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| Auteur | Message |
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Nezu
Messages : 24 Messages rp : 4 Date d'inscription : 26/09/2010
Identification Âge: Deux cent quarante-six Statut: Errant Relations:
| Sujet: Nezu ~ Jeu 30 Sep - 22:46 | |
| ____ | Nom : Inconnu au bataillon. Prénom : Nezu. Âge : 246 ans. Orientation sexuelle : Bisexuel. Rang : Hybride. Statut au sein de la meute : Mercenaire.
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Et je n'ai même pas eu besoin de boire une seule goutte de rhum ! · P H Y S I Q U E · · L O U P · Regardez avancer cette sordide créature, échappée de vos rêves les plus glauques. Pas spécialement grand, mais si flippant, Nezu, sous sa forme lupine, ressemble à un démon s'échappant du Tartare pour venir vous y amener. Son pelage est d'un noir sans taches. Seuls, sur le sommet de son crane et le long de son encolure, persistent des poils blancs, plus longs, vestiges de ses cheveux. Ils gardent d'ailleurs la ficelle qu'il se plait à garder autour d'une mèche de cheveux un peu plus longues que les autres, glissant sur son épaule. A première vue, le loup est maigre, et relativement frêle. Faut pas le croire fragile, hein, y'a des os assez robuste, puis des muscles, aussi, même si ils se cachent, loin. Très loin. Il a quand même bien la force de vous arracher les membres, hein. C'est juste que, à première vue, on le prendrait plus pour un squelette ambulant. Haut sur des pattes particulièrement fines, la colonne vertébrale ressortant, accompagnée de ses côtes. Sa démarche humaine le suit jusque dans sa forme lupine, et c'est avec de grands coups de pattes aléatoire que vous le verrez vaciller, sans trop savoir où aller. Pourtant, il est d'une grande agilité, quand il se donne la peine de vouloir faire un effort. Il pouvait grimper sur une paroi escarpée ou faire de grands sauts, hein ! Ce qui ne l'empêchait en rien de se rétamer si on daigner appuyer contre son épaule avec le bout de son doigt.
Néanmoins, même sous cette forme lupine, Nezu a ce quelque chose de dérangeant dans le regard. Cette lueur malsaine, qui vous pousse à l'imaginer avec un grand sourire, vous toisant de haut, avec cet éternel air provocateur qui lui sied si bien.. · P H Y S I Q U E · · H U M A I N · Nezu.. c'est typiquement le genre de garçon pour qui on ne peut réprimer quelques jugement superficiels. A le voir, avec ses airs d'adolescent rebelle punk, on ne peut s'empêcher de douter sur la sainteté de son esprit. - Ce que je veux dire n'a aucun sens, mais je suis en physique, enchainant entre une discussion sms avec Blei, la musique et le cours, alors j'peux me le permettre. Puis de toute manière, on ne peut pas remettre en question la parole Divine. Et pah -. Il a des cheveux mi-longs, d'un blanc peu naturel – et pourtant –, avec des yeux jaunes. Il a, de ses airs de démon, une manière de se tenir assez spectaculaire. Déjà, il n'aime pas les positions dites habituelles, et, surtout, ne peut pas tenir debout plus de dix minutes sans devoir bouger, ou avoir un vertige. C'est pour ça que vous le trouverez plus souvent assis, que ce soit au milieu de la rue ou dans un coin confortable. Il possède également une démarche théâtrale, faisant émettre des doutes sur sa sobriété. Entre ses grands gestes incontrôlés et ses pertes d'équilibre à répétition, le tout additionné de son éternel air de camé, les vampires avaient de quoi douter de la composition de son sang. En soi, ce n'était pas si mal, rares étaient les vampires qui acceptaient de boire un sang coupé par diverses substances, surtout si ces substances n'avaient même plus leur propriétés stupéfiantes,
Connaissez-vous le proverbe qui dit qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture, ou son confrère, prônant haut et fort que les habits de font pas le moine ? Et bien oubliez-les. Nezu s'assume parfaitement, et aime à se faire reconnaître, de loin. Si, quand vous le verrez, vous l'imaginez comme un jeun chieur, dans le genre bien décalé de la société, et imprévisible – comme quoi vous pouvez prévoir l'imprévisible –, vous êtes dans le juste. Après tout, pourquoi se faire passer pour quelqu'un d'autre, et infliger à autrui de faux espoirs, hein ? C'était si agréable de les regarder, à se demander ce qu'ils pouvaient bien penser de lui. Souvent, on voyait bien assez qu'ils le prenaient pour un con. Après tout, il l'était, au quotidien. C'était tellement plus amusant d'être con que sérieux.
Au niveau des habits, il n'est pas difficile. Il se contente d'un pantalon noir et d'un haut blanc, des fois un de ses T-shirts avec les conneries habituelles, comme les très célèbres "▲ THE MAN; ▼ THE LEGEND ", " I don't have A.D.D.; It's just...; OH ! LOOK ! A SQUIRREL ! ", ou encore d'autres hauts à peine voyants " Tell your boobs to stop to fix my eyes. ". Sinon, il n'a rien contre la nudité. Dans le genre pudique, c'est un mélange délicieux entre un camp nudiste et Shakira et Lady Gaga réunies. Et par là, j'entends que le fait de se retrouver nu face à quelqu'un ne le gêne aucunement – après tout, quitte à avoir un corps de Dieu, autant l'assumer –, et il n'éprouve aucune appréhension à devoir se retransformer en humain, quelle que soit la situation. Voire même, il préférait le faire quand la situation n'était pas propice, se foutre dans la merde étant un de ses grands passe-temps. Et je dis ça sans une once de scatophilie. Je n'ai de sympathie pour aucun d'entre vous, ni même la patience de prétendre le contraire. · C A R A C T E R E · · M E N T A L ·Nezu est quelqu'un de spécial. Très, spécial. Dans le genre excentrique, il est pas mal. Notons qu'il aime et tient vraiment à son image de personne décalée de la société, et prend réellement comme un compliment une majorité des insultes le traitant de quelqu'un d'anormal et de bizarre. Commençons par ses facettes les plus visibles. L'hybride est égocentrique – oui, égocentrique, excentrique, parce que j'adoore les centres. -. Vraiment, il se considère comme supérieur à une bonne majorité des gens, sur le plan mental. Autant, physiquement, il assumera parfaitement ses faiblesses, comme son manque cruel de force et de rapidité, autant, sur un plan purement psychologique, il pense vraiment être le meilleur. En fonction de ses humeurs, par contre. Oui, parce qu'il est lunatique, et assez extrême.
Dans la vie de tous les jours, notre Nezu est donc quelqu'un de marginal et d'égocentrique, d'une humeur si bonne qu'elle en devient presque énervante. Il ne prend rien au sérieux, et vit dans une attitude je-m'en-foutiste totale. C'est avec cette capacité de retrait qu'on peut lui annoncer avec tout le sérieux possible que la fin du monde arrivera demain sans qu'il change d'un atome sa manière de vivre. - Remarquez que cet exemple précis n'est pas le meilleur, le loup vivant déjà comme si la fin du monde était proche. Ce qui est le cas. Mais n'associons pas une merveilleuse image de soi-même et un comportement égocentrique. Lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est égocentrique, il faut se pencher sur son égo. Les gens normaux possèdent un égo les poussant à devenir quelqu'un d'idéal, courageux, fort, beau, loyal, gentil et intelligent. L'égo de Nezu, non. L'égo de Nezu, c'était plus le genre à le pousser à faire des crasses, à être passif, à être lâche et à obtenir ce qu'il veut. Et, pour ça, peu importe le moyen. Savoir se ridiculiser le flattait. A savoir que quelqu'un de trainé dans la boue, d'humilié et pleurant sur son sort était pitoyable. Mais, quelqu'un ayant subi le même traitement et en redemandant ou se moquant de lui-même montait dans l'estime du loup. Vous comprenez ?
Passif, il n'exprime – et ressent – que peu de sentiments profonds, autre qu'un amusement certain à des activités inutiles. Et, par dessus-tout, il ne s'énerve pas. Jamais, de toute son existence, il n'avait implosé jusqu'à en perdre le contrôle. Et c'est pour ça qu'il prend un malin plaisir à énerver les autres. Tout le monde avait une manière si différente de réagir à l'énervement que c'était magnifique d'admirer ça. C'est à cause de cette passion d'agacer les autres que le jeune homme se trouvait sans cesses dans des situations misérables, et, pour tout dire, il adorait ça. Nezu est de ceux qui peuvent se foutre dans la merde sans s'en rendre compte, puis s'enfoncer volontairement pour voir jusqu'où il pouvait aller avant de risquer vraiment sa vie. Ah, oui, sa vie. L'ultime limite. C'est en hésitant entre la chérir précieusement, comme étant le précieux cadeau qui faisait qu'il s'amusait au quotidien, et la mettre en jeu, incessamment, parce qu'elle ne valait rien. Au fond, il a peur de la mort, et l'assume parfaitement. Un mort, en sa qualité de non-vivant, possédait de grandes lacunes à s'amuser comme un non-mort, en sa qualité de vivant. C'est une des grandes raisons qui le pousse à être un lâche. Un vrai. Avec toutes ses dents. - Oui parce qu'il faut être un vrai lâche pour avoir toutes ses dents, un faux se les auraient fait casser. Sauf si on prend un lâche avec une hygiène dentaire déplorable. Ou un lâche mal-formé de naissance. Mais ce n'était pas le cas. Donc je vous emmerde.
En plus d'être un égocentrique excentrique chieur, le loup se trouve être d'une lâcheté et d'un égoïsme sans nom. Egoïste parce qu'au fond, ses plaisirs passent avant les autres. D'ailleurs, pour lui, tout acte est égoïste, mais nous passerons les détails. Et, au fond, lâcheté et égoïsme arrivaient souvent ensemble. Parce qu'il était dur d'être lâche et de penser aux autres. Nezu passe le plus clair de son temps à aborder de parfaits inconnus pour d'abstraites raisons et sans but réel. Les relations à long terme le fuient, et il ne compte pas courir après. Il passe son temps comme il le peut et s'en contente fort bien.
De temps en temps, dans des excès de lucidité, il se rend compte qu'il est seul. Ses excès de lucidité, comme nous daignons tous deux – moi et le personnage, en somme – les appeler, ne sont, en gros, que des phases de déprimes, de quelques minutes à quelques heures, où le loup retourne dans son réalisme pessimiste et sa fatalité ennuyante. Je considère que sans ces bad trips, la vie du garçon serait fade dans sa totalité, et que ces quelques moments, courts et rares, sont le meilleur moyen de le laisser en paix dans son délire le reste du temps. La véritable pensée de Nezu sur le monde et les gens et qu'il les trouve pitoyables. Vraiment pitoyables. Les gens, les sentiments, les raisons, les buts, les questionnements, tout, pour lui, était vain et parfaitement ennuyant. Mais il possède une forte incapacité à l'ennui, ce qui le pousse à entrer dans une phase de délire permanent, ou le monde est toujours aussi moche mais où il s'en contente. C'est bien pour ça que très peu de choses peuvent lui plomber le moral, puisque justement, il est déjà bien bas. Comme quoi on pouvait parfaitement s'amuser tout en déprimant.
Nous avons donc un Nezu, égocentrique, fataliste et las, se calquant dans une attitude insensée, le poussant à faire chier un maximum de gens, se mettre dans des situations particulièrement instable, jusqu'à devoir s'en sortir in extrémis dans un grand geste de lâcheté. |
| | | Nezu
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| Sujet: Re: Nezu ~ Jeu 14 Oct - 20:56 | |
| · H I S T O I R E · · P A S T · [ 1764 – Paris ] “ Entre les pavés, ruisselait une eau, sale et nauséabonde, dont des reflets d'argent attiraient le regard, le détournant des murs, salis par la crasse et le sang, et des caissons de bois, moisis, empestant à des lieues un air déjà impropre. Les gémissements d'une jeune femme retentissaient, encore, et encore, dans un écho effroyablement glacial. Elle pleurait, là, agenouillée, souillée, effrayée et perdue. Que ferait-elle, maintenant ? Comment pourrait-elle survivre ? Elle ne pourrait plus travailler. Elle était enceinte. Au fond, pouvait-elle s'en vouloir pour ça ? Ce n'était pas de sa faute, à elle, si elle avait hérité d'une des pires choses que l'univers avait créé. Ce n'était pas sa faute, si elle était pauvre, et sans études. Ce n'était pas sa faute, si, maintenant, elle devrait vivre avec un poids de plus, un boulet à son pied gauche, tandis que le droit, déjà lacéré, s'était pris dans la pierre. Ce n'était pas sa faute, si elle en arrivait là.. hein ? Elle qui n'était qu'une pauvre petite catin, perdue dans un monde qui tournait trop vite pour elle. Elle soupira, et, tremblante, approcha une seringue à son bras, puis s'adossa au mur, fermant les yeux, laissant couler les dernières larmes qu'il lui restait. Je vous présente ma mère. Une âme charitable, en somme. Elle travaillait dur, nuits et nuits, pour que l'on puisse survivre. Je n'ai jamais voulu savoir si elle se donnait tant de mal pour me faire vivre par amour, ou par peur d'être capable de m'abandonner, lâchement, comme un de ces monstres de romans. Il est sûrement mieux, d'ailleurs, que je ne le sache pas. Elle se prostituait, pour nous, et c'est tout ce que je daignerais entendre. Nous étions pauvres, mais nous arrivions à vivre. Je crois me souvenir que je passais mes journées dehors, à guetter, dans les allées les plus chics, les bourgeois les plus riches, pour leur dérober, avec une agilité hors-norme, leurs biens les plus précieux. Je ne me souviens m'être attrapé qu'une fois, par un grand et vieux aristocrate. Je m'en étais sorti en chialant, et exprimant ouvertement ma situation. Peut-être qu'à l'époque, j'étais déjà de ces lâches, qui abusent de leur situation, alors que celle ci ne les dérange pas le moins du monde, pour obtenir ce qu'ils veulent. Ce gars m'avait repris sa montre, mais, dans un élan de pitié, m'avait donné l'équivalent en liquide. Ça aurait peut-être pu tenir. Mais non. A mes sept ans, ou quelque chose avoisinant, alors que je rentrais chez moi, j'aperçus ma mère, en sang, dans la mince ruelle qui menait au taudis que j'habitais. Elle pleurait, hurlait, se débattait contre un ennemi que je ne voyais décidément pas. Et surtout, elle saignait. En grandes quantités, le sang s'écoulait le long de ses bras, provenant d'une entaille sous le coude, au niveau de la veine. Le couteau était toujours là, sur le sol, attendant bien sagement de voir si son œuvre arriverait à l'ultime étape. Je ne savais que trop bien, en la regardant, que ce n'était autre qu'elle même qui s'était taillé les veines, dans une recherche de soulagement inespérée. Je ne me souviens pas avoir paniqué bêtement à ce moment là, malgré ma peur. J'avais fouillé dans ses poches, en évitant le plus possible de ses coups, pour retrouver la clef, puis j'étais rentré et j'avais trouvé un ruban pour lui faire un garrot. Il me semble qu'à la fin, je saignais aussi. Et, au moment ou je m'apprêtais à la trainer jusqu'à la salle de bain, une vieille femme passa sa tête à travers l'ouverture de sa fenêtre, entre de vieux volets, toujours cadenassés. Elle hurla quelques mots, sonnant à ma prostituée de mère de fermer sa sale gueule de putain ; et ma mère cessa de crier. Elle se contentait de pleurer, cessant tous ces vains débattements, cessant d'halluciner, retrouvant conscience et esprit. Quand à moi, je regardais la voisine rire, encore et encore, tremblant de rage et de haine. A ce moment là, j'espérais être une bête monstrueuse, aux griffes puissantes et aux crocs acérés, pour pouvoir mettre fin à ce rire. Par la force. Et, à ce même moment, à l'insu de moi même, je devenais cette bête. Ma tête brûlait, mon cœur implosait, mes os se tordaient, ma peau se changeait, mes yeux devenaient aveugle, et je perdis connaissance, l'espace d'un instant. Et, recouvrant mes sens, je ne vis plus que le visage horrifié de cette vieille. Je ne sentis plus que l'odeur pestilentielle de cette vieille. Je n'entendais plus que le rire démoniaque de cette vieille. Et, sans m'en rendre compte, je sentais, sous mes griffes, se déchirer des lambeaux de la peau flasque de cette putain de vieille. Et, en l'espace de quelques secondes, je ne goutais plus que son sang, je ne faisais plus que broyer ses os, arracher ses organes, lacérer sa chair, et m'acharner sans relâche contre son cadavre, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Jusqu'à ce que je cesse de penser, contemplant avec effroi l'œuvre de ma rage. Enfin, je redevins humain. Sans, cette fois, ressentir la même douleur, la même exaltation, et surtout, la même frénésie que lors de ma première transformation. Je me retrouvais, hébété, au milieu du désastre, ne sachant que faire. Je mis quelques minutes à entendre à nouveau les pleurs de ma mère. Ils étaient plus faibles, assourdis, et surtout plus lointains. A travers les restes de volets que j'avais traversé, je ne voyais plus, sur le perron voisin, ma mère. Au lieu de ça, je contemplais les traces de sang s'engouffrer chez nous. Je les suivis doucement, tremblant toujours, en refermant la porte derrière moi. Elles menaient au salon, et allaient se cacher derrière le canapé. Repoussant le meuble, je finis par voir ma mère, horrifiée, qui se bandait les yeux. Ce n'était plus d'un ennemi imaginaire dont elle avait peur. Celui qu'elle fuyait, à présent, c'était moi. Sanglotant, elle me demandait de partir. Elle me suppliait de la laisser. Et, comme je ne bougeais pas – je ne le pouvais pas –, elle continuait de hurler, de sa voix déchirée. « Laisse moi ! Tu n'es pas mon fils ! Non ! Tu ne peux pas être mon fils ! Tu es un monstre.. hein ? Tu n'es pas mon fils, pas vrai ? Je peux pas.. dégage.. pitié, vas-t-en.. » Elle me frappait. Encore et encore, comme toujours. Et moi, je ne disais rien. Après tout, elle n'essayait pas de me tuer. Tout au plus, elle m'entaillait la peau ou me brisait les os. Elle ne voulait pas me tuer. Elle avait juste peur. Le soir, je rentrais, et elle pleurait, m'embrassant, me suppliant de la pardonner. Et, le lendemain matin, elle recommençait. C'était ça, la magie de la drogue. D'un extrême à l'autre, sans passer par la raison. Soit elle avait sa dose, et n'avait plus peur de moi, s'en voulant à elle-même pour tous les malheurs qu'elle croyait me causer, soit elle était en manque, dans une angoisse croissante qu'elle refoulait sur moi. En fait, hormis une certaine lassitude et un peu de peine, je m'en fichais. Qu'elle me frappe ne me posait pas de problème. Qu'elle ait peur de moi un peu plus, mais je vivais avec. On a continué de vivre ainsi, sans réelle progression, jusqu'à mes quinze ans, où elle s'attira plus de problèmes. Un mac l'avait repéré et faisait pression sur elle pour qu'elle finisse par travailler pour lui. Elle ne m'en a jamais parlé, mais je le savais. Elle me frappait beaucoup moins, et pleurait beaucoup plus, prenant beaucoup plus de drogues. Pour oublier. ” S'en suivirent quelques pages froissées, raturées, tâchées et gommées, ou encore arrachées.[ 1784 – Paris ] “ Morte. Morte, elle était juste morte. Retrouvée dans la rue, la même que celle où elle avait essayé de se suicider. Sauf que cette fois, ce n'était pas récupérable. Au pied du mur, une boite vide, fracassée. C'était dans cette boite qu'elle rangeait ses drogues. Overdose. Bien sûr, qu'elle était morte. Ça changeait tout. Je préférais me faire frapper que de la voir ainsi. J'aurais préféré n'importe quoi que de la voir morte. Morte. Juste morte. Pas ailleurs, dans un endroit où elle serait mieux. Pas ailleurs, dans un endroit où elle paierait. Pas dans une autre vie, pas dans un autre corps. Morte. Juste morte. Là. Cette simple cessation de cœur, qui manquait d'achever le mien avec. Elle me frappait. Elle avait peur. Elle était triste. Elle était droguée. Mais elle m'aimait. Et maintenant, elle est morte. Maintenant, elle ne me frappe plus, elle n'a plus peur, elle n'est plus triste, elle ne se drogue plus. Mais elle est morte, et ne m'aime plus non plus. Et, aussi égoïste que ça puisse être, ça me faisait mal. ” La suite de la page est arrachée, ainsi que quelques autres, et son verso est raturé, entièrement noirci par l'encre. “ S'en suivirent quelques ennuis notables, comme ce manque d'argent plus présent, cette éjection de l'immeuble où je logeais, ces proxénètes exigeant avec de plus en plus d'ardeur la planque de ma mère, et ces dealeurs réclamant leur argent. Ce qui me fit plonger dans un exil relativement prononcé. Ceci dit, cet exile fut profitable. J'y appris à lire et à écrire, et découvris énormément de choses. A ceci près que je devais changer de maison – ou d'appartement, ou même de pont – toutes les semaines, ou à peine plus. Pendant une période d'environ cinquante années, je me contentais de vivre, sans but réel, découvrant tout ce que je n'avais jamais connu. Je m'ennuyais profondément. Les lectures n'étaient que des passes-temps éphémères, et, même si ça m'amusait, ça ne me plaisait pas. Soyons honnêtes, rien ne me plaisait. J'appris aussi la vie en forêt. Dormir le jour, vivre la nuit, en tant que loup. Chasser, courir, grimper, et même plus simplement, marcher. C'est dur, de marcher à quatre pattes. Arrière gauche avant gauche arrière droite avant droite, et on recommence. Sauf que ça virait plus à arrière gauche avant droite arrière droite avant gauche. Ou même arrière gauche arrière droite – position peu équilibrée – avant gauche avant droite. Enfin, c'était beaucoup plus complexe que la marche bipède. Avec deux jambes, pour se mélanger, fallait vraiment être con. Mais avec quatre pattes, on ne savait plus laquelle il fallait avancer à quel moment, et c'est handicapant. ” [ 1864 – Ici ] “ J'en ai marre de me faire chier. C'est bien beau de vivre longtemps et en bonne santé, mais, si le moral ne suit pas, crever n'était pas une solution moins engageante. J'ai même fini d'écrire mes mémoires. Ceci dit, vu la longueur de la chose. Cent ans résumés en une dizaine de pages, hein. Mais voilà. Le fait est que je m'ennuie, profondément. Et c'est bien pour ça que je vais me trouver un truc à faire. Si ce n'est arriver à me contenter de n'importe quoi. Tant que ça m'amuse. ” L'écriture qui suit est plus fine, plate, et surtout, bien plus assurée.[ Aujourd'hui – Ici ] “ Owaah. J'devais vraiment m'faire chier pour écrire tout ça. Ah, mais c'était l'époque où j'me faisais chier, aussi. Tout s'explique. Owaaah, mais, dis, peut-être que dans cent ans, j'retrouverais le carnet, et que je me répondrais encore ! Dans ce cas, j'peux poser des questions ! Le truc c'est que j'ai pas de questions. Mais j'ferais avec. Oh je sais ! J'vais me laisser une lettre pour dans le futur. Ça fera une merveilleuse conversation avec moi même. Cher Moi. Tu vas bien ? Moi oui, mais tu le sais. Sauf si tu t'en souviens plus. Mais je suis sûr que tu le sais. De toute manière, t'es Moi, t'es trop fort, alors tu dois bien le savoir. Présentement, le temps est beau. Un putain de soleil de plomb, à t'en faire sauter les rétines. Tu t'en fous, hein ? Ouais, je sais. Mais qu'est-ce que tu veux, à cette époque, je savais toujours pas tenir une conversation. Peut-être que j'y arrive toujours pas, maintenant. D'ailleurs, ça fait bizarre, de parler du présent au passé et du futur au présent. Quoique ça me choque pas plus que ça. 'fin, tu me connais, y'a pas grand chose qui me choque. Le truc qu'est bien avec toi, c'est que même si je fais des allusions, je suis sûr que tu vas me comprendre. Remarque que je vois pas vraiment l'intérêt de m'auto-draguer. Non mais j'peux en trouver un, hein ! A commencer par le fait que ça passe le temps. Oh, pis on pourra dire que c'est de l'entrainement ! – Genre j'ai besoin d'entrainement. J'pourrais même me foutre de toi, parce que j'en connais, des conneries, sur ce que t'as fait. Mais tu répliquerais trop bien, puis, c'est pas drôle, dans le futur, t'auras plus de trucs. Puis de toute manière, à quoi bon se foutre de la perfection, hein, mon cher Nezu ? ” Je vous épargne la suite du message, puisqu'il ne vous décrit en rien l'histoire.
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| | | Azghar
Messages : 708 Messages rp : 19 Date d'inscription : 04/06/2010
Identification Âge: 1959 Statut: Maitre Relations:
| Sujet: Re: Nezu ~ Ven 15 Oct - 21:27 | |
| Bienvenue officiellement parmi nous Nezu =) !
Très belle présentation , nombre de lignes et tout et tout !
Tu es donc validé ! Tu n'as que à remplir ta fiche d'identification et faire ta demande de lieu de vie mais cela tu connais déjà ^^
Autrement vu que tu ne fais ni allusion à Amélia ni allusion à Azghar , il serait peut être préférable de te mettre dans les errants pour le moment et ensuite à toi de te décider dans tes RP à quel camp tu veux te joindre =) |
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