La pièce s’enfume, les lumières s’allument, vives et agressives. Une silhouette svelte se dessine, sensuelle et féline. Des courbes harmonieuses, qui ondulent sur la musique, tendis qu’elle s’approche du trait noir en plein milieu de la scène, le cliquetis de ses talons haut s’accordent parfaitement au rythme de la musique, suave, la voix de la blonde mielleuse s’élève. Une seconde silhouette se dessine sur sa droite, faisant retentir sa propre voix, plus éclatante. Eléa elle, se contente de tourner autour du pôle cachée dans l’ombre des lumières reprenant de temps à autre en cœur la voix de sa compère, tendis que la chanteuse marche dans la clarté rayonnante à la vue de tous. Les lumières s’éteignent, la musique baisse. Persiste dans l’air seulement le cœur que reprends Eléa, laissant s’éteindre sa voix dans l’immensité noir du cabaret.
Sortie de scène, elle retire ses talons. Pas bien grande, quasiment un mètre soixante cinq au grand maximum. Retirant son maquillage superflu elle ne garde que son mascara et le noir de son crayon Khôl qui font pétiller ses yeux bleu profond. Retirant d’un coup de lingette son matifiant et le rouge Coco donnant l’impression de gonfler ses lèvres pas trop charnues. Renfilant son slim 36, elle remet ses chaussures à talons taille 37, tout aussi haut que ceux qu’elle porte sur scène. Après s’être glissée dans son chemisier et arboré son manteau cintré, elle monte en direction des escaliers, ses cheveux ondulants dans son dos, au rythme de ses pas. Qu’en est-il de sa poitrine ? Celle-ci n’est pas bien développée. Un petit B seulement.

Relativement sûre d’elle sur certains points, Eléa dis assez souvent ce qu’elle pense. Malheureusement pour elle, la demoiselle pense énormément à voix haute, faute d’inattention. Eléa aime travailler, mais ça dépends des jours, pouvant alors être très sérieuse comme extrêmement dissipée. Mlle Davenport aime beaucoup dormir et travailler au lit. Cependant, lors des week-ends elle se révèle être très friande de festivités et sensations fortes. Cette humaine est une battante, elle n’abandonne pas bien facilement si bien que si la demoiselle décide de se pendre à votre cou, il ne sera pas aisé de vous en débarrasser, a moins de lui donner ce qu’elle réclame. Non, elle de réclame que rarement, elle exige très sérieusement. Il lui arrive de se prendre pour une reine, parfois.. souvent un peu trop souvent même. Malgré tout, elle est affectueuse, assez marrante et peu encombrante. Elle sait se débrouiller l’ayant apprit assez tôt finalement. Notre tête blonde a quelques pointes de perfectionnisme qui se révèlent seulement lorsqu’elle est sur scène. Squatteuse du tonnerre elle s’incère dans votre vie et y reste bien au chaud, passant du stade de boule de nerfs vive et joyeuse à celle d’une grosse loque au QI d’une moule anémique.

Tout commence en 1990. Eléa Roxanne Davenport naît dans une clinique, nommée « La Clinique du Parc » La mère de l’enfant n’ayant pas souhaité la reconnaître laissa donc sa fille à la charge de son père. Les années passèrent donc dans la joie pour cette fille unique d’une famille monoparentale. Dans une petite maison, avec un jardin possédant une balançoire accrochée au cerisier de sa grand-mère paternelle décédée il y a peu, elle y vécût de longues et joyeuses années, ne manquant de rien, quoi que d’un peu d’argent, mais ce n’était que secondaire.
Eléa est entrée à l’école primaire avant trois ans de maternelle. Faisant tout son cycle sans soucis majeurs, elle entra alors au collège où elle connut son premier amour à sa troisième année dans son nouvel établissement. Gabriel, un grand brun –pour son âge– Assez musclé pour son gabarit, joueur de handball à l’AS du soir. La demoiselle avait même commencé à jouer pour pouvoir lui plaire. Ce qui ne fonctionna pas, évidemment. Trop discrète pour lui, il préféra sortir avec l’une des « populaires » qui était en 3e alors qu’elle, pauvre petite se trouvait être seulement en 4e. Ceci étant dit, elle ne lui a jamais avoué son « coup de foudre » pour lui et s’en mordra les doigts jusque son année de première. Gabriel alors en Terminale, avait largué sa Tamara depuis quelques années déjà. Se trouvant dans la même section qu’elle, il la remarqua lors d’une sortie concernant les premières et donc Terminales de la section en question. Il engagea la conversation, sûr de lui, la prenant presque de haut pour l’impressionner, tendis qu’elle, l’observait d’un regard neutre, le toisant de haut en bas. Et puis là fut le déclic, ils se reconnurent mutuellement. ‘La petite blonde de l’AS’ comme il s’en souvenait. Non, elle n’avait pas de prénom ? Continuant la conversation, Eléa avoua son béguin pour lui, comme si elle parlait du papier peint qu’elle choisirait pour sa chambre lorsque son père sera décidé de l’aider à bouger les meubles.
Quelques semaines plus tard, elle recevait un texto de la part Dudit Gabriel qui lui avouait avoir « flashé » dessus depuis qu’il l’avait vue au cours de Handball. Eléa accepta alors, de sortir avec lui. Il est vrai que la petite était devenue fort appréciable auprès des garçons. Ayant une plastique non pas parfaite mais relativement avantageuse, elle avait les faveurs de quelques jeunes hommes dans le lycée. Gabriel redoubla sa dernière année, et ils se retrouvèrent dans la même classe. Ils passèrent leur BAC ensemble. Eléa voulu continuer un BTS en deux ans, tendis que Gabriel décida de travailler immédiatement, les études n’étant pas sa tasse de thé. Il tenta une formation sportive quelconque pour espérer devenir joueur professionnel. Mais pauvre de lui, il décédera quelques mois plus tard en rentrant d’une fête un peu trop arrosée. Boire ou conduire, il aurait du choisir. Eléa, depuis Gabriel, avec qui elle avait perdu virginité, ne chôma pas vis-à-vis de ses partenaires masculins. Très vite enrôlée dans le monde des boites de nuits et fêtes diverses, elle se mit au pôle dance poussée par l’un des barmen qui devint un très bon ami à elle. Obtenant son BTS haut la main, il fallut qu’elle retourne à la réalité. Personne ne souhaitait l’engager à cause de son manque d’expérience. Alors, résiliée elle se focalisa sur le pôle dancing, activité en quoi elle était loin d’être ridicule.

Emménageant dans une nouvelle ville, elle est à la recherche de travail et de nouvelles rencontres, dans un appartement qu’elle loue par ses propres moyens, elle entretient toujours une bonne relation avec son père qui s’est trouvée une ‘affreuse profiteuse’.