Ambiance

'était l'une des soirées parfaites où la pleine Lune éclairait parfaitement les rues. Le ciel s'était vêtu de son habit bleu sombre, magnifique, laissant entrevoir absolument toutes les étoiles, même les plus lointaines. Et pourtant, c'était une nuit bien banale pour elle. Elle qui n'avait fait que ce que son emploi du temps lui dictait, jour après jour, sans répit. Ce jour là était comme les autres, sans évènement extraordinaire. Elle avait encore et toujours passé la journée à travailler, à étudier. Elle s'était une fois de plus rendu sur une scène de crime qui s'était déroulée dans une chambre d'hôtel chic et très bien fréquenté. La victime était une femme, nue, allongée sur son lit. Julia Tanner. Une jeune étudiante en Arts. L'expression figer sur son visage n'était en aucune façon celui d'une personne pétrifiée de peur, au contraire. Elle ne montrait aucun signe de défense ou de crainte. Leur charme avait encore opéré, elle en était à présent convaincu. Elle se permit alors de faire glisser le drap de soie rouge sur la peau froide de le jeune femme, jugeant que sa dignité avait été suffisamment anéantie. Elle éprouvait, pour les femmes, plus de pitié. Elles qui étaient leurrées par des promesses qui ne seraient jamais satisfaites. Elles dont la lucidité était brouillée par de viles charmeurs, sans vergogne.

Elle quitta donc l'hôtel, croisant le chemin de l'autorité. Chemin qu'elle croisait fréquemment, se trouvant toujours sur les lieux avant eux. Une autre de ces preuves qui anéantissent l'estime qu'elle porte à la justice. Cette justice à laquelle elle n'a jamais eu droit. Elle se dirigeait donc à présent vers le quartier résidentiel, là où son appartement se trouvait. Elle était vêtue comme à son habitude, arborant fièrement ses cuissardes du créateur Christian Louboutin, un jean foncé serré et une simple veste sombre qu'elle avait laissé ouverte, dévoilant un bustier noir (ICI). Elle avait, pour une fois, lâché ses cheveux auburn. La nuit était à présent définitivement tombée, laissant place à la vie nocturne et bruyante de humains.

Sa route croisa celle d'une ruelle dont les bruits attirairent toute son attention. En effet, elle assistait un a un acte qu'elle qualifiait d'une cruauté sans nom : une groupe de quelques jeunes garçons pré-pubères qui s'adonnaient à maltraiter un chien dans le cul de sac qui de présentait à eux. D'après ses connaissances, il faisait partie de la race des Akita Inu. Son corps amaigris et meurtris par de longues et intenses brutalités ne tenait quasiment plus debout. Il aboyait, grognait, sans pouvoir se défendre. Elle ne pu en supporter d'avantage et se dirigea vers le groupe. Il était composé de trois individus dont l'âge ne dépassait pas la quinzaine d'années. Elle n'aurait pas de mal à les faire déguerpir. Elle attrapa le premier par son t-shirt et le jeta a terre. Les autres interloqués arrêtèrent tout mouvement. Elle fixait celui au sol avec un regard noir.

" Foutez le camp. "

Sa voix était froide et sévère. Il se releva et affronta son regard, en faisant preuve d'une pâle assurance. Elle le regardait de haut et le refit basculer en arrière. Puis lorsqu'il fut à terre une fois de plus, elle posa doucement son talon sur ses bijoux de famille. Elle souhaitait simplement lui faire peur. Par chance, l'ombre de la ruelle ne lui permettrait surement pas de la reconnaître plus tard, elle éviterait ainsi la quelconque visite d'une mère enragée. Mais elle savait pertinemment qu'il aurait honte de dévoiler ce qui lui arrivait maintenant. Elle le regardait de toute sa hauteur.

" Je crois que j'ai été claire. "

Il se mit à trembler et a agiter frénétiquement sa tête afin d'acquiescer. Elle lâcha son emprise avant que les trois garçons quittent les lieux rapidement. Elle les observent courir à une vitesse folle, lui lançant tout de même quelques insultes qu'elle ne nota pas. C'était le genre de jeunes garçons qui se croient aussi fort et invulnérable qu'ils rêvent de l'être. Mais il demeurent néanmoins très influençables lorsque l'ont s'attaque a ce qui leur est cher.

Elle fit volte face afin de rejoindre le chien qui grognait toujours. Quoi de plus normal. Elle s'avançait doucement, puis s'accroupit devant lui, lui pressentant sa main délicatement. Sans grande surprise, le chien planta ses crocs tout en continuant à grogner. Elle grimaça légèrement, mais la faiblesse de l'animal rendait la douleur moins importante que s'il disposait de toutes ses forces. Elle laissa sa main dans sa gueule, à la merci de ses crocs. De son autre main, elle caressa sa tête en lui adressant quelques mots rassurants. Au bout d'un long moment, le canidé commençait à lâcher son emprise sur la main de la jeune femme. Ses grognements s'estompèrent. Elle lâcha un sourire de satisfaction, plein de douceur. Elle resta un long moment à ses côtés, les diagnostics qu'elle avait pu faire sur son état étaient sans appel. Ce n'était apparemment pas la première fois qu'elle se faisait maltraiter. Oui elle, c'était une femelle. Sarah resta là, pertinemment consciente que son heure était venue. Elle souhaitait, par sa présence, lui apporter un peu de réconfort avant de quitter ce monde cruel et brutal. Peu de temps après, elle succomba à ses blessures. Sarah retira alors sa veste, dans laquelle elle enveloppa avec douceur l'animal. Elle aurait voulu l'amener dans un endroit plus approprié.

Mais c'est alors qu'elle entendit de petits gémissements provenant du coin entre une benne et le mur. Elle s'approcha alors de la source de ces bruissements. Une chiot encore bien jeune se présenta à elle (ICI). C'est alors qu'elle comprit enfin. La chienne ne pouvait pas fuir, elle se devait de protéger sa progéniture encore trop faible pour subvenir à ses besoins seule. Elle le prit alors dans ses bras, l'entourant d'abord de sa main intact, tandis que l'autre, dont le sang coulait toujours, le couvrit soigneusement. Elle s'apprêtait à l'emmener chez elle, prévoyant de le garder un temps.

Mais elle fut stopper par la présence d'une silhouette imposante à la sortie de la ruelle. C'était un homme, d'une vingtaine d'années. Le regard vicieux et sadique. Il s'approchait d'elle doucement, elle, calant ses pas aux siens en reculant, arriva rapidement au fond du cul de sac. Elle n'avait pas vraiment peur, mais ses quelques moyens de défense ne pourraient agir avec le chiot dans les bras. Il fit encore un pas et dévoila ses longues canines en passant sa langue sur ces dernières. Il avait sans doute sentit son sang. Elle était du groupe AB négatif, l'un des plus rares et apparemment très alléchant. Si elle connaissait mieux les buveurs de sang, elle aurait pu dire que celui-ci était plutôt inexpérimenté, il ne contrôlait pas encore la bête qui sommeillait en lui. Il posa ses yeux sur le cou de la jeune fille, dont les épaules étaient à présent dénudées par l'absence de sa veste.

" Tu feras un excellent repas, ma belle. "

Sa voix était rauque. Il passa sa langue sur ses lèvres et avança encore.