Quand Itami arriva au parc, la nuit était tombée depuis quelques heures. Et pour la vingtième fois, elle se demanda ce qui l'avait poussée à se rendre ici.
En effet, un célèbre bar pro-vampire avait décidé d'organiser une réception entre des humains et des Vampires, afin de "faciliter l'intégration des Vampires dans la société humaine". En plein air, cette petite fête avait la délicatesse de débuter plusieurs heures après le coucher du soleil afin de ne pas incommoder les Vampires.
Sur le coup, Itami avait trouvé cette idée amusante, bien que stupide, et s'était décidée sur un coup de tête de s'y rendre.

"Après tout, maintenant que j'ai arrêté mes voyages, il serait tant que je m'intègre un peu à cette ville!"

Itami avait choisi de troquer ses vêtements habituels contre quelque chose de plus approprié.
En parcourant un ou deux magasins humains, elle était tombée sur cette robe qui l'avait tout de suite séduite.
Un robe de soie noire, avec un décolleté assez conséquent, de courtes manches moulantes, et une taille resserrée par un large lien de satin. Par contre, la partie jupe, par son côté bouffant, faisait un peu trop "robe de princesse", avec son bas rehaussé de dentelle. C'est pourquoi, après l'achat, elle avait pris son katana, et l'avait lacéré à plusieurs endroits, lui donnant un côté sauvage du plus bel effet. Elle avait par contre gardé ses sabres, et marchait comme à son habitude pieds nus. La dernière touche à son vêtement fut un petit chapeau agrémenté de plumes noires qui s'attachait légèrement de travers sur la tête. Ainsi vêtue, elle ne ressemblait plus en rien à la sauvageonne qu'elle était.

Itami entra dans le parc, se rendant compte que la fête avait commencé. Un humain souriant lui tendit un loup de soie noir pour se masquer le visage. A ce que Itami comprit, il s'agissait d'une sorte de bal masqué. Les Vampires devaient restés ainsi toute la soirée, et leur identité serait dévoilée à la fin de la fête.
La Mordue haussa les épaules en le disposant sur son visage. Toutes ces précautions lui semblaient puériles, mais elle s'y plait de bonne grâce. En effet, elle avait la forte intuition que la soirée serait plus amusante qu'elle ne le pensait.

Elle vit dans le parc des tables et des chaises, ainsi qu'une piste improvisée et de la musique qui sortait d'enceintes situées au fond. Mais avant qu'elle n'ai pu pousser son examen, elle fut assaillie par deux humains qui avait l'air de souhaiter avoir l'honneur de se faire mordre par une Vampire. Vaguement révulsée, la Mordue déclina leurs demandes en murmurant "Désolée, j'ai déjà bu avant de venir". Mais quand les deux hommes s'en furent, contrit, elle ne put s'empêcher de rire tellement la situation lui paraissait cocasse. Pour la première fois depuis...depuis toujours en fait, elle n'avait vu des humains déçus parce qu'ils ne pourraient pas se voir sucer le sang par un monstre.
Son rire se prolongea longtemps, un rire franc et joyeux et non hypocrite et froid comme celui qu'elle produisait depuis des siècles.
Lentement, avec une sorte de cérémonie exagérée, elle commença à tourner parmi les groupes de danseurs. Quelques groupes restaient un peu à l'écart, se contenant de discuter. La Mordue se rendit compte que chacun de ces groupes gravitaient autour d'un Vampire masqué. Elle eut un petit sourire. Que les humains pouvaient être stupide! Malgré toutes les réceptions du monde, les Vampires resteraient toujours des prédateurs. Et c'était la première fois en six siècles qu'elle voyait les proies inviter leurs chasseurs à une fête!

Au bout de cinq minutes, elle fut abordée par plusieurs groupes d'humains. A chaque, elle éludait leurs questions et s'enfuyait. Elle comprenait que ce n'était pas pour se montrer qu'elle était venue ici! C'était pour...à vrai dire, elle ne savait pas non plus sa vraie motivation sur le compte d'une intuition vampiro-féminine...

Au bout d'un moment, lassée par les humains, elle arracha son loup. Ainsi, elle ne passait que pour une humaine super canon. Si elle parvenait à ne pas découvrir ses crocs en souriant, cela pourrait marcher.
L'effet fut immédiat. Elle passait pour une pro-vampires parmi d'autres. Itami pouffa en songeant qu'elle ressemblait à un renard se déguisant en lapin juste pour cesser de se faire ennuyer par ses proies!

Soudain, elle aperçut au travers de la foule une sorte de haut-de-forme qui surplombait la foule...

Donc... Qu'ai-je fait de ma journée?
Bah... Rien de spéciale. Avec tout le monde, on a essayé de définir un plan d'apparition et quel tour fallait-il faire. Je suis assez strict dans ce sens-là. Le planning doit être réalisé à la perfection. Sinon, le spectacle était une catastrophe dans la symbiose de l'orchestre et dans la coordination.
J'ai fait un petit tour dans le zoo, pour voir les fauves. J'adorais ces bêtes classé en haut de la chaîne alimentaire. C'est pour cela que j'étais plus qu'heureux d'avoir un dompteur de fauves avec moi.Je m'appuyais sur la barre de la barrière qui séparait les lions de lui. Il se penchais un peu. C'était un moment déterminant dans sa vie. C'est en partie grâce à ça que je suis devenu l'homme que j'étais. Quand un des lions me regardait, je fis un pas en arrière mais je le fixai... Les animaux ne me fessais pas peur, par rapport aux êtres humanoïdes. Je revoyais ma vie d'enfance dans ses yeux, ça me fit reculer d'un deuxième pas. Non, je ne devais pas fuir devant cela... Je dois être fort! Ce n'est pas mes pensées qui doivent prendre le contrôle de ma vie et la faire tourner en vinaigre. Ses yeux jaunes me défiaient... Mais je crois bien que mes yeux roses eurent raison de lui. Il tourna du regard, après. Je soupirai de soulagement. Cet épreuve était terriblement désagréable. Je regardai à droite et à gauche. Personne ne me regardai... Sauf un gamin.
Il me fixai avec des yeux ronds. Moi, bien évidemment, je regardai le gamin pour savoir ce qu'il voulait. Et là, il se mettait à pleurer... Pleurer. Le gamin connaissait-il le sens du mot pleurer? Je parle des véritables pleurs, des larmes chaudes qui coulent sur votre visage, signifiant pire que de la tristesse... Je m'approchais lentement de lui et je m'agenouillai devant lui. Je posai une de mes mains sur son épaule.

-Qu'est ce qui t'arrive? Tu es perdu?

Le gosse essuya ses larmes et me fixait, avec ses yeux larmoyants. Mais... Dans la fine pellicule de larme qui englobait ses yeux, je me voyait encore une fois... Dans le manoir familiale. Je fit en sorte qu'aucune émotion apparaisse sur mon visage, sauf un sourire maladroit.

-J'ai perdu ma mamannnnnn!!!!

Je voulais lui répondre que sa mère allait la chercher mais là, une femme vint en ma direction. Elle ressemblait à toutes les humaines... Cheveux bruns, yeux bruns aussi. Les traits fins et une taille convenable pour une femme en âge adulte. Elle courra. Les claquements de ses chaussures talons sur le bitume m'agressa les tympans. Non... J'étais et ne sera jamais habitué à ces chaussures pour rehausser. Je me levais. Je regardai la femme, puis l'enfant.

-Maman!!!!!

Ouf... La voilà, justement. Je soupirai de joie et encore une fois, de soulagement. Je ne me voyait pas garder l'enfant, lui murmurant des mot pour le réconforter, le temps que la personne en question arrivait. Elle prit son enfant dans les bras. Je souriais et je me retournais. Mission accomplie. Je partis, souriant mais aussi frustré. Pourquoi je me voyait dans l'enfant? Je ne savais pas du tout cela. Peut-être portait-il le même chagrin que moi. M'enfin, n'en parlons plus.



Le soir venu, je décidai de regarder une dernière fois si le chapiteau était en place. Et c'est là que, rentrant dans le parc... Une personne m'aguicha. Je le regardai avec un regard neutre.

-Vous venez pour la fête?

-Une fête? Non... Je pensai passer dans le parc pour me faire passer les évènements de ma journée.

Le ton de ma voix était neutre mais au fond de moi, ça me révoltait car personne ne m'en avait parlé. Mon chapiteau était dans le parc. Et c'était une catastrophe si mon chapiteau était, par exemple, troué ou endommagé. C'est assez dur de chercher quelqu'un qui vendait la maison du cirque. Je regardai le ciel et m'avança comme si de rien n'était. La personne ne voulait sans doute plus causer avec lui puisqu'il ne lui posait pas plus de question. Je regardai la foule au loin... Je voulais savoir par dessus tout ce que c'était que cette réunion où il y a de la musique et que tout le monde dansait. Je m'enfonça soudainement dans la foule, cherchant peut-être une info qui pourrait m'aider. Et c'est là qu'un bras se levait et... Frappa mon haut-de-forme. Je regardai l'autre froidement et je grinçai des dents. Ce chapeau était l'une des choses que je préférait par dessus tout car c'était un cadeau de Mon père pour mes 100 ans... Je partis ensuite dans la direction où mon chapeau tomba. Toute cette musique m'énervais. J'aurai préféré de la musique avec de véritables instruments... Un vrai piano. Pianooooo! Enfin...
Après quelques bousculades en perspective, je ramassa enfin mon chapeau, souriant à moitié. Je me décala un peu en avant mais je me cogna dans quelque chose. Je vit une paire de jambe juste à côté de moi. Oups!!! Je devais déranger quelqu'un. Je me levais rapidement et c'est là que je vous vit. Je fus surpris, d'un coup. Juste un petit sursaut.

-Aheum... Désolé.

Je regardai mon chapeau. Il avait une petite entaille.

-Raaah! Ils ont abîmé mon chapeau! M****!

Je ne fis absolument pas du tout attention à vous. Je soufflai dessus pour faire partir une feuille qui se trouvait sur mon chapeau. Je le remit ensuite, l'air mécontent. Et puis c'est là que, enfin, je vous regardai. Je lâcha un petit sourire quand même.

-Désolé... Je vous ai oublié. Vous désirez?

-Désolé... Je vous ai oublié. Vous désirez?

Quand Itami s'était faite bousculer dans la foule, elle s'était retournée vivement, agacée de se faire ainsi "malmener". Mais quand elle aperçut le visage du fautif, toute sa colère naissante s'évanouit en un petit sourire charmé. Il était impossible de résister à ce visage presque enfantin.
La Mordue secoua la tête, surprise. C'était bien l'une des rares fois depuis...très longtemps, qu'elle n'avait pas ainsi pensé.
A l'aura qui se dégageait de l'inconnu, Itami reconnut sans peine qu'il s'agissait d'un Hybride. Et juste après, elle se rendit compte qu'elle ne portait pas son masque. Et que donc, à moins que l'inconnu ne sache décrypter les auras, il devait la prendre pour une simple Humaine!
Mais, après une rapide réflexion, Itami ne remit pas son masque. Les Hybrides étaient rarement en bon termes avec les Vampires, même les Modus, elle n'avait pas envie de le voir s'énerver, ou même de devoir se battre.

-Bonjour. Je m'appelle Itami. Et vous? Quel est votre nom?

L'espace d'un instant, la Mordue s'amusa à poser une main sur sa hanche, et à jouer machinalement avec une de ses longues mèches de cheveux blanc nacré. Mais elle s'arrêta aussitôt en songeant qu'elle ne se servait de cette posture pour attirer les Humains les plus balourds quand elle mourrait de soif.
Elle observait l'Hybride sans rien dire depuis quelques minutes, quand démarra un air de piano. A moitié hypnotisée, elle se détourna de l'Hybride et partit dans la direction de la scène.

Elle se tourna vers le pianiste (le seul musicien présent), et ferma les yeux. Elle sentit son corps se balancer tout doucement, et ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser échapper sa voix. Mélodieuse et délicieusement aiguë, elle se mélangeait très bien avec les accords de piano, et perdit bientôt tout contact avec la réalité. Elle repartit quelques siècles en arrière, quand il lui jouait ce morceau-là.
La Mordue se souvint du matin où le son d'un piano au rez-de-chaussée l'avait sortie d'un cauchemar dont elle ne croyait pas se réveiller un jour.
Aujourd'hui, ce morceau passait pour un morceau "classique". Mais Itami se rappelait encore du temps où il était chantonné dans les rues, un air mélancolique plaqué sur le visage.

Sans trop s'en rendre compte, elle se mit à tourner lentement sur elle-même, une vague à l'âme lui détruisant le coeur. Elle n'avait pas le droit d'être triste, et elle le savait! Pas alors que c'était sa faute...

Itami voulut se retourner vers l'inconnu, mais son corps refusait de bouger. Les images se succédaient dans sa tête, rappelant à sa mémoires des jours oubliés. Mais elle se révolta, et parvint à reprendre le contrôle. Elle revint dans la direction de l'inconnu, et se mit à tournoyer de lui, dans une bonne humeur trop soudaine pour être vraiment réelle. La Mordue, sans cesser sa petite ronde, murmura à l'oreille du Vampire:

-Fais-moi danser, s'il-te-plaît. J'ai envie que tu danses avec moi.

Puis, elle s'arrêta, et dans un geste presque enfantin, elle tendit sa main dans sa direction, les yeux sombres et dans le vague.
Intérieurement, elle rajouta:

"-Fais-moi danser, s'il-te-plaît. J'ai envie que tu me fasses l'oublier."

Mais pourquoi réagissait-elle ainsi? Itami savait qu'elle n'était pas dans son état normal. Si ce maudit piano n'était pas resté silencieux, elle se serait excusée et aurait continué son chemin! Mais pourquoi était-elle encore à ce point esclave de ses souvenirs et de ses émotions?

J'avais une folle envie de crier tel un des lions que j'avais vu au Zoo. Bien sûr, tout le monde dansait et moi, je me devais de déranger personne. Résultat, je me tus. Je fixais vos yeux, en attendant une réponse ou tout simplement qu'elle réagisse. Quoique je fasse, j'avais envie de partir, de voler dans d'autre contrées. Mais bizarrement - Je pense que ceci est dû à ma trop grosse curiosité - je voulais savoir qui était cette mystérieuse personne. Alors, je restais là et je regardais les autres danser. Je pus remarquer que certaines personnes portaient des masques et d'autres non. Je n'ai pas compris pourquoi ce système était mis en place. Pour reconnaître, oui mais quoi? Pourtant, ils semblaient tous normaux.

Il semblerait...

Mes yeux lança mon regard encore une fois sur la personne qui était devant moi.


-Bonjour. Je m'appelle Itami. Et vous? Quel est votre nom?

"Bonsoir. J'ai envie de vous dire que mon nom ne vous apportera que peu de chose mais si cela vous fait plaisir... Je me nomme Arthendo."


Et puis, je ne disais plus rien. J'attendais une réponse mais... Personne ne voulait entamer la conversation. Alors, j'en profitai pour la regarder. Je ne dirai pas qu'elle est moche, mais ce n'est pas mon genre. Elle manque de couleur, de gaieté. Mais B*****! C'est quand que la vie sera plus Rose que jamais. Jamais il me vient à l'idée de porter un costume noir. Et puis, regardez-moi ça! Ce n'est une robe, ça. On dirait des vêtements de récupération.

Et ça y est, mon esprit "Humain" fait surface. J'aimais critiquer les choses mais fort heureusement, j'ai calculé que cela ne se disait pas. Donc, on ouvre les oubliettes et on pousse ces critiques néfastes à ma bonne image. Je secouais ma tête, signe que je devais chasser ces idées de ma tête.

Et là, une mélodie faite au piano se propageait dans l'assemblée et fit ouvrir mes oreilles. Que c'était une magnifique mélodie. Je tournais la tête, regardant les personnes qui dansait aux rythmes du 4 4 . Et puis, je voulais voir la réaction de mon interlocutrice....
Gérard Majax est entré en action! J'ai perdu de vue la personne qui était en face de moi. Je penchais la tête, mon index droit qui se fracassait contre ma tempe.

Et là, une voix qui me semblait décalée par rapport à la chanson attira mon attention. Ah... Elle était derrière moi. Elle tournait sur elle-même. Étrange, comme pratique. Cela devait être une de ces nouvelles modes. Je ne suivais pas trop les tendances. Et là, elle commença à me tourner autour. Qu'est ce qu'elle me voulait? On dirait une parade Nuptiale, son truc machin chose. Je la regardai quand mes yeux étaient dans la trajectoire de la ronde de la dénommée Itami. Elle approcha ses lèvres d'une de mes oreilles. Je sentais l'air expiré glaciale. C'était sans doute efficace pour soulager une brûlure. Elle me susurra:


-Fais-moi danser, s'il-te-plaît. J'ai envie que tu danses avec moi.


Là, il y a quoi de faire un reproche. Elle m'a tutoyé alors que normalement, on s'était tutoyé il y a à peine quelques minutes. C'est quoi que ce problème? Elle me tendit ensuite sa main vers moi. Sans doute pour que je la prenne. Je regardai la main, puis ses yeux. On dirait qu'elle est pas du tout consciente de ce qu'elle fait.


"Soit. Si vous le demandez si gentillement. Mais seulement pour cette danse-là."


Je pris la main et ramenais Itami vers moi. Comme instinctivement, je posais une de mes mains sur sa hanche gauche. Et voilà un show made in Arthendo. Mon éducation m'avais appris à bien danser avec les autres mais sans cavalière, je ne pouvais pas faire grand chose. Et pourtant, je trouvais que je me débrouillais pas mal. Pour lancer le mouvement, je la fis basculer sur la droite.

Je m'attardais un peu sur son visage... Hum, quelque chose la tourmentait, lui fit réagir de telle sorte qu'elle semblait plus... Nostalgique. J'approchais mes lèvres de son oreille droite et lui murmura.


"Pourquoi cette tête-là? Ceci est fait pour s'amuser et se divertir."

Qu'il était...mal à l'aise, le dénommé Arthendo! Un mélange de politesse inquiète, et de franc mépris. En le voyant la dévisager des pieds à la tête comme il le faisait, la Mordue ne se faisait aucun doute.
Mais Itami n'avait que faire de cette condescendance mauvaise. Après tout, il avait au moins la politesse de ne pas dire à haute voix ce qu'un Vampire n'avait aucun mal à comprendre.
Un peu agacée, quand le regard de l'Hybride se posa sur sa robe, elle répliqua d'un ton acerbe:

-J'ai donc eu l'audace de croire qu'un gentleman tel que vous aurais la délicatesse de ne pas critiquer la femme qui se présente à lui! J'ai toujours cru ceci contraire aux règles élémentaires de la bienséance.

C'est seulement alors que la fameuse mélodie fit son entrée dans le parc. Itami laissa pour un instant son ironie au placard, espérant que l'Hybride en ferait de même avec ses impressions trop hâtives.
Elle revint vers Arthendo et lui demanda:

-Fais-moi danser, s'il-te-plaît. J'ai envie que tu danses avec moi.

Itami avait volontairement employé le tutoiement, et ne put s'empêcher de rire intérieurement en voyant une lueur de désapprobation passer dans son regard. Mais la Vampire se sentait d'humeur...joueuse. La mélancolique avait laissé la place à une jeune chatte qui meurs d'envie de jouer avec sa toute nouvelle pelote de laine. Ses yeux brillèrent quand la pelote en question répondit:

-Soit. Si vous le demandez si gentiment. Mais seulement pour cette danse-là.

Et la danse commença.
Itami ne pouvait lui enlever cette qualité: ce Arthendo dansait très bien. Il avait probablement reçu une bonne éducation, ce qui est pourtant rare pour un Hybride. Ils sont plus souvent jetés dans la rue aussitôt qu'ils savent marcher...ou bien avant.
Quant à elle, la Mordue n'avait jamais pris de cours de danse. Mais elle était conduite par un spécialiste, et sa sensibilité musicale lui permit de ne pas perdre la face devant le gentleman qui la faisait danser.
L'espace d'un instant, ses pensées s'égarèrent de nouveau vers ce passé disparu, et son visage s'assombrit. La Vampire allait tenter de se secouer quand une voix murmura à son oreille:

-Pourquoi cette tête-là? Ceci est fait pour s'amuser et se divertir.

Itami n'eut pour réponse qu'un vague sourire, mais ces paroles parvinrent à chasser ses fantômes.
Chercher a confusion dans les yeux de l'Hybride. S'était pour l'instant le petit jeu de Itami. Lui faire comprendre qu'elle savait ce qu'il avait pensé d'elle était une bonne étape de départ.
Avait-il compris qu'elle était Vampire? Ou n'était-ce qu'une drôle de coïncidence, comme tous les esprit rationnels aiment à le penser? La Mordue n'en était pas sûre, mais supposait une réaction plus...violente, en cas de découverte. Elle était donc pour l'instant, selon son intuition, une simple Humaine se promenant dans un étrange bal de Pro-Vampire.

Son sentiment face à Arthendo était...disons, assez contradictoire.
Cette tendance à juger sans comprendre ne pouvait qu'agacer la Vampire au plus haut point. Lui coller une étiquette de folle dangereuse ou de déséquilibrée après avoir échangé trois phrases ne garantit pas l'objectivité.
Cependant, le côté...raffiné, du jeune Hybride était assez agréable. Même si son aura le trahissait aux yeux d'un Vampire, il gardait une politesse et une forme de galanterie très plaisante.

Itami voulait jouer. Jouer pour égayer une éternité d'errance et d'ennui. Et pourquoi pas jouer avec ce petit Hybride qui avait une si piètre opinion d'elle?
Voir à quel moment il comprendrait à qui il avait affaire, et quelle serait sa réaction? Pourquoi pas?

Sans s'arrêter de danser, elle posa sa tête sur l'épaule de Arthendo. Elle s'imaginait déjà la tempête indignée qui se déchainait dans la joli tête du Vampire. D'un oeil qui déjà se faisait vorace, elle observa discrètement l'intéressante courbe de la nuque de son cavalier. Mais la Mordue savait, pour le moment, se contrôler, et se contenta de poser doucement le bout de sa langue sur la nuque exposée.

Cette fois-ci, elle tendait vraiment la perche à Arthendo. Il devenait très simple de comprendre que la jeune femme un peu bizarre qui lui avait demandé une danse était une "suceuse de sang".

Etait-il de ceux qui les Vampires révulsent, dégoûtent, indiffèrent, ou alors méritent le respect? Itami n'allait sans doute pas tarder à le savoir...

[l'attitude face à Itami de ton personnage à pas mal changée, alors je m'adapte! Cela peut même rendre les choses plus intéressantes...Je te laisse la suite!]