait toujours trouvé facile, ce n'était que des calculs après tout... il avait été un peu mal à l'aise en découvrant que son prédécesseur avait détourné près de six millions mais il s'était ressaisit sans trop de difficulté et il avait tout fait rentrer dans l'ordre. Il se demandait si l'homme se rendrait compte qu'on avait piraté son compte en banque pour récupérer l'argent volé. Probablement que oui. Mais comment se plaindre de la disparition de quelque chose qui n'avait pas a être là? En plus il avait été assez stupide pour laisser toutes les information de son compte dans un fichier de préférence sur l'ordinateur...
Après ça le travail avait été plus routinier... deux mois avaient passé et il s'était pris a espérer que la mafia ait décidé qu'il n'était pas important. En fait c'était ce qu'elle avait fait. Mais elle avait aussi décidé que l'argent lui était important. Le répit de deux mois avait sans doute eu pour cause une filature dans l'espoir qu'il aille a sa cachette. Mais peine perdue, Victor vivait largement avec son salaire d'expert comptable.

Ce soir il était sorti comme toujours a l'heure pile, tout simplement parce qu'il n'avait plus de travail a faire. Pour être franc il passait même les dernières minutes avant de pouvoir partir a ranger son bureau... Mais il ne pouvait pas se plaindre d'effectuer un travail trop facile en échange d'un salaire royal tout de même? Il se souvenait de s'être retourné avant de descendre pour regarder la porte du bureau de Morgana, obstinément close. Aucune porte ne lui avait jamais parue plus fermée que celle là. Et pourtant... il se souvenait du contact de la peau froide et blanche de Morgana contre la sienne lors de cette séance photo... l'expérience avait été terrifiante et merveilleuse...

Il ne pourrait jamais oublier ça... même si c'était du masochisme.
C'était sans doute a cause de ça qu'il avait relâché sa garde. Il était passé par la même ruelle que d'habitude sans faire attention, sinon il aurait probablement vu que quelque chose clochait. Ils avaient bloqué les issues alors qu'il se trouvait au milieu du chemin. Il n'avait pas eu le temps de tirer son arme, une balle dans la jambe droite l'avait fait tomber avant qu'il ne puisse faire un geste.

Ils l'avaient encerclé et ils lui avaient posé LA question. Il les avait poliment invité a aller voir ailleurs si il y était. La balle dans son bras gauche avec constaté que non définitivement il était là devant eux. Mais il n'avait sûrement pas l'intention de leur dire ou il avait caché l'argent.

Il était trop lâche pour en finir comme ça. Il avait trop peur de la mort pour se laisser aller. Certains appellent ça du courage. Selon lui c'était définitivement de la lâcheté éclairée. Dès qu'ils auraient leur réponse ils le tueraient c'était évident. Il ne pouvait rien leur dire...

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-Où est l'argent? Qu'en as-tu fait? Dis le... Dis le et tout ira plus vite...

Son sang s'écoulait déjà des deux blessures. Il se sentait faiblir, la douleur pulsait, lancinante, jusque dans son crâne. Il serre la blessure de son bras avec sa main valide, le regard baissé. Il sentait son colt a travers sa veste contre son poignet. Si seulement il pouvait le sortir... Un seul des quatre était alerte et son arme prête a servir, il pouvait l'abattre et se charger des autres.

-Quel argent? Il y a beaucoup d'argent dans ce monde... Je peux pas savoir ou tout se trouve...

L'homme de la mafia soupire et lui tire une balle dans le genou gauche. Victor dut serrer les dents pour retenir un cri de douleur... mais un faible gémissement lui échappât.

-Ne joue pas a l'imbécile...

Trop tard pour finir sa phrase. Victor avait été plus rapide et lui avait collé une balle sous le menton. Les autres aussi étaient trop lents. Ils devaient sortir leurs armes aussi. Personne ne s'était attendu a ce qu'un gringalet comme Victor soit armé. Il réussit a en abattre deux autres, mais le troisième réussit a se déplacer avant qu'il n'appuie sur la détente. La riposte fut brutale et efficace. Le calibre .44 Magnum vint faire sauter son arme et accessoirement quelques doigts. L'homme pousse un soupire. La mission ne serait pas entièrement remplie, les patrons ne seraient pas satisfait. Bah il pourrait toujours essayer de tirer les informations de Victor... son dernier espoir venait de voler un peu plus loin.

C'était sans compter sur la rage de vivre de Victor, une rage assez aveugle pour lui faire commettre des bêtises mortelles... Il ne pouvait pas se tenir debout, il ne pouvait même pas tenir le couteau correctement parce que son index avait été arraché... mais il parvint tout de même a se jeter au cou de l'homme pour le poignarder. Aveuglé par la douleur celui ci eut pour seul réflexe de vider son chargeur, a bout portant, dans le ventre de Victor.

Tout cela devait donc finir ainsi? Victor sentait le voile de la mort le recouvrir, il ne pouvait plus lutter, son sang s'écoulait hors de lui... Lentement sa vision s'obscurcissait...

Des coups de feu. Une odeur de sang...puissante, toute proche... celui de Victor. Morgana resta crispée un court instant avant de se retrouver tout près de son expert comptable. Pour le mafieux, elle semblait être sortie de nul part, apparut comme ça, comme un miracle. Il fixa la femme étonnée, effrayée. Morgana baissa le visage et fixa Victor, mal en point. Alors comme ça la mafia avait voulu s'accaparer SON jouet ? Mais Victor était SA propriété! Il lui appartenait à ELLE ! et dieu seul sait comme Morgana avait une sainte horreur qu'on lui vole ce qui lui appartenait. La vampire fit un pas en avant, puis un second, s'approchant doucement de l'humain qui déjà, braquait son arme sur elle. Il tire.

Le coup de feu résonne tandis que la balle vient se loger dans le front de Morgana, sa tête basculant en arrière sous le choc du tir à bout portant. Un ricanement s'extirpe de ses lèvres teintées d'un rouge à lèvres vermeil tandis que sa tête bascule vers l'avant cette fois. Un trou dans son front, gros comme une pièce de monnaie, un filet de sang s'écoule le long de son nez, déviant sur sa joue avant de s'égoutter jusqu'au sol. l'homme n'en croit pas ses yeux, comment pouvait-elle encore tenir debout après ça ? Elle devrait être morte! Mais là, un cliquetis métallique se fait entendre ; la balle est ressortit d'elle même de la plaie, tombant au sol avant de rouler au pied du mafieux. Il fixe la femme d'un air effrayé et tire encore. Mais là, plus personne. Il tire dans le vide... Où est passée la diablesse vêtue de rouge, à la chevelure argentée brillant au moindre rayon lumineux qui vient la caresser, au regard si clair et pénétrant qu'il en est effrayant...

Il tremble, fixant partout autour de lui, complètement paniqué. Victor est déjà sorti de son esprit, la femme est plus dangereuse... Il marche à reculons, il fait sombre, il resserre son étreinte sur son arme comme pour se rassurer...soudain, il sent un souffle glacial caresser sa nuque tandis qu'un parfum de rose mélangé à un soupçon de vanille se faire ressentir. Elle est là, derrière lui, sourire aux lèvres. Il a osé abimer son jouet... Morgana est une enfant gâtée, égoïste, ce qui lui appartient ne doit être touché sans son autorisation... L'homme comprend qu'il est trop tard, il ferme les yeux, abaissant son arme quand soudain, son torse craque avant d'exploser littéralement, envoyant son sang gicler sur le sol. La main de Morgana est passée au travers de son dos. l'homme est encore en vie, le visage crispé par l'étonnement, la douleur, la peur. Dans un nouveau craquement, la vampire retire sa main du corps de l'homme, tenant entre ses doigts un cœur encore chaud tandis que le mafieux s'écroule au sol, son sang se rependant sur le bitume puis dans le caniveau. Morgana fixe le cœur un instant avant de l'approcher de son visage, mordant dedans lentement en soupirant de plaisir. Le sang, le met le plus délicieux pour les vampires, mais certains comme Morgana trouvent plaisir à dévorer quelques organes comme le cœur, le foie ou même les reins.

Elle s'avance, fixant le corps de Victor au sol. C'est dommage, elle l'aimait bien... au moins, elle aura vengé sa mort. Croquant une fois de plus le cœur encore chaud, un filet de sang s'écoulant sur son menton, suivant le tracé de sa poitrine galbée, tâchant son chemiser de soie blanche, elle regarde son jouet... Alors elle l'entend....

BOOM... BA-BOOM....

Son regard brille d'une lueur étrange. Victor est toujours en vie, le bougre se bat pour sa vie. Un tel effort émerveille Morgana. Avec tant de blessures, son corps tellement amoché par les balles qu'il s'est pris... sa survie tient du miracle. Pour cela, elle veut le récompenser... et puis, au fond d'elle même, la vampire ne veut pas qu'il la quitte...pas maintenant en tout cas. D'un geste lent elle lâche le cœur au sol, glissant un bras sous la nuque de Victor et le fixe.

- Victor... écoute moi... tu vas souffrir... puis mourir... Ce sera long et pénible... mais tu vivras à nouveau...et tu en sortiras plus fort ....

Elle savait qu'il l'entendait. Elle le savait. D'un geste un peu plus brusque, elle tira sur le haut de la chemise de Victor, déchirant le tissus avant de se pencher, plantant ses crocs dans la chair de l'humain. Elle commença à boire... encore... et encore... Jusqu'à ce qu'il ne lui reste presque plus une goutte de sang. Il ne fallait plus perdre de temps à présent, le partage devait se faire, et vite, sinon il serait vraiment trop tard. La pin-up se mordit le poignet, aspirant son propre sang puis vint ouvrir la bouche de Victor de force, plaquant sa bouche contre la sienne, laissant son nectar de vie glacial s'écouler dans la gorge de l'humain. Se retirant, elle le fixa. Sa transformation prendrait plusieurs jours, il allait devoir subir un changement brutal... il serait vulnérable, physiquement, mentalement...mais à son réveil, elle serait là pour l'accueillir au sein du clan, de sa nouvelle famille... Il serait définitivement à elle, son sang puissant de vampire originel coulant à présent dans ses veines... mais maintenant, il fallait partir et Morgana ne pouvait pas le laisser ici... Alors elle se redressa puis tira Victor, le posant sur son épaule comme un vulgaire sac de pommes de terre et s'éloigna rapidement, tel un coup de vent, rejoignant sa voiture où elle installa l'humain inconscient dans le coffre.

- Pardonne moi... Ce n'est pas l'endroit le plus agréable... mais tu risquerais de tâcher le cuir de mes sièges avec ton sang.

Dans un claquement sec, la femme referma le coffre puis monta à l'avant de sa Chevrolet corvette, faisant ronronner le moteur puis filer hors de la ville, rejoignant les ruines... ses prochains jours elle devra les passer au chevet de son mordu...pour ensuite lui apprendre tout ce qu'elle sait et faire de lui le parfait vampire... un vampire fait à son image.

Sa vision s'obscurcissait... Mais derrière le voile noir qui glissait lentement sur ses yeux il put voir une scène des plus étranges. Morgana ne pouvait pas être ici. Il délirait. C'était la seule explication... oui, il a à peine la force de sourire lorsqu'il voit Morgana survivre a une balle dans la tête. Puis arracher le cœur du mafieux. C'était bien là le délire d'un mourant, joignant dans ses dernières visions tout ce qu'il désirait le plus... Aucun humain n'aurait pu faire ce qu'elle venait d'accomplir.

Au moins la mort était distrayante. Il n'aurait jamais rêvé aussi clairement des choses pareilles dans un simple sommeil... Elle se penchait sur lui... le redressait. Son regard était tellement énigmatique, envoutant... il se sentait plonger a l'intérieur, se perdre dans la couleur parfaitement divine de ses iris. Et le doux murmure de ses paroles lui semblait le son le plus réconfortant qu'il ait jamais entendu. De telles agonies vous donnent envie de mourir plus d'une fois pour pouvoir en profiter a sa juste valeur.

- Victor... écoute moi... tu vas souffrir... puis mourir... Ce sera long et pénible... mais tu vivras à nouveau...et tu en sortiras plus fort ....

Que voulait elle dire? Se rassurait il lui même dans son délire par la promesse d'un ailleurs meilleur? Vu la tournure que prenait les évènements il en serait surpris. Remarque a quoi pouvait il s'attendre?
Elle déchire sa chemise comme si le tissus n'offrait aucune résistance. En fait, pour quelqu'un qui pouvait traverser une cage thoracique avec sa main il ne devait en effet n'offrir aucune résistance. Malgré la mort proche il ne put s'empêcher de se demander jusqu'où son délire irait avant qu'il ne sombre définitivement.
Pas loin apparemment, et pas dans la direction qu'il supposait que son délire extatique prendrait. Mais la sensation de la morsure était trop intense pour faire partie d'un rêve ou d'une illusion. Il était trop faible pour résister. Et puis a quoi bon? Même s'il parvenait a se dégager il était mort... peu importait que la morsure accélère le processus, la sensation en valait la peine: il n'aurait jamais cru qu'un tel geste serait aussi doux et aussi sensuel. Les ténèbres fondent sur lui a la vitesse d'un aigle fondant sur une proie... La dernière chose a disparaitre fut la blancheur de la peau de Morgana. Une peau de Vampire. Aleksej avait raison en fin de compte. Mais si c'était ça la mort et le prédateur il était heureux d'être la proie...

Le grand silence de la mort prenait empire sur son être... non? Ce n'était pas complètement vrai. Il pouvait sentir quelque chose de glacial s'écouler dans sa gorge. Et même si la mort était toujours là elle ne semblait plus progresser. En fait elle refluait, lentement, très lentement au contraire de la douleur qui recommençait rapidement a se faire sentir. Que se passait il? Il sentit vaguement a travers la souffrance qu'on le soulevait et le transportait pour finalement le déposer quelque part. Il entendit indistinctement des paroles, la voix de Morgana, une excuse... quelque chose a propos de cuir et de sang.
Puis un claquement sec et définitif comme un couvercle de cercueil qui s'abat, l'obscurité, et la douleur qui pulsait dans la moindre fibre de son être. Il pouvait difficilement avoir conscience en cet instant que la voiture roulait. Le tirant d'une existence pour le déposer dans un autre. Une existence ou il n'aurait plus a craindre les hommes qui lui avait inspiré tant de respect et de crainte.

Pour l'heure la seule chose sûre était la souffrance. Il n'avait aucune idée de ce qui l'entourait car tout ses sens étaient rentrés en lui pour mieux lui faire comprendre toute l'étendue de son état. Les blessures n'étaient pas les seules a le faire souffrir, chaque fibre de son être semblait se rebeller, se tordre et soudain aspirer a devenir indépendante. Il goutait son sang et celui de Morgana sur sa langue, il sentait l'odeur de sa peur et de son sang qui imbibait l'espace confiné, il entendait indistinctement ses propres râles et les craquements de ses articulations mais le pire restait la sensation que son corps entier était passé au papier de verre, qu'on écartelait chacun de ses muscles séparément, ses veines étaient pleines de sable, ses vaisseau étaient broyés par le sang qui y circulait.

La douleur seule pouvait tuer. Et Victor se mit soudain a souhaiter cette mort, cette fin de la sensation qui le libèrerait... ce fut sa dernière pensée avant de tomber dans une inconscience qui si elle ne la faisait pas disparaitre, atténuait au moins la douleur.

Mordu et mien à jamais.... (pv victor)

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